Secours d'Urgence Aux Personnes

Version 2022 - Tome 2


P.01

L'abord relationnel en pratique

L'abord relationnel vise à assurer une écoute et à établir le contact et le dialogue. Cette approche favorise souvent l'apaisement émotionnel et permet d'autre part, de rechercher les éléments essentiels du bilan, avant d'engager les actions nécessaires.

  • Il est recommandé de privilégier au sein de l'équipe un interlocuteur principal pour dialoguer avec la victime (de préférence, celui vers lequel elle se tournera le plus naturellement). N'en changer que si la communication n'est plus efficace.
  • Établir le contact : il est important, en dehors d'une situation d'urgence vitale, de prendre le temps de se présenter. Si on peut obtenir l'identité de la personne, il est possible de s'entretenir avec elle en la nommant et lui permettre ainsi de se sentir reconnue. Si l'emploi du prénom peut faciliter la relation, il ne sera employé qu'après avoir obtenu la permission de la personne concernée.

« M. X, je m'appelle Y, je suis sapeur-pompier »

« Me permettez-vous de vous appeler par votre prénom ? »

  • Expliquer les raisons de la présence et le but de l'intervention, si le contexte le permet.

« Je suis là pour vous aider »

« Rassurez-vous, je reste avec vous », « je vais vous accompagner tout au long de l'intervention »

  • Instaurer le dialogue et une relation de confiance, en commençant par poser une question ouverte afin de permettre à la victime d'entamer la discussion et ainsi expliquer ce qu'elle vit :

« Pouvez-vous me dire ce qu'il se passe ? »

« Comment allez-vous ? », « Comment puis-je vous aider ? »

Réalisation
1

Poser le cadre :

« L'intervention va se dérouler de la manière suivante : nous allons faire un bilan, ensuite nous ferons un point avec le médecin. à ce moment-là, nous verrons s'il est nécessaire de vous transporter à l'hôpital pour une prise en charge plus approfondie ».

Informer et expliquer ce qui va être réalisé :

« Je vais poser ma main sur votre ventre pour évaluer votre respiration »,

« Je vais vous appliquer un masque avec de l'oxygène sur la bouche et le nez, il va vous aider à mieux respirer ».

Reconnaître la situation, le caractère déstabilisant de l'événement vécu :

« Vous vivez un événement stressant, bouleversant »

« Je vous sens en colère »

« Vous me semblez triste quand vous dites cela » (ou inquiet, etc.).

2

Questionner la problématique repérée lorsque celle-ci n'est pas spontanément explicitée (suspicion de violence subie, intention suicidaire, …).

« Avez-vous subi des violences ? »,

« Souffrez-vous au point de vouloir vous faire du mal ou mourir ? », …

Reformuler, c'est-à-dire s'assurer que l'on a bien compris ce qu'elle a exprimé de manière verbale et non verbale (cf. fiche technique P.04).

« Vous me dites que vous êtes seul, cela veut dire que vous ne voyez personne ? »

« D'après ce que vous me dites (ce que je vois, …, je comprends que…, il me semble que…, est-ce que je vois juste ? »

3

Favoriser l'alliance en impliquant la victime dans sa propre prise en charge :

  • En sollicitant son accord et en lui adressant des paroles encourageantes et positives :

« Voilà ce que je vous propose… qu'en pensez-vous ? »

« Vous nous aidez beaucoup par votre calme »

  • En lui demandant ce qui peut la soulager ou ce qui a marché la dernière fois qu'elle était dans cet état, si elle l'a déjà vécu, ce dont elle aurait besoin pour faire diminuer son inconfort :

« De quoi auriez-vous besoin maintenant ? »

« Vous est-il déjà arrivé de vivre une telle situation ? », « Comment avez-vous fait pour surmonter une telle situation ? »

  • En lui demandant si elle souhaite appeler une personne qui représente pour elle un soutien :

« Y a-t-il une personne que vous souhaiteriez contacter pour venir vous rejoindre ? »

  • En étant honnête avec elle, c'est-à-dire en abordant la réalité de la situation, avec tact. Il est primordial de ne pas mentir et ne pas faire de promesses à moins d'être certain de pouvoir les tenir.
Passer le relais
1

Préparer le passage de relais : (prise en charge, orientation, hospitalisation, …).

« Nous allons vous accompagner à l'hôpital afin que vous puissiez voir un médecin et réaliser les examens utiles pour comprendre ce qui se passe… »

Prendre le temps de présenter la victime à l'équipe prenant le relais de la prise en charge.

« Je vous confie à mes collègues qui vont continuer à vous accompagner… »

2

Saluer la victime et lui adresser des paroles encourageantes et positives :

« Je vous souhaite une bonne continuation. Prenez bien soin de vous ».

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évaluer l'impact psychologique

Au même titre que les détresses vitales, l'évaluation de l'impact psychologique fait partie intégrante du bilan secouriste. Lorsque la victime manifeste des signes de détresse psychologique et que ces derniers ne sont pas pris en compte, cela risque de :

  • parasiter ou complexifier le travail des sapeurs-pompiers (manifestations émotionnelles difficiles à contenir, victime non coopérante, opposante ou agressive) ;
  • impacter ses paramètres vitaux, ses ressentis (élévation du rythme cardiaque, augmentation de sa perception de la douleur, etc.) ;
  • engendrer des répercussions psychologiques.
Réalisation

Les éléments révélant un potentiel impact psychologique nécessitent d'être recherchés et transmis au même titre que les paramètres vitaux.

Observer Se questionner

La présentation

  • L'expression du visage et le regard qui traduisent l'état affectif et émotionnel dans lequel se trouve la personne (en cohérence avec ses propos).
  • Le comportement et la gestuelle (attitude générale calme, agitée, coopérante, réticente).
  • La présence de blessures, marques visibles éventuelles, attitudes particulières pouvant révéler un état douloureux ou autre.
  • Qu'est-ce que m'évoquent ses mimiques et son regard ?
  • Comment se comporte-t-elle ?
  • Y a-t-il des traces visibles de blessures, des marques, des attitudes particulières, évocatrices … ?

L'état de conscience

  • La vigilance : sa capacité à réagir de façon appropriée aux événements, à prendre des décisions, par rapport à elle, aux autres et au monde extérieur (hypervigilante, hypovigilante, désorientée au niveau temporel et spatial).
  • La mémoire (troubles de la mémoire, amnésie).
  • Le langage (discours accéléré ou ralenti, bégaiement, répétition, anomalies diverses, particularité de la voix, …).
  • Le jugement et le raisonnement.
  • Comment réagit-elle ?
  • Est-elle capable de se remémorer les faits, de retenir de nouvelles informations ?
  • Comment s'exprime-t-elle ?
  • Est-elle capable de penser, analyser, émettre un avis ?

L'expression

  • Le contenu de son discours, ce dont elle se plaint.
  • Ce qu'elle nous dit de ses émotions, de son état d'esprit.
  • Sa façon de percevoir son environnement, les autres.
  • Qu'est-ce qu'elle nous dit ?
  • De quoi se plaint-elle ?
  • Semble-t-elle consciente de sa situation ?
  • Sa perception est-elle en cohérence avec la réalité ?

P.03

Stabiliser l'état psycho-physiologique d'une victime

Lors de l'action de secours, le niveau de stress et de détresse de la victime peut rester élevé et ainsi aggraver la blessure psychologique. Il s'agit de limiter les effets nocifs (physiologiques et psychologiques) de cette situation stressante, en procédant à une « stabilisation » de la victime.

Cette stabilisation consiste à focaliser positivement l'attention de la victime sur le sapeur-pompier afin de réduire sa réaction de stress et d'augmenter son sentiment de contrôle, au fur et à mesure des différentes étapes de sa prise en charge.

Ce protocole s'applique auprès de victime consciente et n'étant pas sous emprise d'alcool ou de produits stupéfiants.

Réalisation
1

Le sapeur-pompier qui sera auprès de la victime et qui l'accompagnera tout au long de l'action de secours s'appliquera dans les actions suivantes :

  • Demander à la victime de focaliser son attention sur lui, du début à la fin de l'intervention, en utilisant les différents canaux de communication :

Le canal auditif, la voix :

« Vous êtes prête ? Je vous propose de vous concentrer sur ma voix et les questions que je vais vous poser ».

« Je continuerai à vous parler tout au long de l'intervention et à vous expliquer ce qui se passe ».

Le canal kinesthésique, le toucher :

« Est-ce que vous sentez mes mains lorsque je vous palpe, ... ? »

« Est-ce qu'il y a un endroit où vous ressentez plus de pression qu'un autre ? »

« Quel est le doigt qui appuie le plus ? »

« Bien, restez concentré sur ces sensations »

« Sentez-vous le soutien que vous procure cette attelle ? »

Le canal visuel, le regard :

« Je vous propose de fixer un point devant vous ».

« Vous pouvez garder les yeux ouverts ou fermés, c'est comme vous voulez ».

« Si vous gardez les yeux ouverts, fixez un point de votre choix ».

Si des éléments visuels négatifs (blessure importante, sang, …) focalisent l'attention de la victime, les masquer à sa vue ou proposer de fermer les yeux en restant concentrée sur la voix du sapeur-pompier.

2
  • Déterminer avec la victime un code de communication : convenir d'un signe de la main, du pouce, clignement d'œil … pour dire oui ou non (dans le cas de bruits importants, ou si la victime ne peut pas parler (traumatisme de la face ou autre, port du masque O², difficultés respiratoires...).

« Si vous avez besoin de dire quelque chose, dites-le moi ».

« Pour communiquer nous pouvons aussi établir un code entre nous, votre main peut me faire signe, un signe de la main ou du pouce peut me dire oui ou non, par exemple. ».

3
  • Suggèrer un travail sur la respiration : le sapeur-pompier guide la respiration de la victime et favorise une focalisation sur ce processus tout au long de l'intervention. Se concentrer sur la respiration permet de modifier certaines réponses physiologiques (cf. fiche technique P.05).
4
  • Encourager la victime à défocaliser son attention de la situation actuelle : il s'agit d'augmenter la détente de la victime obtenue par les phases précédentes, en orientant son attention sur un sujet agréable pour elle (passion, loisirs, lieux, personnes). Explorer les détails et les sensations, proposer à la victime de se déplacer mentalement dans cette activité/ce lieu (par exemple durant la désincarcération, le transport au centre hospitalier, …) tout en surveillant sa conscience par le code de communication (cf. fiche technique P.06).
5
  • Apporter des explications et normaliser les réactions du corps : le sapeur-pompier explique la normalité des mécanismes de stress et des réactions de la victime.

Il est important de maintenir la stabilisation à chaque phase de l'intervention, notamment lors du passage dans le VSAV ou vers l'hôpital en préparant la fin de l'intervention des secours. Suggérer à la victime le maintien d'un certain contrôle, avec la capacité à réactiver ces sensations de calme et ainsi de mobiliser ses ressources dans les suites de sa prise en charge.

P.04

L'écoute activee

L'écoute active est une technique de communication qui consiste à utiliser le questionnement et la reformulation afin de s'assurer que l'on a compris au mieux le message de son interlocuteur et de lui démontrer.

Pratiquer l'écoute active, c'est adopter une attitude ouverte et bienveillante en laissant l'autre s'exprimer sans jugement pour favoriser une alliance positive avec la personne.

Risques et contraintes

Le secouriste veillera à ne pas :

  • Conseiller, proposer des solutions : « Si j'étais à votre place... », « Vous devriez... ».
  • Juger négativement, critiquer : « Vous avez tort... » « C'est ridicule de ... », « Vous n'auriez pas dû… », « C'est n'importe quoi ».
  • Rationaliser, raisonner : « Mais enfin réfléchissez ! », « L'expérience prouve que... », « Vous savez que ce n'est pas possible ».
  • Menacer, faire du chantage : « Je vous avertis... », « Si vous faites cela... ».
  • Culpabiliser, faire la morale : « Vous rouliez sans doute trop vite », « Pensez à votre entourage… », « Ça ne vaut pas le coup de se mettre dans cet état… », « C'est de votre faute, quelle idée de ... », « Vous auriez pu être plus vigilant ... ».
  • Rabaisser, ridiculiser : « Un enfant de 10 ans le ferait... », « Vous comprenez pas ce que je vous dis », « Ne faites pas le douillet ».
  • Pratiquer une pseudo-analyse : « Vous dites cela parce que vous manquez de confiance en vous... », « Votre crise d'angoisse, ça doit venir de votre enfance ».
  • Consoler, minimiser : « Vous exagérez le problème », « Ne vous en faites pas, ça va passer... », « Une de perdue dix de retrouvées », « C'est pas grave », « Ce n'est que du matériel », « Vous avez de la chance », « Estimez-vous heureux, vous auriez pu… ».
  • Parler de soi : « Moi, ça m'est aussi arrivé́... », « C'est comme l'année dernière, j'étais... ».
  • Faire des comparaisons : « Regardez untel, il le fait bien, lui ! », « Non mais il y a pire que vous ».
Réalisation

Pour la mise en pratique de l'écoute active, il est utile de s'appuyer sur les 4R (Recontextualiser, Reformuler, Renforcer, Résumer).

Recontextualiser
1

Remettre dans le contexte et associer ce que dit la personne aux conditions de survenue. Il s'agit d'aider la personne à préciser la situation, en posant des questions ouvertes :

« J'ai mal"/ "Pouvez-vous me dire où vous avez mal exactement ? »,

« C'est grave" / " Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est grave ? »,

« J'ai peur" / " Quand, de quoi, de qui avez-vous peur ? ».

Reformuler
2

S'assurer qu'on a bien compris ce que la personne a voulu dire, en lui demandant de clarifier le sens de certains éléments.

Relancer l'échange à partir des mots utilisés par la personne : « Je ne sens plus mon pied" / "Vous ne sentez plus votre pied ? » ou « Quand je respire, j'ai mal à la poitrine" / " à la poitrine? »,

Reprendre les propos de la personne en commençant par : « Si je comprends bien ..." / " En somme ..." / " Ce que vous me dites c'est ... » et en répétant ou en résumant ensuite ce qu'elle dit.

Renforcer
3

Demander si nécessaire des approfondissements afin d'avoir plus d'éléments sur le point de vue de l'autre : « Comment pourriez-vous faire ? Quelle solution pouvez-vous trouver ? »

Renforcer positivement une personne permet d'augmenter la probabilité que son comportement soit adapté et acceptable. C'est une intervention qui cherche à développer la participation active de la personne, à améliorer la collaboration.

Renforcer un fait, une action : « Super ! Vous voyez, vous réussissez à ... »,

Renforcer les qualités de la personne : « Vous avez de bonnes ressources pour... ».

Résumer
4

Confirmer à l'interlocuteur qu'il a bien été écouté et compris en synthétisant la situation. Ceci contribue à apaiser la relation et permet de mieux comprendre et de faire avancer la situation :

« Si j'ai bien compris... », « Si je résume la situation ... »

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La respiration contrôlée

La respiration contribue à l'équilibre physiologique et psychologique. La fonction respiratoire est la seule fonction qui soit à la fois volontaire et involontaire. Outre le fait que la respiration nous soit indispensable pour vivre, de par son possible contrôle volontaire, elle permet de réguler nos états internes via son action sur le système nerveux autonome : branche orthosympathique (l'accélérateur), branche parasympathique (le frein).

Par l'effet conjugué d'une meilleure oxygénation sanguine et de réflexes neurovégétatifs, en contrôlant notre manière de respirer, nous pouvons agir sur notre niveau de vigilance. En prolongeant le temps d'expiration (3 temps d'expiration minimum pour 1 temps d'inspiration) cela favorise la détente ; et lorsque le temps d'inspiration est augmenté, suivi d'une expiration brève (3 temps sur l'inspiration pour 1 temps d'expiration), c'est un effet dynamisant qui est induit.

Lors d'une action de secours à personne, et donc en situation de stress, la respiration chez la victime est souvent perturbée : respiration rapide, superficielle, voire « souffle coupé ». L'objectif du contrôle respiratoire, dans ce contexte, sera donc d'induire une respiration relaxante pour se détendre et se calmer. Cette technique est également applicable par le sapeur-pompier, pour lui-même, dans la régulation de son niveau de stress.

Deux types de respiration peuvent être employés :

  • la respiration complète qui consiste à mobiliser (successivement ou simultanément) les trois étages respiratoires : abdominal, thoracique et scapulaire (ventre, thorax, épaules)

« Vous inspirez, le ventre se gonfle, le thorax se dilate et les épaules se soulèvent »

« Vous expirez, les épaules s'abaissent, votre thorax se vide et votre ventre rentre »

  • la respiration abdominale : il s'agit de gonfler le ventre pour inspirer et de le rentrer pour expirer, sans mobiliser le thorax ni les épaules.

« Placez une main sur votre ventre »

« Inspirer lentement et profondément par le nez en gonflant votre ventre »

« Expirez profondément par la bouche en rentrant le ventre »

Risques et contraintes

La pathologie de la victime peut contre-indiquer :

  • la mise en œuvre d'une respiration contrôlée
  • une technique de respiration contrôlée (complète ou abdominale)
Points clés

Pour se relaxer, de manière consciente et volontaire :

  • Il faudra donc insister sur l'expiration qui sera lente, ample et profonde afin d'activer le système parasympathique (relâchement musculaire, baisse de la tension artérielle, ralentissement des pulsations du cœur, …) et bloquer les effets anxiogènes du système sympathique (décharge d'adrénaline, accélération du rythme cardiaque, hausse de la tension musculaire). Le temps d'expiration peut être 3, 4 ou 5 fois supérieur au temps d'inspiration.
  • Il faut être attentif à ce que les volumes inspiratoires et expiratoires soient identiques car une expiration forcée entraine une inspiration profonde (dynamisante et donc effet inverse de celui recherché) par un mécanisme réflexe. En cas de difficulté, demander à la personne de se concentrer uniquement sur l'expiration, l'inspiration se faisant ensuite automatiquement.
  • L'association d'images relatives à la détente permet d'accentuer l'effet relaxant (ex : une mer calme, une musique douce, se dire des mots « relax », « calme », …).
Réalisation

En pratique : sur 3 à 5 minutes

Respiration complète
1
  • « Inspirez avec les 3 étages, en 2 temps »
  • « Expirez lentement et profondément, sur 6 temps »
2
  • « Vous pouvez approfondir votre état de détente en laissant venir des images signifiant pour vous calme et détente »
  • « Quand c'est le moment, vous laissez venir l'inspiration, puis vous recommencez cet exercice plusieurs fois en prenant conscience de votre calme et de votre détente de plus en plus profonds »
  • « C'est très bien »
  • « Puis, vous reprenez votre rythme respiratoire habituel »
Respiration abdominale
1
  • « Placez une main sur votre ventre ».
  • « Inspirez lentement et profondément par le nez en gonflant votre ventre, sur 3 temps »
  • « Expirez profondément par la bouche en rentrant le ventre, sur 6 temps ».
2
  • « Répétez l'exercice, en prenant des inspirations et des expirations amples et profondes. Respirez en gonflant votre ventre comme un ballon et en essayant que votre poitrine bouge le moins possible… Inspirez calmement… Expirez tranquillement… »
  • « Tout en gonflant puis en rentrant votre ventre, vous laissez venir à l'inspiration et à l'expiration des images de calme et de détente… des objets, couleurs…, musiques… sensations, … pensées… »
  • « Vous prenez conscience des sensations induites par cette respiration abdominale lente. »
Respiration abdominale, autre exemple
1
  • « Après avoir inspiré 3 temps, retenez l'air dans vos poumons (maximum 3 temps) »
  • « Expirez sans faire d'effort, un peu comme un ballon qui se dégonfle sur 6 temps »
2
  • « Continuez à faire cet exercice, à votre rythme. Le ventre se gonfle lentement et amplement puis vous le rentrez progressivement… La respiration suit le mouvement… C'est très bien… ».

P.06

Les techniques de focalisation / défocalisation attentionnelle

Les techniques de focalisation et de défocalisation de l'attention sont d'excellents outils de régulation du stress. Plus une victime est en capacité de dégager son attention des facteurs de pression liés à un événement critique ou à l'intervention, plus elle réduit sa vulnérabilité émotionnelle. En outre, cette modification de l'attention entraîne progressivement toute une série d'autres conséquences cliniquement significatives. Le sapeur-pompier pourra donc travailler à orienter l'attention de la victime sur des éléments qui favoriseront le bon déroulement de l'intervention et un état psychologique de la victime stabilisé.

Réalisation
Focalisation attentionnelle
1
  • Cette technique est déjà naturellement utilisée, au travers de certaines questions posées dans le cadre du bilan secouriste, telles que : la date de naissance, les coordonnées, les antécédents et traitements, demander de chercher les papiers, … Ces questions qui sont posées à la victime constituent des tâches attentionnelles distractives.
  • Ces dernières peuvent être renforcées au travers d'une implication directe de la victime dans certaines actions du bilan comme par exemple :

« Mettez une main sur votre ventre et comptez combien de fois votre ventre se soulève sur 30 secondes »

« Je vous demande de maintenir … ce pansement, cette poche de froid, … »

« Vous allez surveiller, à l'aide de cet appareil, votre fréquence cardiaque et me signaler lorsque cette dernière passera en-dessous de 100 »

  • D'autres tâches attentionnelles permettent également de stabiliser la victime, en l'incitant par exemple à parler d'un sujet extérieur à l'intervention, comme par exemple l'interroger sur son activité professionnelle, ses loisirs, ses dernières vacances, …
  • Plus spécifiquement, des tâches d'ancrage peuvent être réalisées. Au préalable de la mise en œuvre, quand les tâches ne sont plus en lien avec le bilan, il est essentiel de préciser que ces exercices visent la stabilisation émotionnelle.

Ces différentes tâches sont à adapter en fonction de la capacité de la personne et du contexte, certaines tâches nécessitant plus de ressources cognitives que d'autres.

Exemples de tâches d'implication physique (selon les capacités de la victime) :

« Serrez les poings durant 5 secondes et relâchez, puis recommencez »

« Contractez le bras droit, puis le bras gauche, alternativement »

« Contractez une fois la main gauche et 2 fois la main droite ; 3 fois la gauche et 4 fois la droite ; 5 fois la gauche et 6 fois la droite, … montez jusqu'à 10, puis redescendez en alternance »

« Concentrez-vous sur votre respiration, vous pouvez sentir l'air sur votre lèvre supérieure, l'air dans les narines, ressentir la fraîcheur qui monte dans les sinus, ressentir la chaleur à l'expiration, suivre le mouvement du souffle dans votre ventre … »

Exemples de tâches d'implication mentale (selon les capacités de la victime) :

Formuler une phrase qui enracine dans le présent, la dire et faire répéter à la victime à chaque fois qu'elle sent son niveau de stress augmenter : « Nous sommes (date) le …. 2020, je suis avec un sapeur-pompier, je suis en sécurité »

Aider la victime à reprendre conscience du lieu où elle se situe. :

« Nommer (préciser un nombre : 5, 10, 15 ou 20) objets que vous voyez ? »

« Comptez à rebours depuis 100 en soustrayant 3 ou 7 »

« Nommer le nom d'un pays pour chaque lettre de l'alphabet »

« Nommer 5 objets d'une même couleur dans votre environnement »

Défocalisation attentionnelle ou visualisation
1

La visualisation est une technique qui consiste très simplement à se concentrer sur des images, des lieux ou des événements et à percevoir l'émotion et les sensations qui les accompagnent.

Certaines personnes sont plus enclines à la rêverie et à l'imagination que d'autres, mais la visualisation est accessible à tous. On peut utiliser des représentations conformes à la réalité et se représenter l'enchaînement des différentes étapes d'une scène. Pour cela, il s'agit de visualiser le lieu dans ses détails, les objets, les gestes, de façon précise. On peut aussi utiliser la visualisation créatrice, abstraite.

Cela consiste donc à imaginer un objet ou une situation ou encore une émotion qui déclencheraient les mêmes effets physiologiques que le ferait la réalité et ainsi d'engendrer des changements dans notre comportement ou notre métabolisme. Visualiser une situation apaisante nous aide à nous détendre.

Exemples :

Il s'agit de proposer à la victime d'imaginer un lieu-dit de sécurité de son choix et d'utiliser ses sens pour explorer cet endroit.

« Laisser venir à votre esprit le souvenir d'un moment heureux de votre vie que vous prenez le temps de revivre. Prenez le temps de l'observer. : ses couleurs, ses sons, ses odeurs, … (portez attention aux différents sens : vue, ouïe, odorat, …). Imprégnez-vous de calme, de sensations de bien-être ».

« Imaginez que vous vous déplacez vers un endroit que vous connaissez bien et qui vous apporte détente, calme, sécurité́... Prenez le temps qu'il faut pour aller dans cet endroit... Indiquez-moi (en donnant le signal « OUI ») quand vous y êtes. Imaginez cet endroit, les objets que vous y voyez..., les images..., les sons typiques, la température..., les odeurs ..., toutes les sensations qui vous rassurent ..., qui vous indiquent que vous êtes bien en sécurité́... Vous restez là... dans cet endroit agréable, confortable pendant que notre équipe travaille pour vous faire sortir »

P.07

Intervenir auprès d'un enfant

Lorsque la situation de secours met l'équipage en présence d'un enfant conscient (blessé ou non), ce dernier peut être victime primaire (a subi, a provoqué ou a vu l'événement survenir) ou victime secondaire (lien affectif avec la victime blessée et n'ayant pas assisté à l'événement concerné).

Intervenir auprès d'enfant implique certaines particularités à prendre en compte. Face à des événements graves, exceptionnels, l'enfant tout comme l'adulte, peut réagir par une réaction de stress modérée ou de forte intensité. Pour lui, l'impact est double :

  • D'une part, elle affecte ses capacités de compréhension et d'expression et, à l'inverse de l'adulte qui s'exprime par le langage verbal en plus du langage corporel, l'enfant ne peut pas toujours s'appuyer sur les mots pour mettre du sens sur l'événement et pour exprimer ses peurs, sa détresse. Plus souvent, lors d'un drame, l'enfant se mure dans le silence.
  • D'autre part, lorsque l'enfant est au côté de ses parents dans pareilles expériences, il peut être confronté à leurs vulnérabilités (parents blessés qui pleurent, souffrent, crient, paniquent…). L'enfant perd alors un élément fondamental de ce qui constitue la sécurité pour lui. La présence du sapeur-pompier sera d'autant plus déterminante pour sécuriser et contenir l'enfant. Un enfant dans certaines situations peut également agir pour protéger son parent (ne pas montrer sa détresse, être faussement calme).
Points clés
  • Ne pas mentir (« Ça ne fait pas mal. C'est juste une petite attelle…»), mais plutôt : « Il est possible que tu sentes quelque chose. Dis-le-moi. »
  • Ne pas l'obliger à parler.
  • Ne pas banaliser ni dramatiser (comme : « Ce n'est pas grave / Tu as de la chance de t'en être sorti ! ») mais rassurer sur la fin de la situation de danger.
  • Ne pas encourager les attitudes héroïques (« Sois courageux, tu es un grand »), mais plutôt l'autoriser à exprimer ses émotions (« Tu peux pleurer si tu en as besoin, dire tout ce que tu as envie de dire »), accepter ses réactions normales liées à la douleur, à la peur et aux émotions douloureuses.
  • Ne pas menacer (« Si tu cries, je dis à tes parents de partir. »), mais plutôt, valoriser l'enfant, l'encourager dans ses comportements adaptés et positifs : « C'est bien, respire calmement. Tu sais exactement comment faire pour te soulager, continue ».
Réalisation

Un seul et même sapeur-pompier assure une continuité auprès de l'enfant.

1
  • Adapter sa communication :

Se positionner à la hauteur de l'enfant, être vigilant au ton de sa voix (rythme posé, tonalité grave) ;

Lui parler directement, quel que soit son âge, y compris avec un bébé, en utilisant des mots simples et honnêtes ;

Utiliser les capacités d'imagination de l'enfant pour potentialiser les gestes de premiers secours : par exemple, présenter les outils de secourisme comme des petits robots, utiliser les références des dessins animés ou des contes qui ont un pouvoir de suggestion très efficace (la reine des neiges qui refroidit les brûlures, Pinocchio qui a les bras et les jambes durs comme du bois …).

2
  • Impliquer les parents au maximum en tenant compte des circonstances, si possible installe l'enfant dans leurs bras.
  • Signifie à l'enfant qu'il a besoin de sa participation pour mieux l'aider et comprendre ce qu'il ressent : « Dis-moi dans quelle position tu te sens le mieux ? Installe-toi le plus confortablement ».
3
  • Évaluer la douleur : au-delà de 5 ans, la douleur est évaluée à partir d'échelles d'auto-évaluation adaptées à l'âge et à la compréhension de l'enfant. En dessous de 5 ans, l'évaluation est essentiellement basée sur l'appréciation des modifications physiques et comportementales liées à la douleur (pleurs, crispations, agitation ...).
  • Et simultanément, couvre, au plus vite, une plaie, une déformation de membre ou tout autre facteur générateur d'angoisse pour l'enfant.
4
  • Utiliser une peluche (si présente dans le matériel sapeur-pompier) pour faciliter la prise de contact et la relation ultérieure. Elle va permettre de créer un lien avec l'enfant plus rapidement. En utilisant la peluche, objet familier pour l'enfant, l'équipier s'adapte à ses besoins, et témoigne ainsi de sa volonté de rencontrer l'enfant dans son monde. Si l'enfant dispose de son propre doudou et/ou de sa tétine, ils seront à privilégier (ou à utiliser en complément) : présenter la peluche à l'enfant et lui proposer de la prendre après ce temps de présentation mutuelle et d'explications simples. Elle servira de médiateur tout au long de l'intervention. Par le biais de la peluche et les explications du sapeur-pompier, l'enfant peut comprendre ce qu'on attend de lui, être prévenu des gestes techniques ou médicaux avant qu'ils soient réalisés et y participer plus facilement : « Regarde, je lui mets ce masque sur le museau pour l'aider à respirer… Maintenant, je fais pareil avec toi pour t'aider à respirer calmement ». L'enfant peut également montrer sur la peluche où il a mal, comme un miroir de son propre corps. Enfin, elle va dégager son attention des gestes de secourisme ou manœuvres de l'intervention. Elle peut également, au travers du jeu, détourner l'enfant de sa douleur et/ou de ses angoisses.

H.01

Lavage des mains à l'eau et savon

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le lavage des mains élimine les souillures, réduit la flore transitoire (bactéries, virus, champignons...) et diminue le risque de transmission de maladies. Cette opération doit être réalisée :

  • avant et après la prise en charge d'une victime y compris après le retrait des gants ;
  • chaque fois que les mains sont visiblement souillées ;
  • dans le cadre de l'application de la première étape du protocole AES  ;
  • après chaque geste de la vie courante (mouchage, toilettes, repas…) ;
  • en début et en fin de service.

L'utilisation de cette méthode de lavage des mains ne dispense pas du port de gants.

Matériel
  • Eau du robinet ou à défaut, eau en bouteille
  • Savon neutre liquide
  • Distributeur d'essuie-mains à usage unique (en papier ou intissé)
  • Poubelle à pédale ou sans couvercle équipée d'un sac jetable
Points-clés
  • Recommencer la procédure tant qu'il reste des souillures visibles.
  • Utiliser un point d'eau courante et des essuie-mains à usage unique.
Critères d'efficacité

Les mains sont visuellement propres et les ongles n'ont pas de dépôts sombres.

Il n'existe plus de traces du savon de lavage. Les mains et les avant-­bras sont secs.

Réalisation
1
  • Se dénuder les mains et les avant-bras.
  • Enlever montre, bagues et autres bijoux.
  • Se mouiller les mains et les poignets, laisser l'eau couler.
2
  • Prendre une dose de savon liquide.
3
  • Se savonner les mains pendant 30 secondes en insistant sur :

    • les bords externes des mains, le dos des mains, les paumes et les poignets ;
    • la pulpe des doigts ;
    • les espaces interdigitaux
    • le pourtour des ongles
4
  • Se sécher les mains et les poignets par tamponnement avec des essuie-mains à usage unique.
5
  • Utiliser le dernier essuie-mains pour fermer le robinet.
6
  • Jeter l'essuie-mains dans la poubelle, sans la toucher avec les mains.
Cas particulier

Lorsque le lavage des mains est impossible, il sera remplacé par une friction avec une solution hydroalcoolique (cf. fiche technique H.02).

H.02

FRICTION DES MAINS AVEC UNE SOLUTION HYDROALCOOLIQUE

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La friction des mains avec une solution hydroalcoolique a pour objectif de prévenir la transmission des maladies infectieuses.

Si, en intervention, le sapeur-pompier ne peut se laver les mains avec de l'eau et du savon, il doit pouvoir réaliser une friction des mains en utilisant une solution hydroalcoolique dont l'efficacité est équivalente sur des mains visuellement propres.

Cette opération doit être réalisée :

  • avant et après la prise en charge d'une victime ;
  • avant toute manipulation de matériel de secourisme et de dispositifs médicaux, stériles ou non ;
  • après le retrait des gants.

L'utilisation de cette méthode de désinfection des mains ne dispense pas du port de gants.

Matériel

Solution hydroalcoolique pour traitement hygiénique des mains par friction, sous forme de gel ou de liquide en flacon avec un bouchon antiretour ou une pompe doseuse.

Risques et contraintes
  • Ce protocole est inefficace si les mains sont fortement contaminées par des saletés, du sang, du talc ou d'autres matières organiques.
  • Ces solutions peuvent assécher la peau et dégager des odeurs déplaisantes.
Points-clés
  • Les mains doivent être propres et sèches.
  • La dose minimale prescrite doit être respectée.
  • La solution doit être répartie sur toute la surface de la main par friction, jusqu'à complète évaporation.
Critères d'efficacité
  • La quantité de solution utilisée doit être suffisante pour recouvrir la totalité de la surface des mains.
  • Les mains doivent être sèches à l'issue de la procédure.
  • temps de friction doit être de 30 secondes au minimum.
Réalisation
1
  • Enlever montre, bagues et autres bijoux.
2
  • S'assurer que vos mains sont sèches ou se sécher les mains si elles sont humides
3
  • Verser dans le creux d'une main la quantité suffisante pour recouvrir les deux mains et les frictionner pendant au moins 30 secondes
4
  • Frictionner sans arrêter toute la surface de vos mains en insistant sur la pulpe des doigts, les paumes (ne pas oublier les espaces interdigitaux, le dos de la main, les poignets...) jusqu'à évaporation complète.
5

Ne pas rincer, ne pas essuyer.

H.03

Utilisation des détergents et désinfectant

Indication et justification

L'utilisation de détergent et de désinfectant est indiquée lors de la réalisation des opérations de nettoyage et de désinfection réalisées conformément aux différents protocoles en vigueur.

Les matériels utilisés pour donner des soins ou porter secours aux victimes sont susceptibles de transmettre des maladies infectieuses lorsqu'ils sont souillés par des matières organiques humaines ou animales ou des particules (terre, poussières).

Les sapeurs-pompiers utilisent deux types de matériels :

  • à usage unique ;
  • qui nécessitent une détersion et une désinfection.

On ne désinfecte que ce qui est propre. Il faut donc avoir nettoyé le support ou l'instrument de toutes souillures (terre, poussières, sang...) par action mécanique plus ou moins détergente, avant de le désinfecter.

Matériel
  • Détergent

Il s'agit d'un produit nettoyant qui rend propre visuellement le support et qui :

    • dégraisse et détache les particules infectées du support où elles sont collées et les met en suspension dans une solution qui peut s'éliminer par rinçage ou par un second passage du produit, selon les préconisations du fabricant. Certains détergents sont pulvérisables ;
    • ne contient pas de substance antimicrobienne ;
    • est dit agent tensioactif. Son action est basée sur une action chimique qui nécessite, en plus de l'action mécanique (brossage ou frottement pour décoller la salissure), le respect d'une température d'utilisation et d'un temps d'action du produit.
  • Désinfectant

Il s'agit d'un produit qui ne peut être utilisé que sur les surfaces propres pour éliminer, inactiver ou tuer les micro-organismes après le temps de détersion. On utilise des produits normés selon les normes AFNOR, pour les activités bactéricide et fongicide. À défaut, on utilisera de l'eau de Javel diluée.

Certains produits comportent les deux fonctions.

Risques et contraintes

Comme tous les produits phytosanitaires, les détergents et les désinfectants comportent certains risques liés à leur utilisation. Ces derniers sont notés sur la notice d'utilisation du produit.

Évaluation

Les détergents et les désinfectants doivent être utilisés en fonction des différentes procédures et leur règle d'utilisation indiquée sur la notice respectée.

Réalisation
1
  • Avant la détersion des surfaces à traiter, nettoyer à grande eau et dépoussiérer avec un linge humide simple si le degré de saleté est important et si la surface à traiter permet ces traitements préliminaires.
2
  • Commencer la détersion des surfaces.

Les produits détergents ou désinfectants ne doivent pas être utilisés sur la peau. Leur utilisation nécessite donc une protection de l'utilisateur.

  • Le traitement est effectué :
    • en un temps avec les produits détergents désinfectants. Dans ce cas, les surfaces traitées nécessitent une détersion simple périodique pour éliminer le film laissé sur les surfaces traitées ;
    • en deux temps, en respectant les températures et les temps d'application, si on utilise un détergent suivi d'un désinfectant ;
    • en progressant des zones les plus propres vers les zones les plus sales, du haut vers le bas.

Les produits seront utilisés avec des chiffons propres ou des intissés jetables à usage unique. Les éponges réutilisables sont proscrites

H.04

Nettoyage et désinfection des VSAV entre deux victimes

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Le nettoyage et la désinfection de la cellule sanitaire entre deux victimes doivent être réalisés, soit :

  • sur intervention dans le cas où la victime n'est pas transportée ;
  • à la structure d'accueil après son transport et avant de repasser disponible.

Elle est indispensable afin d'éviter la transmission de certaines maladies infectieuses. Cette procédure s'applique à toutes les surfaces ayant été en contact avec la victime et les sauveteurs ou ayant pu être exposées à des liquides biologiques.

Matériel
  • Gants à usage unique
  • Lingettes imprégnées désinfectantes multi-surfaces
Risques et contraintes
  • Un lavage simple des mains est réalisé systématiquement avant et après chaque opération de désinfection (cf. fiche technique H.01).
  • Une attention particulière doit être portée sur :
    • le brancard et son support, le matelas d'immobilisation à dépression, la chaise et la couverture bactériostatique ;
    • les points de contact manuel qui constituent également une surface critique (plan de travail, plateau brancard, mains courantes, interrupteurs, façades et poignées des tiroirs et des portes...).
Points-clés
  • Éliminer les déchets générés lors de l'intervention (cf. fiche technique H.09).
  • Le sapeur-pompier réalisant la désinfection doit porter les équipements de protection adaptés (gants).
  • Toutes les surfaces ayant été en contact avec les victimes et les sapeurs-pompiers doivent avoir été nettoyées et désinfectées.
Critères d'efficacité

Les différentes surfaces doivent être visuellement propres, désinfectées et sèches.

Exemple de réalisation
1
  • Nettoyer avec les lingettes désinfectantes toutes les surfaces ayant été en contact avec la victime et les sapeurs-pompiers ou ayant pu être exposées à des liquides biologiques : brancard, MID, plans de travail, poignées de portes...
2
  • Jeter la lingette dans le sac à déchets mous prévu pour les déchets d'activité de soins à risque infectieux.
Cas particuliers
  • Si la cellule est fortement souillée (sang, vomissements, excréments, terre, boue...) et si le chef d'agrès le juge nécessaire, le véhicule reste indisponible et regagne son centre de secours afin d'y subir le protocole de nettoyage et de désinfection plus important.
  • En cas de transport d'un patient porteur d'une maladie à déclaration obligatoire (choléra, diphtérie, fièvre hémorragique, fièvre jaune, méningite, toxi-infection alimentaire, tuberculose, typhus, etc.) ou d'une bactérie multi résistante identifiée, le véhicule reste indisponible et regagne son centre de secours pour y subir un nettoyage et une désinfection approfondis (cf. fiche technique H.07).

H.05

Nettoyage et désinfection du matériel

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Des infections peuvent être transmises à la victime ou aux sapeurs-pompiers par le biais de matériel non désinfecté à l'issue de son utilisation. Le nettoyage suivi de la désinfection permet d'assurer la propreté microbiologique du dispositif médico-secouriste et d'éviter la transmission de maladies infectieuses.

Cette procédure est applicable pour tous les matériels de secours réutilisables et doit être réalisée après la prise en charge d'une victime, si le matériel a été mis en œuvre, ou de manière périodique lors de la désinfection approfondie (cf. fiche technique H.07).

Elle concerne les matériels suivants :

  • les matériels immersibles :
    • ciseaux,
    • garrot veineux …
  • les matériels non immersibles :
    • attelles à dépression,
    • matelas immobilisateur à dépression,
    • plan dur avec immobilisateur de tête,
    • attelle cervico-thoracique,
    • couvertures bactériostatiques.

La chaise de transport, les matériels électriques et leurs accessoires doivent être nettoyés et désinfectés au moyen de lingettes imprégnées désinfectantes afin d'éviter leur détérioration par l'humidité. La bouteille d'oxygène fait l'objet d'une fiche particulière (cf. fiche technique M.06).

Matériel
  • Gants à usage unique
  • Lunettes et masque de protection
  • Lingettes imprégnées désinfectantes
  • Détergent désinfectant en dose pour matériel
  • Lavettes ajourées à usage unique
  • Deux seaux pouvant contenir 4 L d'eau chacun
  • Brosse souple réservée à cet usage et trempant dans une solution détergente désinfectante
  • Deux plans de travail, l'un destiné au matériel sale, l'autre au matériel propre
Risques et contraintes
  • Un lavage simple des mains est réalisé systématiquement avant et après chaque opération de désinfection (cf. fiche technique H.01).
  • Le fonctionnement du matériel doit être vérifié avant sa remise en service.
  • Ces opérations sont réalisées dans une pièce dédiée à l'hygiène des véhicules de secours et des dispositifs médicaux, qui doit être ventilée et disposer d'un point d'eau.
Points-clés
  • Le sapeur-pompier réalisant la désinfection doit porter les équipements de protection adaptés (gants, masque et lunettes de protection).
  • Les procédures de nettoyage et de désinfection sont respectées.
Critères d'efficacité
  • Les différentes surfaces doivent être visuellement propres, désinfectées et sèches.
Exemple de réalisation
Règles générales
  • Le sapeur-pompier doit respecter un circuit précis en distinguant une zone propre d'une zone sale. Les plans de travail devront être nettoyés et désinfectés à l'issue des opérations.
  • Entre chaque victime, au moment du nettoyage et de la désinfection de la cellule sanitaire, les dispositifs médicaux thermosensibles sont nettoyés au moyen de lingettes imprégnées désinfectantes.
  • Le protocole suivant s'applique :
    • chaque fois que le matériel est souillé par un liquide biologique ou qu'il se trouve en contact avec une victime porteuse de poux, de gale ou d'une maladie à déclaration obligatoire ;
    • au minimum une fois par mois, selon les procédures du service.
Nettoyage et désinfection du matériel immersible
1
  • Sortir de la cellule le matériel à nettoyer et le déposer sur un plan de travail réservé à l'accueil du matériel non désinfecté.
2
  • Préparer deux récipients contenant chacun une dosette de détergent désinfectant.
3
  • Faire tremper le matériel dans le premier récipient pendant 15 minutes.
  • Brosser le matériel dans le récipient.
  • Sortir le matériel de la solution.
  • Rincer à l'eau courante.
  • Faire tremper dans le second récipient (15 minutes).
  • Rincer de nouveau le matériel à l'eau courante.
  • Sécher et ranger le matériel à son emplacement après avoir vérifié son fonctionnement
Exemple de nettoyage et désinfection du matériel non immersible
1
  • Préparer un récipient contenant une dosette de détergent désinfectant.
2
  • Imbiber une lingette ajourée.
  • Procéder au lavage actif des différents matériels jusqu'à l'obtention d'une propreté visuelle.
  • Rincer à l'eau claire.
  • Renouveler l'opération avec une nouvelle lingette.
  • Laisser sécher le matériel et le remettre à sa place dans le véhicule.

Ne pas mettre de solution détergente désinfectante sur les valves des attelles et du MID

Cas particuliers
  • La couverture bactériostatique fait l'objet d'un entretien particulier.
  • Lorsqu'elle est souillée par un liquide biologique ou en cas de contact avec un patient porteur de poux, de gale ou d'une maladie à déclaration obligatoire :
    • laver la couverture à 60 °C avec une lessive traditionnelle dans une machine à laver dédiée à cet effet ;
    • effectuer un prélavage ;
    • essorage modéré (900 tours/min) ;
    • séchage possible au sèche-linge à une température de 90°C maximum ;
    • après séchage complet, protéger la couverture en l'enveloppant dans une protection plastique ;
    • stocker la couverture dans un endroit tempéré, propre et sec, à l'abri de la lumière directe du jour.
Note : Toute couverture percée ou déchirée perd ses propriétés et doit être échangée

H.06

Désinfection simple des VSAV

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

La désinfection simple de la cellule sanitaire et du poste de conduite doit être effectuée une fois les déchets d'intervention et le brancard retirés.

Il est conseillé qu'elle soit effectuée au moins une fois par période de 24 heures. Elle est sous la responsabilité du chef d'agrès.

Cette désinfection sera consignée dans le carnet de suivi de désinfection du véhicule. Dans le cas où la cellule est fortement souillée (notamment lors de la prise en charge d'un patient présentant une ectoparasitose), cette désinfection sera réalisée autant de fois que nécessaire sur la même période.

Matériel
  • Gants de protection à usage unique
  • Lunette et masque de protection
  • Lavettes à usage unique
  • Détergent désinfectant
  • Bandeau à usage unique
  • Chariot de désinfection muni de deux seaux, d'un balai à plateau, d'un carton DASRIA
  • Collecteur de déchets ménagers

Les éponges sont interdites car elles constituent des réservoirs de microorganismes potentiellement pathogènes.

Risques et containtes
  • Les surfaces désinfectées ne doivent pas être rincées après désinfection, cela permet d'avoir une action rémanente.
  • Le nettoyage et la désinfection du véhicule doivent être effectués après que les dispositions suivantes ont été prises :
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers réalisant la désinfection doivent porter les équipements de protection adaptés (gants, masque et lunettes de protection).
  • Le nettoyage et la désinfection doivent être réalisés dans le respect des règles du protocole.
Critères d'efficacité
  • Les différentes surfaces doivent être visuellement propres, désinfectées et sèches.
Exemple de réalisation

Le sapeur-pompier doit avoir à sa disposition les emballages adaptés à tous les types de déchets qu'il produit et les équipements de protection individuelle nécessaires. Les emballages des DASRIA sont à usage unique, ils doivent pouvoir être fermés temporairement en cours d'utilisation et doivent être fermés définitivement avant leur enlèvement.

Préparation de la solution détergente désinfectante
1
  • Préparer deux seaux de nettoyage et de désinfection (un rouge pour le sol et un bleu pour les surfaces) :
    • vider dans chaque seau le contenu d'une dosette de détergent désinfectant ;
    • remplir chaque seau de 4 litres d'eau froide ou tempérée.
1
  • Placer les seaux ainsi préparés sur le chariot.
Nettoyage et désinfection de la cabine de conduite
1
  • Avec une première lavette trempée dans la solution du seau bleu, mouiller la surface à nettoyer.
  • Avec une seconde lavette imprégnée de solution frotter sur toutes les surfaces du poste de conduite de haut en bas en insistant sur les points de contact manuel (tableau de bord, poignées, levier de vitesses, volant, frein à main, commande des vitres, boutons...).
  • Ne pas insister sur les matériels sensibles aux projections humides.
  • Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne doit être trempée qu'une seule fois dans la solution de désinfection.

1
  • Procéder au balayage humide du sol de la cabine pour évacuer les souillures importantes.
  • Procéder au lavage du sol de l'intérieur vers l'extérieur au moyen d'une lavette à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante contenue dans le seau rouge.
  • Renouveler l'opération avec une seconde lavette.
  • Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

Nettoyage et désinfection de la cellule sanitaire
1
  1. Sortir le brancard et les sacs.
  2. Procéder au nettoyage et à la désinfection de toutes les surfaces de la cellule (sauf le sol), au moyen de lavettes à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante en commençant par les surfaces les plus hautes et les plus éloignées (par rapport aux portes arrière de l'engin).
  3. Insister sur les points de contact manuels (plans de travail, poignées de portes, appareils électriques, surfaces ayant été en contact avec la victime, etc.).
  4. Renouveler les étapes 2 et 3 avant d'aborder l'étape 5.
  5. Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

2
  • Procéder au nettoyage et à la désinfection du brancard au moyen de lavettes à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante, en insistant sur les poignées, hampes et matelas.
  • Renouveler l'opération une fois.
  • Laisser sécher sans rincer.
  • Réintégrer ensuite l'ensemble du matériel nettoyé et désinfecté à l'intérieur de la cellule.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

3
  • Nettoyer le sol de la cellule sanitaire en procédant à un balayage humide pour évacuer les souillures importantes.
  • Tremper le bandeau à usage unique dans la solution du seau rouge et le faire égoutter.
  • Commencer le balayage à partir du fond de la cellule en allant vers l'arrière du véhicule, en faisant des mouvements en forme de « S » sans revenir en arrière et sans décoller le balai du sol. Ce nettoyage est pratiqué autant de fois que nécessaire pour obtenir une propreté visuelle avec au minimum deux passages.
  • Laisser sécher sans rincer
4

En fin de nettoyage :

  • Jeter la lingette dans le sac à déchets mous prévu pour les déchets d'activité de soins à risque infectieux.
  • Vider et rincer le seau à l'eau claire.
  • Nettoyer le chariot et les accessoires au moyen de la solution de nettoyant désinfectant contenu dans le seau bleu puis l'essuyer au moyen d'une lavette ajourée.
  • Les emballages de désinfectants, boites de gants non issus d'une activité de soin sont éliminé dans la poubelle à ordures ménagères.
  • Renseigner le carnet de suivi de désinfection du véhicule

La vaporisation de désodorisant est contre-indiquée par la présence d'oxygène médical dans le véhicule

H.07

Désinfection approfondie des VSAV

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Chaque mois tout véhicule équipé d'une cellule sanitaire doit être mis en indisponibilité afin de procéder au protocole de nettoyage et de désinfection approfondi. Ce protocole, qui est le plus contraignant, consiste après avoir désarmé complètement l'engin à nettoyer et à désinfecter l'intégralité de la cellule sanitaire. Ce protocole nécessite la participation de tout l'équipage afin de réduire la durée d'immobilisation de l'engin.

Les opérateurs doivent respecter un circuit précis en distinguant une zone propre d'une zone sale et devront nettoyer et désinfecter les plans de travail à l'issue des opérations.

On ne désinfecte que ce qui est propre. Une désinfection n'est efficace que si elle est précédée d'un nettoyage correct. Ce nettoyage doit toujours s'effectuer du plus propre vers le plus sale, soit du haut vers le bas et de l'intérieur vers l'extérieur.

Matériel
  • Gants de protection à usage unique
  • Lunette et masque de protection
  • Lavettes à usage unique
  • Détergent désinfectant
  • Bandeau à usage unique
  • Chariot de désinfection muni de deux seaux, d'un balai à plateau, d'un carton DASRIA
  • Collecteur de déchets ménagers

Les éponges sont interdites car elles constituent des réservoirs de micro-organismes potentiellement pathogènes.

Risques et contraintes
  • Les équipements retirés du VSAV doivent être eux-mêmes nettoyés, désinfectés et stockés dans une zone propre en attendant d'être replacés à leur emplacement (cf. fiche technique H.05).
  • Les surfaces désinfectées ne doivent pas être rincées, cela permet d'avoir une action rémanente.
  • Le nettoyage et la désinfection du véhicule doivent être effectués après que les dispositions suivantes aient été prises :
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers réalisant la désinfection doivent porter les équipements de protection adaptés (gants, masque et lunettes de protection).
  • Le nettoyage et la désinfection doivent être réalisés dans le respect des règles du protocole.
Critères d'efficacité
  • Tous les équipements et surfaces du VSAV doivent être visuellement propres, nettoyés, désinfectés et secs.
Exemple de réalisation

Le sapeur-pompier doit avoir à sa disposition les emballages adaptés à tous les types de déchets qu'il produit et les équipements de protection individuelle nécessaires. Les emballages des DASRIA sont à usage unique, ils doivent pouvoir être fermés temporairement en cours d'utilisation et doivent être fermés définitivement avant leur enlèvement. Les emballages et collecteurs à objets perforants doivent être placés à portée de main du sauveteur afin d'y placer immédiatement les déchets ainsi que l'aiguille usagée.

Préparation de la solution détergente désinfectante
1
  • Sortir l'ensemble du matériel et équipement du VSAV, y compris le contenu des tiroirs et le placer sur une « zone sale ».
  • Placer ces matériels, une fois nettoyés et désinfectés sur une « zone propre » (cf. fiche technique H.05).
  • Sortir et vider les poubelles.
  • Ouvrir le vasistas (s'il existe).
2
  • Préparer deux seaux de nettoyage et de désinfection (un rouge pour le sol et un bleu pour les surfaces) :
    • vider dans chaque seau le contenu d'une dosette de détergent désinfectant ;
    • remplir chaque seau de 4 litres d'eau froide ou tempérée.
  • Placer les seaux ainsi préparés sur le chariot.
Nettoyage et désinfection de la cabine de conduite
1
  • Avec une première lavette trempée dans la solution du seau bleu, mouiller la surface à nettoyer.
  • Avec une seconde lavette imprégnée de solution frotter sur toutes les surfaces du poste de conduite de haut en bas en insistant sur les points de contact manuel (tableau de bord, poignées, levier de vitesses, volant, frein à main, commande des vitres, boutons...).
  • Ne pas insister sur les matériels sensibles aux projections humides.
  • Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne doit être trempée qu'une seule fois dans la solution de désinfection.

2
  • Procéder au balayage humide du sol de la cabine pour évacuer les souillures importantes.
  • Procéder au lavage du sol de l'intérieur vers l'extérieur au moyen d'une lavette à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante contenue dans le seau rouge.
  • Renouveler l'opération avec une seconde lavette.
  • Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

Nettoyage et désinfection de la cellule sanitaire
1
  1. Procéder au nettoyage et à la désinfection de toutes les surfaces de la cellule (sauf le sol), au moyen de lavettes à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante en commençant par les surfaces les plus hautes et les plus éloignées (par rapport aux portes arrière de l'engin).
  2. Nettoyer les tiroirs (intérieur et extérieur), la surface derrière les tiroirs, les casiers de rangement, et l'intégralité des surfaces de la cellule sanitaire du VSAV.
  3. Insister sur les points de contact manuels (plans de travail, poignées de portes, appareils électriques, surfaces ayant été en contact avec la victime, etc.).
  4. Renouveler les étapes 2 et 3 avant d'aborder l'étape 5.
  5. Laisser sécher sans rincer.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

2
  • Procéder au nettoyage et à la désinfection du brancard au moyen de lavettes à usage unique imprégnées de la solution détergente désinfectante, en insistant sur les poignées, hampes et matelas.
  • Renouveler l'opération une fois.
  • Laisser sécher sans rincer.
  • Réintégrer ensuite l'ensemble du matériel nettoyé et désinfecté à l'intérieur de la cellule en ayant vérifié son état de fonctionnement.

La lavette à usage unique ne se trempe et ne s'utilise qu'une seule fois.

3
  • Nettoyer le sol de la cellule sanitaire en procédant à un balayage humide pour évacuer les souillures importantes.
  • Tremper le bandeau à usage unique dans la solution du seau rouge et le faire égoutter.
  • Commencer le balayage à partir du fond de la cellule en allant vers l'arrière du véhicule, en faisant des mouvements en forme de « S » sans revenir en arrière et sans décoller le balai du sol. Ce nettoyage est pratiqué autant de fois que nécessaire pour obtenir une propreté visuelle avec au minimum deux passages.
  • Laisser sécher sans rincer.
Fin de nettoyage
1

En fin de nettoyage :

  • Jeter la lingette dans le sac à déchets mous prévu pour les déchets d'activité de soins à risque infectieux.
  • Vider et rincer le seau à l'eau claire.
  • Nettoyer le chariot et les accessoires au moyen de la solution de nettoyant désinfectant contenu dans le seau bleu puis l'essuyer au moyen d'une lavette ajourée.
  • Les emballages de désinfectants, boites de gants non issus d'une activité de soin sont éliminé dans la poubelle à ordures ménagères.
  • Renseigner le carnet de suivi de désinfection du véhicule.

La vaporisation de désodorisant est contre-indiquée par la présence d'oxygène médical dans le véhicule.

H.08

Retrait de gants à usage unique

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le retrait des gants à usage unique souillés peut être contaminant pour l'intervenant ou son entourage.

La technique de retrait a pour but d'éviter cette contamination.

Matériel
  • Gants à usage unique
Risques et contraintes
  • Un retrait trop brutal des gants peut entraîner la projection de liquide biologique de la surface des gants sur un sapeur-pompier et le contaminer.
  • Le retrait des gants à usage unique sera complété par un lavage des mains (cf. fiche technique H.01).
Points-clés
  • Ne jamais toucher la face externe des gants.
  • Jeter les gants dans un conteneur de récupération des déchets d'activité de soins à risque infectieux et assimilés (DASRIA) (cf. fiche technique H.09).
Critères d'efficacité

En aucun cas la peau des mains du sapeur-pompier ne doit entrer en contact avec la face souillée des gants à usage unique.

Réalisation
1
  • Saisir un gant au niveau du poignet en évitant de toucher la peau.
2
  • Retirer le premier gant en le retournant.
3
  • Rouler le gant retiré dans la paume de l'autre main.
4
  • Insérer un ou deux doigts en crochet à l'intérieur de l'autre gant sans toucher la face externe du gant, et le pincer entre le pouce et l'index sur sa face interne.
5
  • Retirer le second gant en le retournant afin de contenir le premier
6
  • Jeter les gants dans un conteneur de déchets d'activité de soins et assimilés (DASRIA) prévu à cet effet.

H.09

Éliminer les déchets d'activité de soins à risque infectieux et assimilés (DASRIA)

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Après la prise en charge de chaque victime, les sapeurs-pompiers doivent veiller à éliminer correctement et réglementairement les DASRIA. Cette action permet d'éviter la contamination, la transmission de maladie et les risques d'AES.

L'élimination de ces déchets suit un schéma de collecte particulier au sein du SDIS. En aucun cas ils ne sont à laisser dans les structures hospitalières d'accueil.

Matériel
  • Des sacs plastiques : à usage unique, ils sont destinés à la collecte des déchets solides ou mous.
  • Des collecteurs en plastique pour objets piquants, tranchants ou coupants (PTC) : ils sont à changer au plus tard tous les deux mois ou lorsque le niveau maximum de remplissage est atteint. Cela implique que la date de mise en service soit indiquée dessus lors de la première utilisation. Attention : même si le collecteur n'est pas plein, respecter la limite de remplissage indiquée.
  • Des collecteurs en carton : doublés d'un sac plastique jaune à usage unique, ils peuvent recevoir soit :
    • des DASRIA solides ou mous non conditionnés ;
    • des DASRIA solides ou mous, conditionnés dans des sacs jaunes ;
    • des DASRIA PTC conditionnés dans des collecteurs adaptés.
Risques et contraintes

La manipulation des déchets à risque infectieux au cours des différentes phases de leur élimination peut entraîner une contamination de l'équipe si elle ne respecte pas les procédures. Seuls les déchets de soins à risque infectieux doivent être déposés dans ces réceptacles spécifiques.

Points-clés
  • Porter les équipements de protection adaptés.
  • Respecter les procédures d‘élimination des déchets à risques infectieux.
  • Utiliser correctement les matériels dédiés à l'élimination des déchets à risque infectieux.
Réalisation
  • Le sapeur-pompier doit avoir à sa disposition les emballages adaptés à tous les types de déchets qu'il produit et les équipements de protection individuelle nécessaires.
  • Les emballages des DASRIA sont à usage unique, ils doivent pouvoir être fermés temporairement en cours d'utilisation et doivent être fermés définitivement avant leur enlèvement.
  • Les emballages et collecteurs à objets perforants doivent être à portée de main du sauveteur afin d'y placer immédiatement les déchets ainsi que l'aiguille usagée.
Élimination des objets perforants, tranchants ou coupants
1
  • Se munir de gants à usage unique.
  • Placer le collecteur en position ouverte à portée de main.
  • Déposer immédiatement l'objet souillé dans le collecteur dès la fin de son utilisation (ne pas encapuchonner une aiguille, ni la désadapter de la seringue à la main).
2
  • Vérifier que le niveau maximal du collecteur ne dépasse pas la limite de remplissage indiqué sur le repère horizontal quand il existe.
  • Fermer provisoirement le collecteur.
  • Fermer définitivement le collecteur lorsqu'il atteint 80 % de sa capacité.
Élimination des objets solides et mous
1
  • Se munir de gants à usage unique.
  • Déposer les déchets solides et mous dans un sac en plastique à usage unique ou directement dans des collecteurs en carton.
2

Sacs en plastique

  • Récupérer tous les déchets de soins, à la fin de l'intervention.
  • Fermer le sac et le ramener au centre de secours pour le déposer dans un collecteur en carton.

Collecteurs en carton

  • Fermer le sac, une fois la limite de remplissage atteinte, en tirant les lanières et en chassant l'air, tout en prenant soin de ne pas mettre le visage à côté de l'ouverture.
  • Indiquer sur le carton la date de fermeture et le lieu de production.
  • Fermer et déposer le collecteur en carton dans un local prévu à cet effet à l'abri des intempéries.
  • Les collecteurs en carton ainsi conditionnés sont ensuite ramassés par une entreprise spécialisée
Rappel : schéma des collectes DASRIA

En fonction de leur type et de leur utilisation, selon les procédures de chaque organisation, certains EPI et matériels peuvent être jetés dans la filière des déchets classiques ou dans celle de tri (ex : masques chirurgicaux portés hors missions SUAP dans le cadre de la prévention d'un risque épidémique, flacons de gel hydroalcoolique).

D'autres peuvent être nettoyés, désinfectés et reconditionnés (ex : lunettes de protection à usage multiple).

Traitement des équipements utilisés en opération SUAP
Traitement des autres équipements

G.01

Interrogatoire de la victime

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Après avoir réalisé un bilan primaire (cf. chapitre 4.3), le sapeur-pompier, au cours du bilan secondaire (cf. chapitre 4.4), interroge la victime ou son entourage.

L'interrogatoire permet de préciser la gravité d'un malaise ou d'une maladie et d'identifier les plaintes conséquentes aux lésions présentées par une victime traumatisée ainsi que leurs éventuelles complications.

Attention, le sapeur-pompier ne doit pas interpréter, minimiser ou modifier ce qui est décrit par la victime.

Points-clés
C Circonstances
C Caractéristique du trouble ressenti
L Localisation
I Intensité
D Douleur
M Maladie
H Hospitalisation
T Traitement
A Allergie
Réalisation
1
  • Analyser les plaintes : pour chaque plainte exprimée et particulièrement pour la douleur, demander à la victime de préciser :
    • les circonstances de survenue ou le facteur déclenchant ;

Il s'agit de déterminer les horaires et les circonstances dans lesquelles apparaît ou est apparu le trouble ressenti. La connaissance du facteur déclenchant peut aider à déterminer la cause et la gravité du malaise.

    • les caractéristiques du trouble ressenti ;

Il s'agit de la description, souvent par comparaison de ce que la victime ressent. Pour une douleur par exemple, il s'agit du ou des termes qui la décrive le mieux.

    • la localisation ;

Il s'agit de la région du corps atteinte, siège de la douleur, mais aussi des endroits où celle-­ci diffuse ou irradie.

    • l'intensité du trouble et son évolution (voir ci-après l'étape 2 « évaluer la douleur ») ;
    • la durée, c'est-à-dire le moment où a commencé la douleur et le temps pendant lequel elle a été ressentie.
2
  • Évaluer la douleur : pour faire quantifier la douleur, on utilise une échelle d'évaluation.

Différentes échelles sont recommandées :

Tableau de correspondance des niveaux de douleur pour l'indicateur Évaluation et prise en charge de la douleur
Modalités à cocher Définition des types d'échelles Score Pas de douleur Douleur faible Douleur modérée Douleur intense Douleur insupportable
ENS ou échelle visuelle analogique (EVA) (en cm) Le patient nécessite une prise en charge de la douleur si l'EN ou l'EVA est supérieure ou égale à 7/10 0-10 0 1-3 4-5 6-7 8-10
Autres échelles acceptées     Pas de douleur Faible Modérée Forte Insupportable

Liste des échelles acceptées pour mesurer la douleur © HAS/DAQSS/EVOQSS 2 26/05/2020

Ces échelles permettent de tracer l'évolution de la douleur et de décider du besoin d'administrer un antalgique.

3
  • Rechercher des antécédents et traitements médicaux en cours, il convient de faire préciser si la victime :
    • a déjà présenté le même type de symptômes. Si oui, ce qui s'est alors passé ;
    • présente une maladie connue ou si elle a déjà présenté des malaises ;
    • a été hospitalisée soit dans le cadre d'une maladie connue ou de ses malaises, soit récemment ;

Il importe de connaitre la durée de cette hospitalisation ainsi que ce qui a été dit à la victime sur son état de santé.

    • prend un traitement médical ;

En particulier, il importe de savoir si la victime a suivi son traitement et si elle a pris d'autres médicaments en sus de ceux prescrits par son médecin.

    • présente une allergie connue et à quel produit.

G.02

Désobstruction au moyen des claques dans le dos

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Cette technique est indiquée en cas d'obstruction complète des voies aériennes par un corps étranger chez une victime consciente.

Le but de cette technique est de provoquer un mouvement de toux pour débloquer et expulser le corps étranger qui obstrue les voies aériennes.

Risques et contraintes

Le risque minime de blesser la victime ne doit pas diminuer la vigueur des claques qui est absolument nécessaire au rejet du corps étranger.

Points-clés

Pour être efficaces, les claques dans le dos sont données :

  • entre les omoplates ;
  • avec le talon de la main ouverte ;
  • de façon vigoureuse.
Critères d'efficacité
  • Rejet du corps étranger.
  • Reprise d'une respiration, apparition de toux chez l'adulte et de pleurs ou de cris chez l'enfant ou le nourrisson.
Réalisation
Chez l'adulte et le grand enfant
1
  • Laisser la victime debout ou assise.
  • Se placer sur le côté et légèrement en arrière de la victime.
  • Soutenir son thorax avec une main posée soit directement sur le thorax soit sur les avant-bras.
2
  • Pencher suffisamment la victime en avant, ce qui permet au corps étranger dégagé de sortir de la bouche plutôt que de retourner dans les voies aériennes.
3
  • Donner 1 à 5 claques vigoureuses dans le dos, entre les omoplates, avec le talon de l'autre main ouverte.
  • Arrêter les claques dans le dos dès que la désobstruction est constatée soit par :
    • le rejet du corps étranger ;
    • la reprise d'une respiration normale ;
    • l'apparition de toux ou de pleurs, de cris chez l'enfant.

En cas d'inefficacité, après 5 claques dans le dos, réaliser des compressions abdominales ou thoraciques (obèse, malade alité, difficilement mobilisable et femme enceinte) (cf. fiches techniques G.03 et G.05).

Chez la victime qui peut tenir sur la cuisse du sauveteur (enfant)
1

Chez l'enfant, la technique des claques dans le dos est identique à celle de l'adulte. Toutefois, elle est améliorée si la tête de l'enfant est placée encore plus vers le bas. Pour cela, le sauveteur peut s'asseoir et basculer l'enfant sur ses genoux afin de lui donner des claques dans le dos.

Si ce n'est pas possible, il réalisera la technique comme chez l'adulte.

Chez la victime qui peut tenir sur l'avant-bras du sauveteur (nourrisson, petit enfant)
1
  • Coucher la victime à califourchon sur l'avant-bras, face vers le sol.
  • Maintenir la tête avec les doigts, placés au niveau de l'angle de la mandibule, sans appuyer sur la gorge
2
  • Incliner la victime afin que la tête soit plus basse que le thorax
  • Coucher le nourrisson tête penchée à califourchon sur l'avant-bras, de façon à ce que sa tête soit plus basse que son thorax.

Cela facilite la sortie du corps étranger.

3
  • Donner 1 à 5 claques dans le dos de la victime, entre les omoplates, avec le talon de la main ouverte.
  • Arrêter les claques dans le dos dès que la désobstruction est obtenue soit par :
    • le rejet du corps étranger ;
    • la reprise d'une respiration normale;
    • l'apparition de toux ou de pleurs, de cris chez l'enfant et le nourrisson.

En cas d'inefficacité, après 5 claques dans le dos, réaliser des compressions thoraciques (cf. fiche technique G.04).

G.03

Désobstruction par compressions abdominales chez l'adulte et l'enfant

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Les compressions abdominales sont réalisées sur une victime consciente (adulte ou enfant) debout ou assise, si l'obstruction complète des voies aériennes persiste malgré les claques dans le dos.

Le but de ces manœuvres est de comprimer l'air contenu dans les poumons de la victime afin d'expulser le corps étranger hors des voies aériennes par un effet de « piston » exercé sur le diaphragme.

Suivant l'importance et la position du corps étranger, plusieurs pressions successives peuvent être nécessaires pour l'expulser.

Risques et contraintes

Les compressions abdominales peuvent entraîner :

  • des lésions des organes internes de l'abdomen même si elles sont réalisées correctement ;
  • des traumatismes des côtes et du sternum si la position du sauveteur n'est pas correcte.
Points-clés

Pour être efficaces, les compressions abdominales sont :

  • effectuées avec les mains correctement positionnées et les bras écartés ;
  • dirigées vers le haut et vers l'arrière ;
  • effectuées avec une force de compression suffisante.
Critères d'efficacité
  • Rejet du corps étranger.
  • Reprise d'une respiration, apparition de toux chez l'adulte et des pleurs ou de cris chez l'enfant et le nourrisson.
Réalisation
1
  • Se positionner debout ou à genoux (enfant) derrière la victime, contre son dos (en fléchissant les genoux pour être à sa hauteur).
  • Passer les bras sous ceux de la victime de part et d'autre de la partie supérieure de son abdomen.
2
  • Mettre le poing sur la partie supérieure de l'abdomen, au creux de l'estomac, au-dessus du nombril et en dessous du sternum.
3
  • Placer l'autre main sur la première, les avant-bras n'appuyant pas sur les côtes.
4
  • S'assurer que la victime est bien penchée en avant. Cela permet au corps étranger dégagé de sortir de la bouche plutôt que de retourner dans les voies aériennes.
5
  • Tirer franchement en exerçant une pression vers l'arrière et vers le haut.
  • Répéter la technique 1 à 5 fois.

Si au bout de 5 répétitions la désobstruction n'est pas obtenue, réaliser à nouveau des claques dans le dos.

G.04

Désobstruction par compressions thoraciques chez le nourrisson

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Chez le nourrisson, les compressions abdominales, trop traumatisantes, sont remplacées par des compressions thoraciques.

Le but de cette manœuvre est de comprimer l'air contenu dans les poumons de la victime et d'expulser le corps étranger hors des voies aériennes par un effet de « piston ».

Risques et contraintes

Les compressions thoraciques peuvent entraîner des traumatismes des côtes et du sternum si la position des doigts n'est pas correcte.

Points-clés
  • Pour être efficaces, les compressions thoraciques :
    • sont effectuées avec les doigts correctement positionnés ;
    • sont réalisées plus lentement et plus profondément que celles de la RCP.
  • Durant le retournement et la manœuvre, la tête du nourrisson reste vers le bas.
Critères d'efficacité
  • Rejet du corps étranger.
  • Apparition de toux, de pleurs ou de cris.
  • Reprise d'une respiration.
Réalisation
1

Après avoir effectué sans succès 5 claques dans le dos du nourrisson :

  • Maintenir la tête du nourrisson en position neutre pendant toute la procédure.
  • Placer l'avant-bras contre son dos et la main sur l'arrière de sa tête. Le nourrisson se trouve alors entre les deux avant-bras et les deux mains.
2
  • Retourner le nourrisson sur le dos tout en le maintenant fermement.
  • L'allonger, tête basse, sur l'avant-bras posé sur la cuisse, membre inférieur tendu.
3
  • Repérer le bas du sternum à la jonction des dernières côtes (appendice xiphoïde).
  • Placer la pulpe de deux doigts de la main libre au milieu de la poitrine, sur la moitié inférieure du sternum, un travers de doigt au-dessus de la pointe inférieure du sternum.
4
  • Effectuer 1 à 5 compressions thoraciques, plus lentement et plus profondément que celles réalisées lors de la RCP.

Si au bout de 5 compressions la désobstruction n'est pas obtenue réaliser à nouveau une série de claques dans le dos.

G.05

Désobstruction par compressions thoraciques chez une personne obèse, un malade alité ou une femme enceinte

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Les compressions abdominales, impossibles à réaliser chez une femme enceinte, une personne obèse et un malade alité, difficilement mobilisable sont remplacées par des compressions thoraciques lorsque l'obstruction complète des voies aériennes persiste malgré une série de claques dans le dos.

Le but de cette manœuvre est de comprimer l'air contenu dans les poumons de la victime et d'expulser le corps étranger hors des voies aériennes par un effet de « piston ».

Risques et contraintes

Les compressions thoraciques peuvent entraîner des traumatismes des côtes et du sternum si la position des doigts n'est pas correcte.

Points-clés

Pour être efficaces, les compressions thoraciques sont :

  • effectuées avec les mains correctement positionnées et les bras écartés ;
  • dirigées horizontalement vers l'arrière ;
  • réalisées avec une force de compression suffisante.
Critères d'efficacité
  • Rejet du corps étranger.
  • Apparition de toux, de pleurs ou de cris.
  • Reprise d'une respiration.
Réalisation
1
  • Se positionner derrière la victime.
  • Passer les avant-bras sous les bras de la victime afin d'encercler son thorax.
2
  • Mettre un poing au milieu du sternum.
3
  • Placer l'autre main sur la première sans appuyer sur les côtes.
4
  • Tirer franchement en exerçant une pression vers l'arrière.
  • Répéter la technique 1 à 5 fois.

Si au bout de 5 compressions la désobstruction n'est pas obtenue réaliser à nouveau des claques dans le dos.

Cas particulier

Si la victime qui présente une obstruction complète des voies aériennes est alitée, difficilement mobilisable, le sauveteur peut réaliser des compressions thoraciques comme pour le massage cardiaque (cf. fiche technique G.13).

G.06

Libération des voies aériennes par bascule de la tête en arrière

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La respiration naturelle ou artificielle n'est possible que si les voies aériennes supérieures permettent le passage de l'air sans encombre.

Une personne inconsciente, laissée sur le dos, sera toujours exposée à des difficultés respiratoires, du fait d'une :

  • forte diminution de son tonus musculaire qui peut entraîner une obstruction des voies aériennes supérieures par la chute de la langue en arrière ;
  • diminution des réflexes, en particulier de déglutition, qui entraîne un encombrement des voies aériennes par l'écoulement dans les voies respiratoires et les poumons des liquides présents dans la gorge (salive, sang, liquide gastrique). Cet encombrement crée de graves dommages aux poumons.

Cette situation peut évoluer vers l'arrêt respiratoire et circulatoire, alors qu'elle peut, soit ne pas s'aggraver, soit régresser si une libération des voies aériennes supérieures est réalisée.

La libération des voies aériennes supérieures est donc un geste indispensable pour permettre le libre passage de l'air, et est réalisée systématiquement chez toute victime inconsciente avant d'apprécier sa respiration.

La technique de libération des voies aériennes supérieures par bascule prudente de la tête en arrière est réalisée chez une victime inconsciente, allongée sur le dos, non suspecte de traumatisme du rachis.

En équipe, face à une victime inconsciente avec une notion de traumatisme, d'autres techniques seront utilisées (cf. fiche technique G.07).

Chute de la langue en arrière
Risques et contraintes

La libération des voies aériennes supérieures doit être réalisée avec précaution pour éviter la survenue d'un traumatisme éventuel du rachis cervical.

Points-clés
  • La tête doit être basculée prudemment en arrière et maintenue dans cette position.
  • Le menton doit être élevé.
  • La bouche doit être ouverte.
  • Si un corps étranger est visible, il doit être retiré avec une main gantée.
Critères d'efficacité
  • Après avoir assuré la libération des voies aériennes supérieures :
    • si la victime respire, la respiration doit s'effectuer normalement ;
    • si la victime ne respire pas ou présente moins de 6 mouvements respiratoires/minute, la ventilation artificielle à l'aide d'un insufflateur manuel, doit normalement permettre un soulèvement de la poitrine de la victime.
  • Si les voies aériennes supérieures restent obstruées, compléter le geste par une subluxation de la mandibule (cf. fiche technique G.07).
Réalisation
1
  • Une fois la victime allongée sur le dos, desserrer rapidement tout ce qui peut gêner la respiration (col, cravate, boucle de ceinture et bouton de pantalon).
1
  • Placer la paume de la main sur le front de la victime.
  • Placer deux ou trois doigts de l'autre main, juste sous la pointe du menton en prenant appui sur l'os et non sur la partie molle. Il est possible de s'aider du pouce pour saisir le menton.
  • Si la tête n'est pas dans l'axe, la ramener délicatement en position neutre dans l'axe du corps.
  • Basculer doucement la tête en arrière en appuyant légèrement sur le front tout en élevant le menton.

La bascule de la tête en arrière et l'élévation du menton entraînent la langue qui se décolle du fond de la gorge et permet le passage de l'air.

2
  • Ouvrir la bouche de la victime avec la main qui tient le menton.
4
  • Retirer les corps étrangers visibles à l'intérieur de la bouche de la victime avec la main qui était sur le front, y compris les prothèses dentaires décrochées, sans toucher à celles qui sont restées en place.
5
  • Apprécier la présence de la respiration et du pouls simultanément sur 10 secondes en maintenant la bascule de la tête et adapter sa conduite à tenir.
Cas particuliers
  • Un nourrisson allongé sur le dos, du fait de sa configuration anatomique, a la tête fléchie vers l'avant. Il faut donc ramener légèrement sa tête vers l'arrière, en position neutre. Une bascule excessive peut avoir l'effet inverse et obstruer les voies aériennes.
  • La libération des voies aériennes chez le nourrisson peut être améliorée par l'interposition d'un coussin de rembourrage (padding) sous les épaules.

G.07

Libération des voies aériennes par subluxation de la mandibule

Nombre de sapeurs-pompiers : 2 ou 1

Face à une victime inconsciente qui présente une suspicion de traumatisme du rachis, la bascule prudente de la tête en arrière sera remplacée par une subluxation de la mandibule seule évitant ainsi tout mouvement de la colonne vertébrale.

Cette technique peut également être utilisée en complément de la libération des voies aériennes supérieures par bascule de la tête et élévation du menton chez victime inconsciente non traumatisée.

Elle est réalisée par un sapeur-pompier simultanément au maintien de la tête en position neutre.

En équipe, le second sapeur-pompier aura pour mission de contrôler la présence d'un corps étranger à l'intérieur de la bouche et de le retirer avant d'apprécier la respiration.

Cette technique permet de remonter la langue de la victime et d'éviter ainsi qu'elle obstrue les voies aériennes supérieures.

Risques et contraintes

La libération des voies aériennes supérieures doit être réalisée avec précaution pour éviter toute aggravation d'un éventuel traumatisme du rachis cervical.

Points-clés
  • La tête doit être maintenue en position neutre et dans l'axe pendant toute la prise en charge.
  • La bouche doit être ouverte.
  • Si un corps étranger est présent, il doit être retiré avec une main gantée.
Critères d'efficacité

Après avoir assuré la libération des voies aériennes supérieures :

  • si la victime respire, la respiration doit s'effectuer normalement ;
  • si la victime ne respire pas ou présente moins de 6 mouvements respiratoires/minute, la ventilation artificielle à l'aide d'un insufflateur manuel, doit normalement permettre un soulèvement de la poitrine de la victime.
Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Réaliser un maintien de la tête en position neutre en abordant la victime de face (cf. fiche technique G.14).
  • Maintenir la tête jusqu'à immobilisation complète de la victime.

Sapeur-pompier n° 2

  • Constater l'inconscience de la victime et desserrer rapidement tout ce qui peut gêner la respiration.
2

Sapeur-pompier n° 1

  • Placer les index et/ou majeurs juste derrière l'angle de la mandibule (mâchoire) de la victime tout en continuant le maintien de la tête.
3

Sapeur-pompier n° 1

  • Ouvrir la bouche avec les pouces placés sur le menton.
4

Sapeur-pompier n° 1

  • Pousser la mandibule vers l'avant.

Cette position est maintenue pour permettre le libre passage de l'air dans les voies aériennes.

5

Sapeur-pompier n° 2

  • Contrôler la présence d'un corps étranger dans la bouche, poursuivre le bilan primaire en appréciant la respiration.
6

Si le sauveteur est seul :

  • vérifier la présence d'un corps étranger dans la bouche ;
  • apprécier la respiration sans relâcher le maintien de la tête sur 10 secondes au maximum ;
  • adapter la conduite à tenir.
Technique alternative
1
  • Appui des pouces sur les maxillaires supérieurs et index sous l'angle de la mandibule.
  • Réalisation d'un mouvement vers le haut des index et dans le même temps, vers le bas avec les pouces.

La technique est aussi réalisable en abordant la victime de face.

Cas particulier

Maintenir une subluxation de la mandibule chez une victime nécessitant une assistance ventilatoire à l'aide d'un insufflateur manuel :

à un sapeur-pompier
à deux sapeurs-pompiers

G.08

Libération des voies aériennes sur une victime assise

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Si le sapeur-pompier se trouve sur les lieux d'un accident de la circulation en présence d'une victime inconsciente, en position assise, il doit assurer la liberté des voies aériennes supérieures avant d'apprécier sa respiration sans la sortir de son véhicule.

Pour des raisons de sécurité (airbag ou autre…), le sapeur-pompier reste à l'extérieur du véhicule.

Cette technique participe au maintien de la tête dans l'axe du tronc et à la liberté des voies aériennes supérieures.

Risques et contraintes

La libération des voies aériennes supérieures doit être réalisée avec précaution pour éviter toute aggravation d'un traumatisme éventuel.

Points-clés

La tête doit être :

  • ramenée prudemment en position neutre dans l'axe du tronc en exerçant une légère traction vers le haut (permettant de délester le rachis cervical de la victime du poids de sa tête) ;
  • maintenue dans cette position tout en conservant une légère traction vers le haut (optimise la libération des voies aériennes supérieures).
Critère d'efficacité

Après avoir assuré la libération des voies aériennes supérieures, la respiration doit s'effectuer normalement.

Réalisation
1
  • Aborder la victime de ¾ face en lui demandant de ne pas bouger la tête en la laissant dans l'axe.
  • Se placer à côté de la tête de la victime en restant à l'extérieur du véhicule.
2
  • Ouvrir la porte du véhicule ou passer les avant-bras par la fenêtre du véhicule.
  • Saisir la tête de la victime à deux mains :
    • placer une main en arrière de la tête, juste au-dessus de la nuque ;
    • glisser l'autre main sous le menton de la victime.
3
  • Ramener la tête en position neutre, dans l'axe du tronc, en exerçant une légère traction vers le haut.
  • Caler ses avant-bras pour assurer la stabilité du maintien de la tête et faciliter la légère traction vers le haut.

Cette traction douce permet de délester le rachis cervical du poids de la tête de la victime et de favoriser la libération des voies aériennes supérieures. lle sera à maintenir jusqu'à l'extraction de la victime du véhicule.

4
  • Une fois un dispositif antidéclenchement d'airbag positionné, apprécier la respiration et réaliser les gestes de secours qui s'imposent.
  • Poursuivre le bilan primaire (cf. chapitre 4).

G.09

Apprécier ou évaluer la respiration

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Après avoir libéré les voies aériennes supérieures, le sapeur-pompier en charge du bilan primaire doit immédiatement apprécier la respiration de la victime sur 10 secondes au maximum pour envisager les gestes de secours qui s'imposent.

En observant la partie inférieure du thorax et la partie supérieure de l'abdomen de la victime, l'appréciation de la respiration est basée sur les critères suivants : fréquence, amplitude, régularité et absence de pause de plus de 10 secondes entre les mouvements respiratoires, l'aptitude à parler ou compter, signes d'accompagnement (bruit anormal, tirage, cyanose…).

Lors du bilan secondaire, l'évaluation de la respiration portera sur l'analyse sur 1 minute de la fréquence respiratoire et sur la mesure de la saturation pulsée en oxygène (cf. fiche technique M.11). Valeurs normales de la fréquence respiratoire :

Qualité de la respiration
Normale Respiration silencieuse.
Superficielle Mouvement du thorax et de l'abdomen à peine perceptible (difficile à compter).
Difficile Effort respiratoire. Contraction des muscles du haut du thorax et du cou. Pincement des ailes du nez chez l'enfant et le nourrisson.
Bruyante Sifflements, ronflements, gargouillements, râles.
Catégorie d'âge Fréquence respiratoire minimale (cycles par minute) Fréquence respiratoire maximale (cycles par minute)
Adulte 12 20
Enfant 20 30
Nourrisson 30 40
Nouveau-né 40 60
Risques et contraintes
  • L'appréciation de la respiration s'effectue sur 10 secondes au maximum et son évaluation sur 1 minute.
  • Il ne faut pas confondre les gasps avec des mouvements respiratoires.
  • Si un traumatisme du rachis est suspecté, l'appréciation de la respiration s'effectue après un maintien de la tête et des techniques de libération des voies aériennes supérieures adaptées (la technique de subluxation de la mandibule remplace la bascule de la tête et l'élévation du menton).
  • L'évaluation d'un trouble ou d'une détresse respiratoire chez une victime consciente, sans suspicion de traumatisme du rachis, s'effectuera après sa mise en position assise.
  • Si la victime est inconsciente sur le ventre, l'appréciation de la respiration, ne se fait qu'après son retournement.
Points-clés
  • L'appréciation et l'évaluation de la respiration d'une victime ne doit intervenir qu'après libération des voies aériennes supérieures.
  • L'appréciation de la respiration :
    • est réalisée au cours du bilan primaire ;
    • ne dure pas plus de 10 secondes.
  • L'évaluation de la respiration :
    • est réalisée au cours du bilan secondaire ;
    • est effectuée sur une minute.
Critères d'efficacité
  • L'appréciation ou l'évaluation de la respiration doivent être fiables.
  • Ne pas engendrer d'aggravation de l'état de la victime ni de retard dans la réalisation des gestes d'urgence.
Réalisation
Appréciation de la respiration par un sapeur-pompier
1

Victime inconsciente non traumatisée du rachis

  • Assurer la liberté des voies aériennes supérieures (cf. fiches techniques G.06 à G.08).
  • Se pencher sur la victime.
  • Placer votre oreille et votre joue au-dessus de sa bouche et de son nez, tout en gardant son menton élevé.
  • Rechercher :
    • avec la joue : le flux d'air expiré par son nez et sa bouche ;
    • avec l'oreille : les bruits normaux (souffle) ou anormaux de la respiration (sifflement, ronflement ou gargouillement) ;
    • avec les yeux : le soulèvement de son ventre et/ou de sa poitrine.

Cette recherche dure 10 secondes au plus. La poitrine se soulève, d'éventuels bruits et le souffle de la victime sont perçus : la victime respire.

2

Victime inconsciente traumatisée du rachis

  • La recherche est identique mais s'effectue après un maintien de la tête et une subluxation de la mandibule (cf. fiche technique G.07).
Appréciation de la respiration par deux sapeurs-pompiers
1

Victime inconsciente traumatisée du rachis

Sapeur-pompier n° 1

Sapeur-pompier n° 2

  • Apprécier la respiration sur 10 secondes au maximum.
  • Peut poser sa main sur l'abdomen de la victime afin de faciliter l'appréciation de la respiration.
Évaluation de la respiration
1

Victime consciente sans trouble ni détresse respiratoire décelée au bilan primaire

  • Poser la main sur le haut de l'abdomen de la victime.
  • Observer la partie supérieure de l'abdomen et la partie inférieure du thorax pendant une minute en évaluant sa fréquence respiratoire.

Si le bilan primaire avait objectivé un trouble ou une détresse respiratoire d'une victime non suspecte de traumatisme du rachis, alors évaluer la respiration en installant la victime en position assise.

Cas particulier

Chez le nourrisson, l'appréciation de la respiration s'effectue non pas après une bascule de la tête en arrière mais après une remise de cette dernière en position neutre.

G.10

Arrêt d'une hémorragie au moyen d'une compression directe

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

En l'absence de corps étranger, la compression directe est une technique facile, rapide et très efficace. Elle permet, dans la plupart des cas, d'arrêter le saignement.

Elle doit être réalisée :

  • dans un premier temps par une compression manuelle à l'aide des doigts ou de la paume de la main protégée par un gant à usage unique ;
  • puis, si elle est efficace, elle sera relayée par un pansement compressif après avoir allongé la victime (cf. fiche technique M.13).

Si la victime présente une fracture ouverte, avec un morceau d'os visible, ou si la plaie contient un corps étranger visible, la compression directe ne doit pas être réalisée. Dans ce cas, se référer à la procédure 6-2.

Matériel
  • Gants à usage unique et EPI adaptés
  • Paquet de compresses, pansement américain ou tissu propre (mouchoir, torchon, vêtement)
Risques et contraintes
  • La compression doit être suffisante pour arrêter le saignement sans interrompre la circulation sanguine en dessous du siège de l'hémorragie.
  • L'extrémité ne doit être ni froide ni engourdie, ni violacée (couleur du lit de l'ongle).
  • Le temps de compression avant la mise en place d'un pansement compressif doit parfois être prolongé chez les personnes prenant des médicaments servant à fluidifier le sang.
Points-clés
  • La compression doit être suffisante pour stopper l'hémorragie sans interrompre la circulation.
  • La compression doit être permanente.
Critère d'efficacité

L'efficacité de la compression directe se juge par l'arrêt du saignement.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Appuyer directement sur l'endroit qui saigne avec les doigts ou la paume de votre main protégée par un gant à usage unique.
2

L'interposition d'une compresse stérile favorise l'arrêt de l'hémorragie (cette action ne doit pas retarder la compression directe).

Sapeur-pompier n° 2

  • Aider le sapeur-pompier n° 1 à allonger la victime.

Sapeur-pompier n° 1

  • Vérifier l'arrêt de l'hémorragie
Remarque

Si le sapeur-pompier ne peut lui-même maintenir la compression, par exemple s'il existe de nombreuses victimes, il peut demander à la victime, si elle en est capable, d'appuyer elle-même avec sa mai

G.12

Apprécier ou évaluer la circulation

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Lors du bilan primaire, l'appréciation de la circulation d'une victime a pour objectif d'apprécier son état circulatoire sur 10 secondes au maximum pour envisager les gestes de secours qui s'imposent.

L'appréciation de la circulation est basée sur les critères suivants : l'analyse du pouls (obtenue par la palpation d'une artère) en qualifiant sa fréquence, son amplitude et son rythme ; la coloration de la peau et des muqueuses et la recherche de signes d'accompagnement (marbrures, sensation de soif, etc.).

Chez une victime consciente, la recherche du pouls s'effectue au niveau du poignet (pouls radial). L'absence du pouls radial (pression artérielle systolique approximativement inférieure à 80 mmHg) en présence d'un pouls au niveau du cou (pouls carotidien) permet de dépister une détresse circulatoire.

Chez une victime inconsciente, la recherche du pouls s'effectue en premier lieu au niveau carotidien s'il s'agit d'un adulte ou d'un enfant, fémoral s'il s'agit d'un nourrisson. Cette recherche est effectuée simultanément au contrôle de la respiration et pendant 10 secondes maximum.

En cas de doute sur la présence d'un pouls carotidien chez une victime en arrêt respiratoire (ou gasps), cette dernière sera considérée en arrêt cardiaque et la RCP sera débutée.

Pendant la RCP l'efficacité des compressions thoraciques peut être évaluée par la perception d'un pouls fémoral synchrone aux compressions.

Lors du bilan secondaire, l'évaluation de la circulation d'une victime portera sur l'analyse sur 1 minute de la fréquence du pouls et sur la mesure de la pression artérielle (cf. fiche technique M.18).

Les valeurs normales de la fréquence cardiaque :

Catégorie d'âge Fréquence cardiaque minimale (battements par minute) Fréquence cardiaque maximale (battements par minute)
Adulte 60 100
Enfant 70 140
Nourrisson 100 140
Nouveau-né 120 160
Risques et contraintes
  • L'appréciation et l'évaluation de la circulation ne doivent pas engendrer d'aggravation de l'état de la victime.
Points-clés
  • L'appréciation de la circulation ne dure pas plus de 10 secondes.
  • L'évaluation de la circulation est effectuée sur une minute.
Critères d'efficacité
  • L'appréciation de la circulation doit être fiable.
Réalisation
Pouls carotidien à un sapeur-pompier

Le pouls est recherché sur la face latérale du cou, en le palpant entre la pulpe de 2 ou 3 doigts médians (index, majeur et annulaire) de la main qui tenait le menton de la victime, et le plan osseux profond constitué par la colonne cervicale.

1
  • Placer l'extrémité de vos doigts sur la ligne médiane du cou.
2
  • Ramener votre main vers vous, tout en restant en contact avec le cou.
3
  • Appuyer délicatement vers la profondeur du cou pour percevoir les battements de la carotide entre la pulpe des doigts et le plan osseux dur formé par les cervicales. Le pouls carotidien est toujours recherché du côté où se situe le secouriste qui le prend sinon il risque de comprimer l'artère contre la trachée qui est un élément mobile et ainsi ne pas le percevoir.
Pouls carotidien à deux sapeurs-pompiers
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Assurer la libération des voies aériennes.

Sapeur-pompier n° 2

  • Apprecier la respiration et le pouls simultanément sur 10 secondes maximum. La technique est identique à celle à un sauveteur.
Pouls radial
1
  • Placer 2 à 3 doigts sur la partie externe de face antérieure du poignet, entre le tendon et le radius dans l'axe du pouce pour sentir l'artère radiale.
Pouls fémoral
1
  • Placer 2 ou 3 doigts sur le milieu du pli de l'aine en palpant l'artère fémorale à mi distance entre l'épine iliaque antéro- supérieure et le pubis. .

G.13

Compressions thoraciques manuelle

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

La compression verticale du sternum comprime le thorax, vidant les cavités cardiaques du sang qui s'y trouve en l'envoyant dans les organes. Lorsque la pression est relâchée, la poitrine revient à sa taille initiale. La dépression ainsi créée « aspire » le sang remplissant le cœur et les poumons. Ce sang est ensuite éjecté par la compression thoracique suivante.

Cette compression régulière du thorax apporte 20 à 30 % du débit cardiaque normal d'un adulte ce qui est suffisant pour maintenir le cerveau et le cœur de la victime oxygénés pendant les quelques minutes nécessaires à la mise en œuvre du choc électrique externe ou d'une réanimation médicamenteuse.

Les compressions thoraciques sont nécessaires lorsque :

  • une victime est en arrêt cardiaque ;
  • une victime devient inconsciente après des manœuvres de désobstruction inefficaces lors d'une obstruction brutale et complète des voies aériennes supérieures ;
  • un nouveau-né à la naissance présente une fréquence cardiaque inférieure à 60 battements par minute (équivalent d'un arrêt cardiaque).
Risques et contraintes
  • Une mauvaise position des mains, une compression thoracique trop forte ou non verticale peuvent entraîner chez la victime des fractures de côtes, une contusion pulmonaire ou un pneumothorax qui peuvent compromettre sa survie. Ces risques ne doivent toutefois pas faire diminuer la vigueur des compressions thoraciques.
  • La présence d'une respiration agonique (gasps) ne doit pas faire interrompre les compressions thoraciques.
  • Chez l'adulte et l'enfant, tout balancement d'avant en arrière du tronc du sapeur-pompier est proscrit ; les coudes ne doivent pas être fléchis et les avant-bras sont bien dans le prolongement des bras. Les mains doivent rester en place entre deux appuis.
Points-clés
  • La victime est installée en position horizontale, sur le dos, de préférence sur un plan dur (sol).
  • Les compressions doivent être réalisées au centre de la poitrine, sur la moitié inférieure du sternum :
    • Avec le talon d'une main, chez l'adulte ;
    • une largeur de doigt au-dessus de l'appendice xiphoïde, avec le talon d'une main chez l'enfant ou avec la pulpe de deux doigts d'une main (sauveteur isolé), la pulpe des 2 pouces en englobant le thorax avec les autres doigts de chaque main (secours en équipe) chez le nourrisson et le nouveau-né.
  • Elles doivent :
    • entraîner un enfoncement d'environ 5 cm sans dépasser 6 cm chez l'adulte, d'au moins un tiers de l'épaisseur du thorax chez l'enfant (environ 5 cm) et le nourrisson (environ 4 cm) ;
    • être strictement verticales ;
    • être réalisées à une fréquence comprise entre 100 et 120 par minute chez l'adulte, l'enfant, le nourrisson, le nouveau-né et de 120 par minute chez un nouveau-né à la naissance.
  • La durée de compression du thorax doit être égale à celle du relâchement (rapport 50/50).
  • Pour une efficacité maximale, le thorax doit reprendre sa forme initiale entre chaque compression, sans pour cela décoller le talon de la main.
  • Afin d'éviter l'inefficacité des compressions thoraciques dues à la fatigue, les sapeurs-pompiers doivent se relayer toutes les 2 minutes (lors de l'analyse du DAE).
Critères d'efficacité
  • L'efficacité des compressions thoraciques s'évalue :
    • en temps réel par le retour d'information donné par les appareils d'aide au MCE ;
    • sur le pouls, qui, lors de chaque compression thoracique, est perçu. La recherche du pouls est faite préférentiellement au pli de l'aine (pouls fémoral) pour ne pas gêner la réanimation (cf. fiche technique G.12) ;
    • par une recoloration de la victime ;
    • par une reprise de la respiration.
Réalisation
Chez l'adulte et l'enfant
1

La victime est installée en position horizontale, sur le dos, de préférence sur un plan dur (sol).

  • Se placer à genoux au plus près du thorax de la victime.
  • Dénuder la poitrine de la victime si cela ne retarde pas la mise en œuvre des compressions thoraciques.

Celles-ci doivent être débutées dès les signes de reconnaissance de l'arrêt cardiaque même si le thorax de la victime n'est pas encore dénudé.

2

En restant sur la ligne médiane :

  • chez l'adulte :
    • placer le talon d'une main au centre de la poitrine, sur la moitié inférieure du sternum, strictement sur la ligne médiane, sans appuyer sur la pointe située en bas du sternum (appendice xiphoïde) ;
  • chez l'enfant :
    • repérer le bas du sternum à la jonction des dernières côtes (appendice xiphoïde),
    • placer le talon d'une main, un doigt au-dessus de ce repère.
3
  • Placer l'autre main au-dessus de la première, en entrecroisant les doigts des deux mains et en veillant à bien relever les doigts sans les laisser au contact du thorax pour ne pas appuyer sur les côtes.

Chez l'enfant, les compressions peuvent être réalisées à l'aide d'une seule main, en fonction de la force physique du sapeur-pompier et de la morphologie de l'enfant. Si l'enfant est grand, il peut être utile d'utiliser la même technique que chez l'adulte (2 mains).

4

Réaliser des compressions thoraciques successives d'environ 5 cm, sans dépasser 6 cm chez l'adulte, et d'au moins un tiers de son épaisseur ou d'environ 5 cm chez l'enfant, tout en veillant à :

  • maintenir une fréquence comprise entre 100 et 120 compressions par minute ;
  • appuyer verticalement en verrouillant les coudes ;
  • assurer un temps de compression égal au temps de relâchement ;
  • laisser le thorax reprendre sa forme initiale, entre chaque compression, sans pour cela décoller le talon de la main.
Remarque

L'utilisation d'un dispositif d'aide au massage cardiaque (comme un métronome et un moniteur de la profondeur de compression, qui améliore la qualité de la RCP) ne modifie pas les repères de l'emplacement des mains.

Chez le nouveau-né ou le nourrisson
1

La victime est installé en position horizontale, sur le dos, sur un plan dur.

  • Se placer au plus près de la victime.
  • Dénuder la poitrine, si nécessaire.
  • Repérer le bas du sternum à la jonction des dernières côtes (appendice xiphoïde).
  • Placer la pulpe de deux doigts d'une main dans l'axe du sternum, un doigt au-dessus de ce repère.
  • Placer l'autre main sur le front du nourrisson afin de remettre la tête en position neutre lors des insufflations.

En équipe le sapeur-pompier réalisant les compressions thoraciques place la pulpe des deux pouces placés côte à côte, la pointe des doigts vers la tête du nourrisson et en englobant le thorax avec les autres doigts de chaque main.

2
  • Comprimer le thorax d'au moins un tiers de son épaisseur ou d'environ 4 cm à une fréquence d'environ 100 compressions/min sans dépasser 120 en assurant un temps de compression égal au temps de relâchement.
  • Laisser le thorax reprendre sa forme initiale entre chaque compression, sans pour cela décoller les mains et les doigts.

G.14

Stabilisation du rachis cervical : maintien de la tête en position neutre

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Dans un contexte de traumatisme du rachis avéré ou suspecté, le maintien de la tête en position neutre, dans l'alignement du cou et du bassin doit être réalisé dès que possible dans la mesure où aucun autre geste de sauvegarde plus important n'est à réaliser.

Dans le doute ou lorsque les circonstances ne sont pas connues, une victime inconsciente, retrouvée au sol, sera par principe considérée comme traumatisée du rachis. Le maintien de la tête en position neutre permet :

  • de diminuer tout pincement ou compression de la moelle épinière suite à un traumatisme du rachis cervical ;
  • d'éviter les mouvements de la tête qui pourraient aggraver un traumatisme du rachis cervical. Ces mouvements peuvent être provoqués, entre autres, par la stimulation verbale au cours de l'appréciation de la conscience ;
  • de faciliter la mise en place d'un collier cervical.

Il doit être :

  • réalisé dès qu'un traumatisme de la tête, de la nuque ou du dos de la victime est suspecté quelle que soit la position ou l'état de la victime ;
  • réalisé en abordant la victime de face ;
  • poursuivi pendant la réalisation du bilan primaire et secondaire de la victime jusqu'à l'analyse portant l'indication d'immobilisation du rachis (cf. procédure 15.1) ;
  • poursuivi jusqu'à l'immobilisation complète du rachis si l'indication est confirmée.

Le cas d'une victime allongée sur le ventre est détaillé dans le retournement d'une victime (cf. fiches techniques G.18 et G.19).

Risques et contraintes
  • Si un déplacement de la tête est nécessaire pour la ramener en position neutre, la manœuvre sera immédiatement interrompue si :
    • le sauveteur perçoit une résistance au déplacement de la tête ;
    • le déplacement déclenche ou aggrave une douleur cervicale ;
    • le déplacement déclenche des sensations anormales dans les membres supérieurs ou inférieurs.
  • Si le déplacement de la tête par rapport au tronc est important, la remise en position neutre ne doit pas être réalisée. La tête sera alors maintenue dans la position où elle se trouve dans l'attente d'un avis médical.
  • Le maintien de la tête correctement réalisé ne présente aucun risque chez une victime calme, il ne sera pas réalisé en cas d'agitation importante et incontrôlable.
Points-clés
  • La tête doit être replacée en position neutre progressivement.
  • Le maintien de la tête est poursuivi à deux mains durant toute la manœuvre d'immobilisation.
  • La motricité et la sensibilité sont évaluées avant et après la manœuvre.
Critère d'efficacité

La remise en position neutre de la tête ne doit en aucun cas aggraver l'état de la victime ni faire apparaître de signes de lésion de la moelle épinière.

Réalisation
Victime allongée sur le dos
1
  • Un maintien de la tête est réalisé en abordant la victime de face ; puis un relais est préparé comme suit :
    • se positionner à genoux dans l'axe de la victime ;
    • placer vos mains de chaque côté de sa tête en prenant appui avec vos coudes, de préférence sur les genoux ou éventuellement sur le sol pour diminuer la fatigue et les mouvements.

La position des doigts ne doit pas gêner la mise en place du collier cervical ni obturer les oreilles.

  • Si la tête n'est pas dans l'axe du corps :
    • replacer délicatement dans l'axe du tronc, sans exercer de traction jusqu'à ce que la victime regarde droit devant ;
    • limiter au maximum les mouvements de la tête et de la nuque de la victime.
2
  • Maintenir cette position jusqu'à l'immobilisation complète de la victime.
Victime debout ou assise
1
  • Un maintien de la tête est réalisé en abordant la victime de face ; puis un relais est préparé comme suit :
    • placer les mains de chaque côté de la tête de la victime.
2
  • Replacer délicatement la tête dans l'axe du tronc.
  • Soulager le rachis cervical de la victime du poids de sa tête, jusqu'à ce que la victime regarde droit devant.
  • Limiter au maximum les mouvements de la tête et de la nuque de la victime.
3
  • Ne pas relâcher cette position neutre avant l'immobilisation complète de l'axe « tête-cou-tronc », en prenant appui avec vos avant-bras sur le buste de la victime pour diminuer la fatigue et les mouvements.
Cas particulier

Le maintien de la tête peut être relâché si cela est indispensable à la réalisation des gestes de secours lors d'une réanimation cardio-pulmonaire (RCP)(cf. chapitre 6.2)

G.15

Mise en position latérale de sécurité (PLS)

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

La position latérale de sécurité (PLS) maintient les voies aériennes supérieures libres car elle empêche la chute de la langue en arrière. Elle limite également l'encombrement des voies aériennes supérieures en permettant aux liquides de s'écouler à l'extérieur de la bouche, maintenue ouverte.

Une victime présentant des troubles de la conscience compromet sa respiration, notamment par une obstruction de ses voies aériennes supérieures et une perte de la protection de celles-ci lors de régurgitations ou de vomissements.

Ainsi toute victime qui respire et qui présente des troubles de la conscience, doit être installée en PLS par un sapeur-pompier.

Matériel
  • Coussin de tête (ou équivalent) si nécessaire
Risques et contraintes

La mise en PLS par défaut (de matériel ou humain) d'une victime nécessitant une immobilisation du rachis par deux sapeurs-pompiers au minimum, doit être réalisée avec une attention particulière afin de ne pas aggraver une éventuelle lésion du rachis.

Points-clés
  • Les deux sapeurs-pompiers doivent agir de manière coordonnée.
  • Une fois sur le côté, la victime se trouve dans une position la plus latérale possible pour éviter la chute de la langue en arrière et permettre l'écoulement des liquides vers l'extérieur.
  • La position est stable.
  • La surveillance de la respiration de la victime et l'accès aux voies aériennes supérieures sont possibles.
  • Toute compression de la poitrine qui peut limiter les mouvements respiratoires est évitée.
Critères d'efficacité
  • La mise en PLS d'une victime doit lui permettre de continuer à respirer en lui évitant une obstruction des voies aériennes supérieures.
  • En position sur le côté, les voies aériennes supérieures et les mouvements respiratoires doivent pouvoir être contrôlés.
Réalisation
Victime sans indication d'immobilisation du rachis : PLS à un sapeur-pompier
1

Préparer le retournement de la victime

  • Retirer les lunettes de la victime si elle en porte.
  • S'assurer que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte. Si ce n'est pas le cas, les rapprocher délicatement l'un de l'autre dans l'axe du corps de la victime.
  • Placer le bras de la victime, situé du côté du sauveteur, à angle droit de son corps.
  • Plier ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut. L'alignement des jambes et la position du membre supérieur anticipent la position finale.
  • Se placer à genoux ou en trépied à côté de la victime. D'une main, saisir le bras opposé de la victime, placer le dos de sa main contre son oreille, côté sauveteur.
  • Maintenir la main de la victime pressée contre son oreille, paume contre paume.

Lors du retournement, le maintien de la main de la victime contre son oreille permet d'accompagner le mouvement de la tête et de diminuer la flexion de la colonne cervicale qui pourrait aggraver un traumatisme éventuel.

  • Saisir la jambe opposée, juste derrière le genou.
  • Relever le genou tout en gardant le pied au sol.

La saisie de la jambe de la victime au niveau du genou permet de l'utiliser comme « bras de levier » pour le retournement et permet à un sapeur-pompier de la retourner, quelle que soit sa force physique.

2

Retourner la victime

  • Se placer au niveau du thorax, assez loin pour pouvoir tourner la victime sur le côté sans avoir à se reculer.
  • Tirer sur le genou afin de faire rouler la victime vers vous jusqu'à ce que le genou touche le sol.

Le mouvement de retournement doit être fait sans brusquerie, en un seul temps. Le maintien de la main sous la joue de la victime permet de respecter l'axe de la colonne cervicale.

Si les épaules ne tournent pas complètement :

  • maintenir le genou de la victime avec son propre genou afin d'éviter que le corps de la victime ne rebascule en arrière ;
  • saisir l'épaule de la victime avec la main qui tenait le genou pour achever la rotation.
  • Dégager doucement la main du sauveteur située sous la tête de la victime, tout en préservant la bascule de la tête en arrière, en maintenant le coude de la victime à l'aide de la main du sauveteur précédemment située au genou.
3

Stabiliser la victime

  • Ajuster la jambe de la victime située au-dessus de telle sorte que la hanche et le genou soient à angle droit.

La position de la jambe permet de stabiliser la PLS.

  • Ouvrir la bouche de la victime sans mobiliser la tête. L'ouverture de la bouche de la victime facilite l'écoulement des liquides vers l'extérieur. Vérifier que la position de la tête préserve une ventilation efficace.
Victime nécessitant une immobilisation du rachis mais devant être mise en PLS par défaut de matériel ou humain (cf. introduction) : PLS à deux sapeurs-pompiers
1

Préparer le retournement de la victime

Sapeur-pompier n° 1

  • Placé dans l'axe de la victime, derrière la tête doit maintenir à deux mains la tête de la victime, jusqu'au retournement.

Sapeur-pompier n° 2

  • Retirer les lunettes de la victime si elle en porte.
  • S'assurer que ses membres inférieurs sont allongés côte à côte. Si ce n'est pas le cas, les rapprocher délicatement l'un de l'autre, dans l'axe du corps de la victime.

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer le bras de la victime, situé du côté du retournement, à angle droit de son corps.
  • Plier ensuite son coude tout en gardant la paume de sa main tournée vers le haut (l'alignement des membres inférieurs et la position du membre supérieur anticipe la position finale).

Sapeur-pompier n° 2

  • Saisir l'avant-bras opposé de la victime, et amener le dos de la main de la victime sur son oreille, du côté du retournement, sous la main du sapeur- pompier n° 1.

Sapeur-pompier n° 1

  • Mainternir la main pressée contre l'oreille de la victime, paume contre paume.

Sapeur-pompier n° 2

  • Se mettre à genoux ou en trépied à côté de la victime au niveau du thorax, assez loin de la victime pour pouvoir la tourner sur le côté sans avoir à se reculer.
  • Saisir la hanche de la victime d'une main et l'épaule de l'autre, du côté opposé au retournement.
2

Retourner la victime

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêt ? »

Sapeur-pompier n° 2 : « Prêt ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompier n° 2

  • Tirer en même temps sur la hanche et l'épaule de la victime, bras tendus, afin de la faire rouler d'un bloc et de l'amener sur son côté.

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête et la main de la victime entre ses mains et accompagner le mouvement en évitant toute torsion du cou.

Le retournement de la victime doit être réalisé sans brusquerie, en un seul temps. Le maintien de la main et de la tête de la victime vise à conserver l'axe de la colonne cervicale durant toute la manœuvre et évite ainsi toute aggravation d'un traumatisme.

En cas de difficultés pour le sauveteur (victime obèse ou force insuffisante du sauveteur), il peut faciliter le retournement en tirant sur le genou fléchi de la victime du côté opposé au retournement comme dans la PLS à un sauveteur, l'autre main tirant l'épaule.

3

Stabiliser la victime

Sapeur-pompier n° 2

  • Saisir la hanche de la victime avec la main qui tient l'épaule.
  • Fléchir, avec la main qui tenait la hanche, la hanche et le genou de la victime situés vers le haut pour les amener à angle droit (la position de la jambe permet de stabiliser la PLS).

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer un coussin ou un autre moyen sous la tête de la victime pour compenser l'espace qui existe entre la tête de la victime et le sol et ainsi la soutenir.

Ce coussin peut être placé avant le retournement contre la tête de la victime du côté du retournement.

Il permet de limiter la fatigue du sapeur-pompier n° 1 et surtout de maintenir la tête dans l'alignement de l'axe « tête-cou-tronc ». Pour cela il doit être d'une épaisseur suffisante si le sapeur-pompier n° 1 doit se libérer pour réaliser d'autres gestes d'urgences. Sa mise en place ne doit pas modifier cet alignement.

Sapeur-pompier n° 2

  • Vérifier que la bouche de la victime est ouverte. L'ouverture de la bouche de la victime facilite l'écoulement des liquides vers l'extérieur.

Le maintien de la tête ne peut être relâché tant que la victime ne sera pas immobilisée totalement.

Cas particuliers
  • Toute femme enceinte ou personne obèse est, par principe, allongée sur le côté gauche, pour éviter l'apparition d'une détresse par compression de certains vaisseaux de l'abdomen.
  • En présence d'une lésion thoracique, du membre supérieur ou du membre inférieur, la victime est couchée autant que possible sur le côté atteint.
  • En cas d'otorragie mettre la victime en PLS du coté atteint.
  • Les victimes présentant un traumatisme de l'abdomen avec éviscération sont mises en PLS sur le côté sain.

G.16

Retrait d'un casque en équipe

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Le casque de protection doit être retiré pour :

  • permettre d'assurer correctement la libération des voies aériennes supérieures ;
  • faciliter l'examen de la victime et les gestes de secours.

En équipe, cette technique est obligatoirement réalisée à deux sapeurs-pompiers :

  • après le maintien de la tête et la remise en position neutre, si nécessaire ;
  • avant la pose d'un collier cervical et l'immobilisation de la victime.
Matériel
  • Coussin de tête (ou équivalent), si nécessaire
Risques et contraintes
  • La mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de cette manœuvre peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves.
  • Néanmoins, le retrait du casque avec précaution doit impérativement être réalisé pour permettre une prise en charge correcte de la victime.
Points-clés
  • Le retrait du casque s'effectue en respectant en permanence l'axe « tête-cou-tronc ».
  • À la fin de la manœuvre, la tête est en position neutre.
Critères d'efficacité
  • La tête et la nuque de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre jusqu'à l'immobilisation complète de la victime.
Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1 (chargé du retrait du casque)

  • Se placer à genoux dans l'axe de la tête de la victime. Il doit être suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le casque sans avoir à se reculer (distance un peu supérieure à la hauteur du casque, de son sommet à la jugulaire).
  • Maintenir le casque en plaquant ses mains de chaque côté, la tête en position neutre et dans l'alignement de l'axe du tronc.
  • Si la tête n'est pas dans l'axe du corps, la replacer délicatement, sans exercer de traction jusqu'à ce que la victime regarde droit devant.
  • Limiter au maximum les mouvements de la tête et de la nuque.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • S'installer, à côté de la tête, en trépied genou relevé du coté des pieds de la victime.
  • Détacher ou couper la sangle de la mentonnière (casque avec jugulaire) ou déverrouiller le dispositif de fixation du casque au niveau du menton de la victime.
  • Relever la visière du casque et retirer les lunettes de la victime, si nécessaire.
3

Sapeur-pompier n° 2

  • Glisser la main du côté de la tête de la victime sous la nuque, avant-bras en appui sur la cuisse.
  • Placer les doigts de l'autre main en crochet sous le menton, coude appuyé sur le genou relevé et maintenir ainsi fermement la tête et le cou dans l'axe du corps.

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer dans l'axe de la tête de la victime, suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le casque sans avoir à se reculer (distance un peu supérieure à la hauteur du casque).
  • Saisir les parties latérales du bord inférieur du casque.
4

Sapeur-pompier n° 1

  • Tirer doucement le casque vers soi, dans l'axe, en le faisant glisser sur le sol (il est parfois nécessaire de réaliser une bascule légère du casque mais pas de la tête, en arrière ou en avant pour ne pas accrocher le nez).

Sapeur-pompier n° 2

  • Arrêter la manœuvre lorsque le bord inférieur du casque se trouve au-dessus de la racine du nez de la victime.
5

Sapeur-pompier n° 2

  • Ne pas relâcher le maintien de la tête durant le retrait.
  • Glisser la main qui maintient la nuque vers le bas du crâne, dès l'arrêt de la manœuvre. Cela évite une chute brutale de la tête lors du retrait complet du casque.

Sapeur-pompier n° 1

  • Retirer complètement le casque.
6

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête en position neutre.

Sapeur-pompier n° 2

  • Poursuivre le bilan primaire de la victime.
Cas particuliers
  • Si la victime est sur le ventre, il faut la retourner (en fonction du contexte cf. fiches techniques G.18 ou G.19 ou I.03) avant de retirer le casque.
  • Si la victime est debout, il faut l'allonger au moyen de la technique d'immobilisation sur plan dur (cf. fiche technique I.04) avant de retirer le casque et de poursuivre la prise en charge.

G.17

Retrait d'un casque par un sapeur-pompier

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le retrait du casque par un seul sapeur-pompier est un geste extrêmement délicat qui ne doit être réalisé que sur une victime inconsciente pour assurer correctement la liberté des voies aériennes supérieures et apprécier la respiration.

En équipe, le retrait d'un casque de protection est systématiquement réalisé à deux sapeurs-pompiers.

Matériel
  • Coussin de tête (ou équivalent), si nécessaire
Risques et contraintes
  • Cette manœuvre peut être difficile en fonction du modèle et de la taille du casque.
  • La mobilisation du rachis cervical ou de la tête de la victime au cours de cette manœuvre peut entraîner une aggravation de son état et des séquelles graves, elle doit donc être effectuée avec la plus grande précaution.
Points-clés
  • Le retrait du casque s'effectue en respectant en permanence l'axe « tête-cou-tronc ».
  • À la fin de la manœuvre, la tête est en position neutre (un coussin de tête peut être mis en place si nécessaire).
Critères d'efficacité
  • La tête et la nuque de la victime doivent rester immobiles durant toute la manœuvre jusqu'au moment où la partie arrière de la tête de la victime est posée doucement.
  • Si un coussin de tête est positionné, il ne doit pas gêner la pose d'un collier cervical.
Réalisation
1
  • Abord de la victime de face et maintien de la tête.
  • Constater l'inconscience.
  • Maintenir le casque de la victime d'une main.
  • Relever la visière du casque et, si nécessaire, retirer les lunettes de la victime.
2
  • Détacher ou couper la sangle de la mentonnière (casque avec jugulaire) ou déverrouiller le dispositif de fixation au niveau du menton de la victime.
3
  • Se placer dans l'axe de la tête de la victime, suffisamment éloigné pour pouvoir retirer le casque sans avoir à se reculer (distance un peu supérieure à la hauteur du casque).
  • Saisir le casque par les parties latérales du bord inférieur.
4
  • Tirer doucement le casque vers soi, dans l'axe, en le faisant glisser sur le sol.
  • Arrêter la manœuvre lorsque le bord inférieur du casque se trouve au-dessus de la racine inférieure du nez de la victime.
5
  • Saisir d'une main le bord inférieur de la partie supérieure du casque.
  • Glisser doucement l'autre main sous la base du crâne de la victime pour la maintenir.
6
  • Tirer doucement le casque en arrière. Il est parfois nécessaire de réaliser une bascule légère du casque mais pas de la tête, en arrière ou en avant pour ne pas accrocher le nez.
7

Une fois le casque dégagé :

  • Poser la tête délicatement sur le sol ou sur un coussin si nécessaire afin de maintenir la tête en position neutre.
  • Le bilan de la victime peut ensuite être poursuivi.
Cas particulier
  • Si la victime est sur le ventre, il faut réaliser un retournement d'urgence à un sapeur-pompier (cf. fiche technique G.19) au préalable, avant de lui retirer son casque.

G.18

Retournement d'une victime en équipe

Nombre de sapeurs-pompiers : 2 ou 3

Le retournement d'urgence d'une victime inconsciente allongée sur le ventre et sa mise à plat dos sur le sol, est nécessaire pour :

  • assurer la liberté des voies aériennes ;
  • apprécier avec certitude les signes de respiration ;
  • réaliser les gestes d'urgence nécessaires.

Dès lors que l'on suspecte un traumatisme du rachis, le retournement d'urgence sera réalisé au minimum à deux sapeurs-pompiers. En équipe, il est réalisé dès la constatation de l'inconscience.

Risques et contraintes
  • Cette technique relève des gestes d'urgence et ne doit être utilisée que lorsque qu'une victime est inconsciente afin de poursuivre le bilan primaire.
  • Dès la fin du retournement, le maintien de la tête est poursuivi tout au long de la réalisation du bilan primaire.
Points-clés
  • L'axe « tête-cou-tronc » doit être maintenu le plus rectiligne possible tout au long du retournement.
  • Le retournement s'effectue du côté opposé au regard de la victime.
  • Le maintien de la tête est assuré durant toute la manœuvre.
  • Les gestes des sapeurs-pompiers doivent être coordonnés.
Critère d'efficacité

Le retournement doit s'effectuer sans aggraver l'état de la victime.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Assurer le maintien de la tête en prise occipito-frontale, dès qu'il se trouve en présence d'une victime sur le ventre.
  • Se placer en trépied :
    • le genou relevé du côté du retournement ;
    • le genou à terre se situant dans le prolongement de l'épaule de la victime, du côté opposé au regard.

Cette position permet d'anticiper le retournement tout en assurant la rectitude du rachis cervical.

2

Dès la constatation de l'inconscience

Sapeur-pompier n° 2

  • Allonger le membre supérieur le long du corps, du côté du retournement.
  • Glisser la main de la victime sous sa cuisse.
3

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « En position ! »

Sapeur-pompier n° 2

  • Se placer alors dans une position stable (à genou ou en trépied), du côté du retournement, à une distance suffisante pour ne pas gêner la manœuvre.
  • Saisir la victime par l'épaule et par la hanche, du côté opposé au retournement.

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêt ? »

Sapeur-pompier n° 2 : « Prêt ! »

4

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompier n° 2

  • Faire rouler doucement la victime au sol pour la stabiliser sur le côté.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner le mouvement de la tête qui effectue une rotation moindre que le corps pour la ramener dans l'axe.
5

Sapeur-pompier n° 1 : « Halte, repositionnez-vous ! »

  • Une fois la victime sur le côté, la manœuvre est momentanément interrompue.

Sapeur-pompier n° 2

  • Repositionner ses mains de façon à soutenir la victime et s'écarter afin de l'allonger sur le dos.
6

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompier n° 2

  • Terminer le retournement pour amener la victime à plat dos.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner le mouvement en maintenant la tête dans l'axe du corps.
7

Sapeur-pompier n° 2

  • Réaliser alors un relais du maintien de la tête pour permettre au sapeur-pompier n° 1 de reprendre une position adaptée à la poursuite du maintien efficace de la tête.

Poursuivre le bilan primaire de la victime.

Remarques
  • Un troisième sapeur-pompier peut aider la réalisation en faisant suivre les membres inférieurs.

G.19

Retournement d'urgence à un sapeur-pompier

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le retournement d'urgence d'une victime inconsciente allongée sur le ventre et sa mise à plat dos sur le sol, est nécessaire pour :

  • assurer la liberté des voies aériennes ;
  • rechercher avec certitude les signes de respiration ;
  • réaliser les gestes d'urgence nécessaires.

Dès lors que l'on suspecte un traumatisme du rachis, le retournement d'urgence à un sapeur- pompier isolé est réalisé en prenant le maximum de précautions pour maintenir l'axe « tête-cou-tronc ».

Risques et contraintes
  • Cette technique relève des gestes d'urgence et ne doit être utilisée que dans le cas d'une victime inconsciente pour permettre la réalisation de son bilan primaire.
  • À l'issue du bilan primaire et si la victime est toujours inconsciente :
    • si le sapeur-pompier est toujours isolé, alors il procédera avec autant de précautions (respect de l'axe « tête-cou-tronc ») à sa mise en PLS. Un maintien de la tête sera réalisé à l'issue dans l'attente de renforts ;
Points-clés
  • L'axe « tête-cou-tronc » doit être maintenu le plus rectiligne possible tout au long du retournement.
  • Le retournement s'effectue du côté opposé au regard de la victime.
  • Le bras du côté du retournement est placé à la verticale pour limiter la mobilisation du rachis cervical.
Critère d'efficacité

Le retournement doit s'effectuer sans aggraver l'état de la victime.

Réalisation
1
  • Placer le bras de la victime du coté du retournement dans l'axe de son corps afin de faciliter la rotation et limiter les mouvements de la tête.
2
  • Saisir la victime par l'épaule et par la hanche du côté opposé au retournement.
  • Se placer ensuite dans une position stable (à genoux ou en trépied) du côté du retournement, à une distance suffisante pour ne pas gêner la suite du mouvement.
3
  • Faire rouler doucement la victime jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur le côté.
  • Maintenir la nuque avec la main qui était à l'épaule, l'avant-bras maintient son dos.
4
  • Terminer le retournement en maintenant la hanche. La main qui maintient la nuque accompagne le mouvement puis est ensuite retirée avec précaution.

G.20

Dégagement d'urgence

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 minimum

Le dégagement d'urgence est destiné à :

  • soustraire rapidement une victime à un danger réel, vital, immédiat et non contrôlable ;
  • dégager un passage pour accéder à d'autres victimes ;
  • déplacer rapidement vers un lieu plus adapté, une victime se trouvant dans un endroit ou dans une position qui ne permet pas la réalisation des gestes de secours.

Les techniques décrites ci-dessous ne constituent pas un cadre rigide (réalisable à plusieurs sapeurs-pompiers, techniques adaptables en fonction du contexte, etc.) mais des principes d'action permettant d'arriver à l'objectif final qui est de dégager la victime.

Risques et contraintes

Les techniques de dégagements d'urgence sont susceptibles d'aggraver les lésions de la victime, notamment de la colonne vertébrale, mais permettent de la soustraire à une mort quasi certaine.

Points-clés
  • Le dégagement doit être le plus rapide possible.
  • La prise de risques de la part du sapeur-pompier doit être mesurée.
  • Les prises de la victime sont fermes et assurées.
Critère d'efficacité

La victime doit se trouver en quelques secondes hors de danger, en zone sûre.

Réalisation

Préalablement à toute manœuvre, caler le véhicules ou l'obstacle, ou vérifier le calage existant.

Traction par les chevilles
1
  • Saisir la victime par les chevilles.
2
  • Tirer la victime sur le sol, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr.
Traction par les poignets
1
  • Saisir la victime par les poignets.
2
  • Tirer la victime sur le sol, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr, en prenant soin que sa tête ne traîne pas sur le sol.
Traction par les vêtements
1
  • Saisir la victime par les vêtements.
2
  • Tirer la victime sur le sol, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr.
Traction sous les aisselles

Cette technique permet de déplacer la victime dans des escaliers ou sur un sol accidenté, tout en protégeant la tête de la victime.

1
  • Asseoir la victime en la saisissant par ses vêtements.
2
  • Se placer derrière elle et saisir ses poignets opposés en passant les avant-bras sous ses aisselles.
3
  • Soulever la partie supérieure de son corps, ses pieds restant en contact avec le sol.
  • Tirer la victime à reculons, jusqu'à ce qu'elle soit en lieu sûr.
Sortie d'un véhicule
1
  • Détacher ou couper la ceinture de sécurité.
2
  • Dégager éventuellement les pieds de la victime des pédales du véhicule.
3
  • Passer la main sous son aisselle la plus proche et maintenir son menton.
4
  • Passer l'autre main sous l'autre aisselle et saisir sa ceinture ou son poignet opposé.
5
  • Tirer la victime hors du véhicule en se redressant, tout en poursuivant le maintien de sa tête.
6
  • Allonger la victime sur le sol en zone sûre en accompagnant sa tête et sa nuque ; un second équipier peut aider lors de la manœuvre.
Dégagement d'un enfant ou d'un nourrisson
1
  • Saisir d'une main l'épaule opposée, le poignet et l'avant-bras soutenant le cou et la tête de l'enfant.
  • Saisir de l'autre main la hanche opposée en passant sous le bas des cuisses.
Traction sur le sol par « équipier relais »

Cette technique, exceptionnelle, permet de tirer une victime gisant sous un obstacle, accessible par la tête ou par les pieds. Avant toute manœuvre, le calage du véhicule ou de l'obstacle sera réalisé ou vérifié.

1

Sapeur-pompier n° 1

  • S'engager sous l'obstacle, équipé de vêtements épais et de gants.
2

Victime se présentant par la tête

  • Ramener les poignets de la victime sur sa poitrine.
  • Engager ses propres avant-bras sous ses aisselles.
  • Caler la tête de la victime dans le creux de l'une de vos épaules.
  • Saisir les poignets de la victime ;
  • ou un poignet et la ceinture ;
  • ou les aisselles.

Victime se présentant par les pieds

  • Saisir la victime par les chevilles.
3

Traction de la victime

Sapeur-pompier n° 2 (et éventuellement sapeur-pompier n° 3)

  • Saisir les chevilles du sapeur-pompier n° 1.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Tirez ! »

Sapeur-pompier n° 2 (et éventuellement sapeur-pompier n° 3)

  • Extraire l'ensemble « équipier-relais » + victime de sous l'obstacle.
Porté pompier

Cette technique permet de déplacer la victime sur une plus longue distance ou sur un parcours accidenté.

1
  • Placer la victime sur vos épaules :
    • fléchir les cuisses de la victime et les maintenir ainsi en bloquant ses pieds ;
    • saisir fermement ses poignets ;
    • lever la victime d'un geste vif, afin de la placer sur vos épaules ;
    • la maintenir dans cette position en la tenant par la cuisse.

G.21

Roulement au sol

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

La technique du roulement au sol est réalisée sur la victime traumatisée dans le but de rechercher la présence éventuelle d'hémorragie et/ou de traumatismes qui seraient non visibles lorsque la victime est à plat dos.

Cette technique ne sera pas réalisée en présence d'une fracture au niveau du bassin.

Matériel
  • Couverture bactériostatique
Risques et contraintes
  • Afin de respecter l'axe « tête-cou-tronc », l'action des secours doit être coordonnée.
  • Le dos de la victime doit être examiné afin de détecter une éventuelle lésion et de retirer les débris.
  • En présence d'une fracture du bassin, cette technique ne sera pas réalisée.
Points-clés
  • Les deux équipiers doivent agir de manière coordonnée.
  • Le retournement de la victime sur le côté limite au maximum les mouvements de la colonne cervicale.
Critères d'efficacité
  • La mobilisation de la victime n'a pas entraîné d'aggravation d'une lésion de la colonne vertébrale.
  • Aucun mouvement de la tête n'est possible.
Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Poursuivre le maintien de la tête de la victime en position neutre. Une fois le collier cervical mis en place, dirigez la manœuvre.

Sapeur-pompier n° 2

  • Contrôler la motricité et la sensibilité des extrémités et placer la face palmaire des mains de la victime sur ses cuisses.
2

Avant le retournement, former un boudin avec la couverture et le placer contre la victime, du côté du retournement.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « En position »

Sapeur-pompier n° 2

  • Se placer à genou, du côté du retournement, à quelques centimètres de la victime, au niveau du thorax.
  • Saisir l'épaule et le bassin de la victime, du côté opposé au retournement. La main de la victime peut-être bloquée contre le haut de sa cuisse par la main du sapeur-pompier.

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer à genoux, à côté du sapeur-pompier n° 2, au niveau du membre inférieur (bras croisé avec le sapeur- pompier n° 2).
  • Saisir le bassin et le membre inférieur de la victime, du côté opposé au retournement.
3

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeur-pompier n° 2 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner, tournez ! »

Sapeur-pompier n° 1 et n° 3

  • Assurer, en tirant, une rotation de la victime sur son coté en gardant les bras tenu.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagne la rotation pour garder la tête du blessé dans l'axe du corps.

Sapeur-pompier n° 1 et n° 3 : « Halte ! »

  • Interrompre tous ensemble la rotation dès que la victime est sur le côté.
4

Sapeur-pompier n° 2 (ou un 4e sapeur-pompier, le chef d'agrès)

  • Examiner rapidement le dos de la victime pour déceler une lésion éventuelle ou retirer des débris.

G.22

Réalignement de membre

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Le réalignement est effectué par un médecin.

En l'absence de médecin, on peut être amené, sur avis médical, à réaligner un avant-bras ou une jambe qui présente une fracture fermée, c'est à dire lui faire recouvrer un axe proche de la normale.

Ce réalignement est indiqué par la présence de signes de complications vasculaires ou neurologiques (membre froid, pâle, insensible) ou si la déformation empêche la mise en place d'un dispositif d'immobilisation.

La présence d'une déformation angulaire au niveau d'un membre fracturé peut entraîner une complication nerveuse ou vasculaire et constituer un obstacle ou une gêne à la mise en place d'un matériel d'immobilisation spécifique.

Le réalignement d'un membre traumatisé permet de :

  • limiter les complications de compression vasculaire ou nerveuse ;
  • mettre en place une attelle.
Risques et contraintes

Le réalignement d'un membre doit être immédiatement interrompu et un nouvel avis médical demandé si :

  • il existe une résistance au réalignement  ;
  • la douleur provoquée devient intolérable pour la victime.

Pendant ou après le réalignement, des complications vasculaires (hématome, compression d'un vaisseau) ou neurologiques (perte de la sensibilité ou de la motricité) peuvent apparaître. Dans ces cas, un nouvel avis médical doit être demandé.

Critères d'efficacité

Le réalignement de membre est correct si :

  • il est possible de poser sans difficulté un moyen d'immobilisation spécifique  ;
  • on constate une atténuation de la douleur et des signes de complications.
Réalisation
Fracture fermée de l'avant-bras
1
  • Saisir et bloquer avec une main l'articulation du coude de la victime.
  • Saisir le poignet ou la main de la victime, avec son autre main.
2
  • Ramener progressivement l'avant bras dans l'axe en exerçant une traction douce.
Fracture fermée de la jambe

Cette technique nécessite que le sapeur-pompier soit assisté d'un second sapeur-pompier.

1

Sapeur-pompier n° 2

  • Réaliser le maintien du genou de la victime.
  • Veiller à bien bloquer le genou de la victime à deux mains.
2

Sapeur-pompier n° 1

  • Saisir à deux mains la cheville et ramener progressivement la jambe dans l'axe normal du membre inférieur en exerçant une traction douce.

La traction n'est relâchée qu'après immobilisation du membre.

G.23

Positions d'attente et de transport

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La position d'attente et de transport est adaptée à l'état et à la détresse de la victime ainsi, on distingue, outre la position latérale de sécurité :

  • la position à plat dos, horizontale.

C'est la position d'attente et de transport courante pour toute victime. Elle est particulièrement indiquée si celle-ci présente une détresse circulatoire, nécessite une RCP, ou présente les signes d'un AVC ;

  • la position assise ou demi-assise.

C'est une position souvent confortable pour les victimes. Elle est particulièrement indiquée si la victime présente une détresse ou une gêne respiratoire pour lui permettre de mieux respirer ;

  • la position allongée sur le côté.

Cette position facilite le transport des victimes qui présentent des vomissements. Elle est aussi indiquée pour le transport des femmes enceintes dans les derniers mois de la grossesse ou en imminence d'accouchement ;

  • la position cuisses fléchies, jambes repliées.

Elle est indiquée pour les victimes qui présentent une contusion, une plaie grave de l'abdomen ou de violentes douleurs abdominales.

La position d'une victime, dans l'attente d'un renfort ou pour son transport vers une structure d'accueil, est un des facteurs qui permet de stabiliser ou d'améliorer son état et de rendre plus confortable son attente ou son déplacement. À défaut de signe de gravité qui impose la position, il convient de rechercher avec la victime la position où elle se trouve la plus confortable.

Matériel

Aucun matériel particulier n'est nécessaire pour installer une victime en position d'attente. Toutefois le maintien dans cette position est facilité par l'utilisation :

  • du brancard ;
  • d'un matelas immobilisateur à dépression ;
  • de coussins ou couvertures roulées ou repliées.
Risques et contraintes

La mise en position d'attente comporte certains risques parce qu'elle nécessite parfois de mobiliser une victime traumatisée.

Critères d'efficacité
  • La position d'attente choisie est adaptée à l'état ou à la détresse de la victime.
  • La victime est installée confortablement et la position est stable.
Réalisation
Position à plat dos, horizontale
1
  • Lorsque nécessaire, une victime peut être installée dans cette position, après avoir été retournée (cf. fiches techniques G.18 et G.19) si elle était initialement allongée sur le ventre.
Position assise ou demi-assise
1
  • Cette position peut être obtenue très rapidement en demandant à la victime de s'asseoir dans un fauteuil ou sur une chaise, en l'appuyant contre une paroi verticale (arbre, mur), en glissant des oreillers ou des coussins dans son dos ou en demandant à un sapeur-pompier de se placer à genoux, derrière elle.
  • Cette position peut être maintenue après avoir installé la victime sur le brancard en relevant la têtière du brancard.
Position sur le côté
1
  • La victime peut être mise sur le côté aussi bien en position allongée que demi-assise.
  • Cette position est obtenue en demandant à la victime de s'installer sur le côté ou en l'aidant à se placer sur le côté en la roulant au sol.
  • Cette position peut être maintenue en installant la victime sur un matelas immobilisateur à dépression ou sur un brancard.
Position cuisses fléchies, jambes repliées / jambes surélevées
1
  • Cuisses fléchies, jambes repliées : cette position est obtenue :
    • en demandant à la victime consciente de maintenir ses membres inférieurs fléchis ;
    • en glissant des coussins ou une couverture repliée sous les genoux de la victime.
  • Si le brancard le permet, cette position est maintenue en relevant les parties intermédiaires du brancard au niveau des membres inférieurs.
  • Jambes surélevées : cette position peut être obtenue en plaçant les jambes de la victime sur une chaise ou sur tout matériel permettant de les surélever (coussins, sacs...)

G.24

Repérage en cas de nombreuses victimes

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 minimum

Le repérage des victimes est réalisé chaque fois que l'on se trouve en présence de plusieurs victimes et que le nombre de victimes apparemment graves est supérieur au nombre de sapeurs-pompiers présents.

Ce repérage permet, dans l'attente de l'arrivée des moyens de renforcements, de :

  • localiser les victimes ;
  • déterminer les victimes dont l'état nécessite une action de secours immédiate et rapide (pose d'un garrot, libération des voies aériennes, mise en position d'attente…) ;
  • déterminer les victimes qui devront être examinées, prioritairement, par un médecin.
Définitions
  • Victime : personne présente sur le lieux de l'événement pouvant présenter un dommage physique ou psychique directement causé par celui-ci. Ce terme comprend les décédés, les blessés, les impliqués.
  • Blessé : victime présentant une atteinte corporelle nécessitant une prise en charge secouriste et/ou médicale.
  • Impliqué : victime non blessé physiquement mais pouvant avoir besoin d'une prise en charge psychologique.
Matériel
  • Un dispositif de repérage qui peut être composé par des fiches d'identification, des bracelets… permettant d'identifier rapidement la victime et son état.

Ce dispositif peut inclure un système de numérotation afin que l'identification de la victime soit unique tout au long de la chaine de prise en charge.

L'état de la victime est généralement repéré par un code couleur.

En l'absence d'un dispositif de repérage, celui-ci peut être remplacé par un marquage de la victime à l'aide d'un stylo.

Repérage des victimes
 
  • Victime dont le décès ne fait aucun doute (tête séparée du tronc, victime déchiquetée ou démembrée, raideur cadavérique).
  • Victime qui a perdu connaissance et ne respire pas après la réalisation d'une libération des voies aériennes.
 
  • Victime qui a perdu connaissance et qui respire (après une éventuelle libération des voies aériennes).
  • Victime consciente qui présente une détresse vitale évidente (FR > 30 min–1 ou FC > 120 min–1 chez l'adulte).
  • Victime qui présente une hémorragie.
 
  • Victime consciente qui ne présente pas de détresse vitale et qui ne peut pas se déplacer.
 
  • Victime consciente qui ne présente pas de détresse vitale et qui peut se déplacer, seule ou avec de l'aide.
Critères d'efficacité

Le repérage doit permettre une catégorisation précoce de l'ensemble des victimes afin de prioriser leur prise en charge en fonction des moyens disponibles.

Réalisation
1
  • Le repérage doit être rapide et repose sur des critères simples. Le sapeur-pompier doit :
  • aborder les victimes les unes après les autres, en commençant par la victime la plus proche de l'endroit où il se trouve ;
  • réaliser un bilan primaire succinct.
Si la victime est visiblement décédée
1
  • Ne pas déplacer la victime.
  • Attribuer une fiche d'identification.
  • Identifier la victime d'une couleur noire.
Si la victime a perdu connaissance
1
Si la victime ne respire pas
1
  • Attribuer une fiche d'identification.
  • Identifier la victime d'une couleur noire.

Des manœuvres de réanimation sont débutées à la demande du médecin, ou sur ordre du responsable de l'intervention, si toutes les victimes ont été prises en charge.

Si la victime respire
1
  • Mettre la victime en PLS (cf. fiche technique G.15).
  • Attribuer une fiche d'identification.
  • Identifier la victime d'une couleur rouge.

Ce type de victime bénéficiera d'une prise en charge médicale, en priorité, le plus souvent sur le lieu où elle se situe.

Si la victime est consciente
1
Si la victime présente une détresse vitale
1

Les gestes de secours réalisés durant le repérage ne doivent pas immobiliser le sapeur-pompier en permanence auprès de la victime.

  • Attribuer une fiche d'identification.
  • Identifier la victime d'une couleur rouge.

Ce type de victime bénéficiera d'une prise en charge médicale, en priorité, le plus souvent sur le lieu où elle se situe.

Si la victime ne présente pas de détresse vitale
1
  • Vérifier que la victime soit valide ou en mesure de se déplacer avec une assistance.
Si la victime est invalide
1
  • Attribuer une fiche d'identification à la victime.
  • Identifier la victime d'une couleur jaune.

Aucun geste de secours n'est à réaliser sur place. La victime sera prise en charge dès que possible, après un éventuel déplacement au poste médical avancé.

Dans le cas contraire
1
  • Attribuer une fiche d'identification à la victime.
  • Identifier la victime d'une couleur verte.
  • Lui demander de se diriger à l'écart du sinistre, vers une zone de regroupement sécurisée (le point de rassemblement des victimes (PRV)).

Au PRV, les victimes seront surveillées et examinées par un médecin, lorsque les moyens de secours le permettront.

M.01

Recherche d'une détresse vitale

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

L'examen des fonctions vitales de l'organisme est systématique au cours du bilan primaire (cf. chapitre 4.3). Il doit être poursuivi tout au long de la prise en charge de la victime particulièrement lors de sa surveillance.

Cet examen permet de déceler immédiatement une altération d'une ou de plusieurs fonctions qui menace à très court terme la vie de la victime.

Il permet aussi d'informer le médecin et de lui fournir les éléments essentiels et indispensables pour évaluer l'état de gravité de la victime.

Matériel

L'examen des fonctions vitales ne nécessite pas obligatoirement d'appareil d'examen ou de mesure. Il peut toutefois être amélioré par un appareil de mesure de :

Risques et contraintes
  • Les gestes d'examen d'urgence vitale doivent, dans la mesure du possible, limiter tout mouvement de la victime.
  • En présence d'une suspicion d'atteinte du rachis, un sapeur-pompier doit maintenir la tête de la victime pendant que l'autre poursuit l'examen tant qu‘un collier cervical n'est pas mis en place (cf. fiche technique I.01).
Réalisation
Examen de la fonction respiratoire
1
2

L'évaluation de la respiration peut être complétée à ce stade en mesurant la SpO2 à l'aide d'un oxymètre de pouls si et uniquement si cela ne retarde pas la poursuite de l'appréciation des autres fonctions vitales.

La SpO2 normale est supérieure ou égale à 94 %.

Examen de la fonction circulatoire

La recherche d'un pouls n'est pas systématique pour caractériser l'arrêt cardiaque. Toutefois, si elle est effectuée, elle ne doit pas retarder la mise en œuvre des gestes de secours.

1
2
  • Examiner la peau et les muqueuses.

L'examen de la peau et des muqueuses permet d'évaluer leur couleur, la température et l'humidité de la peau de la victime. Il renseigne le sapeur-pompier sur l'état de circulation et d'oxygénation des tissus.

L'examen de la peau et des muqueuses doit être réalisé lors du bilan primaire ou lors de l'aggravation de l'état de la victime.

La couleur de la peau est appréciée au niveau de la face de la victime ou des extrémités des membres.

La couleur des muqueuses est appréciée sur la face interne des paupières (conjonctive) ou des lèvres. Normalement, les muqueuses sont roses.

La coloration bleutée de la peau et des muqueuses (cyanose) traduit, lorsqu'elle existe, une détresse respiratoire.

La température et l'humidité de la peau sont évaluées en plaçant respectivement le dos et la paume de la main sur le front de la victime. Cette peau peut être froide ou chaude ; sèche ou au contraire moite, voire couverte de sueurs.

Certaines maladies peuvent modifier la couleur, la température et l'humidité de la peau. Habituellement, dans une détresse respiratoire, la victime est cyanosée, chaude et humide alors que dans la détresse circulatoire, elle est pâle, froide et sèche.

Conjonctive
Cyanose
3
  • Mesurer le temps de recoloration cutanée (TRC).

Cette mesure renseigne sur l'état de la circulation au niveau des tissus. Il traduit la capacité du système circulatoire à remplir les petits vaisseaux de sang.

Elle est réalisée lors du bilan primaire que la victime soit consciente ou non.

Le TRC est évalué au niveau d'un doigt, pour cela il faut :

    • comprimer fortement l'extrémité d'un doigt entre le pouce et l'index, pendant deux à trois secondes ;

Le lit de l'ongle devient pâle.

    • relâcher la pression et mesurer le temps de recoloration.

Normalement le lit de l'ongle se recolore en moins de deux secondes.

Cette évaluation est impossible si la victime porte du « vernis à ongles ».

4

L'évaluation de la circulation peut être complétée en mesurant la pression artérielle de la victime à l'aide d'un tensiomètre si le sapeur-pompier a été formé à son utilisation et que sa mesure ne retarde pas l'appréciation des autres fonctions vitales. La mesure de la pression artérielle renseigne le sapeur-pompier et le médecin sur l'état de la circulation de la victime.

Examen de la fonction neurologique

L'examen de la fonction neurologique débute toujours par l'évaluation de l'état de conscience. Il permet de déterminer si la victime a perdu connaissance ou non ; si elle présente une altération plus ou moins importante de la conscience et une désorientation. On recherche ensuite les signes de détresse neurologique liée à la motricité ou ceux liés à une atteinte cérébrale.

1
  • Rechercher une perte de connaissance.

La recherche d'une perte de connaissance se réalise au cours de l'examen initial, en quelques secondes et quelle que soit la position de la victime.

    • Poser une question simple « Comment ça va ? Vous m'entendez ? ».
    • En l'absence de traumatisme, secouer doucement les deux épaules de la victime ou sinon lui prendre la main en lui demandant : « Ouvrez les yeux, serrez-moi la main. »

Si la victime ne répond pas ou ne réagit pas, elle a perdu connaissance. Dans le cas contraire, elle est consciente.

Cet examen peut être renouvelé autant que nécessaire si le sapeur-pompier pense que l'état de conscience de la victime se modifie, particulièrement lors de la surveillance.

2
  • Appréciation de l'état de conscience.

L'échelle CVDA peut être utilisée pour apprécier rapidement l'état de conscience d'une victime, et ce d'autant plus qu'il existe une barrière de la langue ou de compréhension (enfants).

La victime sera cotée:

    • C Consciente - si elle est bien éveillée (Alert); elle a spontanément les yeux ouverts, répond et exécute un ordre simple;
    • V - si elle nécessite une stimulation Verbale pour répondre (pour ouvrir les yeux, ou pour parler ou pour exécuter un ordre simple);
    • D - si elle nécessite une stimulation Douloureuse (Pain) pour répondre;
    • A - si elle est Aréactive (Unresponsive) malgré une stimulation douloureuse..
3
  • Rechercher une perte de connaissance passagère.
    • Pour rechercher une perte de connaissance passagère, il convient de demander à la victime si elle se souvient de ce qui s'est passé.

Une victime qui ne se souvient pas de l'accident ou du malaise (amnésie de l'événement) a souvent présenté une perte de connaissance.

    • L'interrogatoire de l'entourage permet aussi de savoir s'il y a eu perte connaissance.
4
  • Évaluer la motricité.

La motricité des membres supérieurs et des membres inférieurs d'une victime doit être évaluée pour rechercher une détresse neurologique.

Cette évaluation est réalisée systématiquement au cours du bilan primaire chez une victime consciente ainsi qu'après immobilisation de toute victime suspecte d'un traumatisme de la colonne vertébrale.

Cette évaluation s'effectue en demandant à la victime de :

    • remuer les doigts puis les orteils ou les pieds ;
    • serrer les mains.

Une victime qui ne peut bouger un ou plusieurs membres présente une paralysie.

5
  • Examiner l'état des pupilles.

L'examen des pupilles permet de détecter des signes d'une détresse neurologique qui peut être liée à un traumatisme crânien, une maladie vasculaire cérébrale ou une intoxication.

Le sapeur-pompier doit examiner les pupilles de la victime systématiquement lors du bilan primaire. Il peut le faire même si la victime a perdu connaissance.

    • Demander à la victime d'ouvrir les deux yeux ou ouvrir les yeux de la victime pour les mettre à la lumière « du jour ».
    • Examiner la réaction des pupilles à la lumière.

Normalement, les pupilles sont de diamètre identique. La constatation de pupilles de diamètres différents amène à considérer la victime en détresse neurologique.

Pupilles normales
Pupilles anormales
Remarque

Quelques rares personnes présentent une anisocorie c'est-à-dire une différence de taille des pupilles. Seul l'interrogatoire fiable de la personne (cf. fiche technique G.01) qui indique présenter depuis plus longtemps cette asymétrie permet d'éliminer la suspicion de trouble neurologique.

M.02

Gestes du bilan secondaire

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Après avoir réalisé un bilan primaire (cf. chapitre 4.3), le sapeur-pompier réalise une évaluation clinique et para clinique (mesure des signes vitaux, calcul éventuel de scores) approfondis afin d'identifier ou de préciser la plainte principale, les troubles associés ainsi que les menaces vitales non détectées jusqu'alors.

Matériel

L'examen d'une victime au cours du bilan secondaire ne nécessite pas obligatoirement d'appareil d'examen ou de mesure.

Il peut toutefois être complété par la mesure de la saturation en oxygène (cf. fiche technique M.01), par la mesure de la pression artérielle (cf. fiche technique M.01) et de la température à l'aide d'un thermomètre (cf. fiche technique M.20). Si le secouriste suspecte une hypoglycémie, la glycémie capillaire peut être mesurée à l'aide d'un glucomètre (cf. fiche technique M.19).

Risques et contraintes

Les gestes d'examen du bilan secondaire doivent, dans la mesure du possible, limiter tout mouvement et ne jamais aggraver l'état de la victime.

En présence d'une victime suspecte d'un traumatisme du rachis, un sapeur-pompier doit maintenir la tête de la victime, pendant qu'un autre poursuit l'examen, jusqu'à application de la procédure 15.1.

Réalisation
Chez une personne victime de malaise ou malade

Chez une personne victime d'un malaise ou un malade, certaines manifestations traduisent une atteinte du cerveau et doivent être recherchées systématiquement car elles ne s'accompagnent pas de douleur ni de sensations particulières.

1
  • Rechercher une asymétrie de l'expression faciale.

Elle est recherchée en demandant à la victime de sourire ou de montrer les dents.

La réaction est normale si les deux côtés du visage bougent symétriquement.

Elle est anormale si un des côtés du visage ne suit pas l'autre dans ses mouvements.

2
  • Apprécier la faiblesse musculaire d'un membre supérieur.

Elle est recherchée en demandant à la victime (assise ou allongée) de fermer les yeux et d'étendre les bras devant elle pendant dix secondes.

La réaction est normale si les deux bras bougent et s'élèvent symétriquement.

Elle est anormale si un des deux bras ne bouge pas ou ne s'élève pas autant que l'autre, ne peut garder la position et chute progressivement.

3
  • Apprécier une anomalie de la parole.

Elle est recherchée en demandant à la victime de répéter une phrase simple.

La réaction est normale si la victime répète les mêmes mots à un rythme normal.

Elle est anormale si la parole est empâtée, la victime ne répète pas les mêmes mots ou est incapable de parler.

Remarque

Chez une personne victime de malaise ou un malade, il convient de pousser l'examen en recherchant l'existence de signes cutanés, de gonflements ou d'œdemes, de douleur à l'appui sur l'abdomen.

Chez une personne anormalement chaude ou froide
1

Elle est recherchée lorsque, lors du bilan primaire, une anomalie de la température de la victime (anormalement chaude ou froide) est suspectée. Elle est réalisée au moyen d'un thermomètre (pour un bon usage, se référer à la notice du thermomètre).

Chez une personne suspecte d'une hypoglycémie
1

Si le secouriste suspecte une hypoglycémie, la glycémie capillaire peut être mesurée à l'aide d'un glucomètre. Elle est réalisée chez toute victime diabétique, devant tout malaise, toute détresse ou plainte neurologique, devant tout trouble du comportement (agitation, confusion, prostration, agressivité) ou intoxication (alcool, drogues).

Chez une personne victime d'un traumatisme

Lors du bilan secondaire, l'examen d'une victime d'un traumatisme a pour objectif de rechercher et de localiser des lésions traumatiques comme :

  • des contusions ;
  • des gonflements (hématomes, œdèmes) ;
  • des déformations ;
  • des plaies et leurs aspects : écorchure, coupure, plaie punctiforme, lacération ;
  • des brûlures et leurs aspects : rougeur, présence de cloques intactes ou percées, zone blanchâtre, noirâtre ou brunâtre.

Pour chaque lésion, il doit être indiqué sa nature, sa localisation exacte et son étendue.

Les lésions sont à rechercher à l'endroit où se plaint la victime lorsque le traumatisme est mineur ou manifestement localisé (faux mouvement, chute de faible hauteur).

Cette recherche est étendue sur la totalité du corps de la victime lorsque le traumatisme a été violent ou si la victime présente un trouble de la conscience, en regardant et en palpant si nécessaire.

La technique du roulement au sol peut-être utilisée pour examiner le dos de la victime (cf. fiche technique G.21).

1
  • Examiner la tête.

À cet effet observer, passer les mains dans les cheveux à la recherche d'un saignement, repérer un écoulement par le nez ou les oreilles, examiner les pupilles, l'aspect de la face (hématome autour des yeux). Rechercher aussi une déformation de la mâchoire avec difficulté à parler.

2
  • Examiner le cou.

Lors de la mise en place du collier cervical, observer et passer les mains sous la nuque sans déplacer ni surélever la tête.

3
  • Examiner le thorax.

Rechercher une contusion, une plaie et une anomalie du soulèvement de la poitrine à la respiration (seule une partie du thorax se soulève).

4
  • Examiner l'abdomen.

Il faut alors rechercher une contusion ou une plaie de l'abdomen (parfois accompagnée d'une sortie de l'intestin). Apprécier le soulèvement de l'abdomen à chaque inspiration. Appuyer délicatement sur la paroi de l'abdomen à la recherche d'une douleur provoquée.

5
  • Examiner le dos.

Pour cela glisser les mains sous la victime sans la mobiliser et sans la déplacer à la recherche d'un saignement. Ne pas chercher à palper la colonne vertébrale. Le sapeur-pompier peut profiter d'une manœuvre de relevage ou du déplacement de la victime pour faire cette recherche.

6
  • S'intéresser au bassin.

Un traumatisme du bassin est suspecté devant une victime qui se plaint d'une douleur du bassin ou de la partie basse de l'abdomen. L'appui sur le bassin est contre-indiqué.

Noter la présence de tâches de sang sur les sous-vêtements qui peut faire suspecter un traumatisme des organes génitaux ou urinaire.

7
  • Examiner les membres supérieurs et inférieurs.

Il faut réaliser un examen systématique de chaque membre pour identifier les lésions. Retirer les chaussures et les chaussettes si possible.

Si un membre est traumatisé (douleur, gonflement, déformation) :

    • rechercher l'état de sa circulation à son extrémité en appréciant la couleur et la température de la peau, le temps de recoloration cutanée et pour le membre supérieur le pouls radial ;
    • demander à la victime si elle peut bouger les doigts (traumatisme du membre supérieur) ou les orteils (traumatisme du membre inférieur) pour identifier un trouble de la motricité ;
    • toucher délicatement et à plusieurs endroits le membre traumatisé et demander à la victime si elle sent quand on la touche pour identifier un trouble de la sensibilité.
8
  • Si la victime a perdu connaissance :
    • soulever ou écarter les vêtements ;
    • palper chaque membre, de sa racine à son extrémité, sans le mobiliser, en l'empaumant latéralement et en appuyant délicatement à deux mains.

Cette technique permet de localiser certaines déformations.

M.03

Aspiration de mucosités

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le retrait des sécrétions qui encombrent les voies aériennes supérieures (VAS) d'une victime inconsciente permet d'améliorer sa respiration (spontanée ou en ventilation artificielle), ainsi que son oxygénation.

L'aspiration est réalisée chaque fois qu'une victime inconsciente présente un encombrement des voies aériennes supérieures par des liquides ou des particules solides qu'elle ne peut expulser. Les vomissures, l'eau chez le noyé, le sang et les sécrétions des poumons sont les principales sources d'un encombrement des voies aériennes supérieures.

Le sapeur-pompier identifie la présence de sécrétions dans les voies aériennes supérieures car :

  • il entend des gargouillements au cours des mouvements respiratoires si la victime respire encore ;
  • il entend des gargouillements au cours des insufflations manuelles si la victime ne respire plus ;
  • il voit des vomissures dans la bouche ou sortir par le nez de la victime.

Si la victime est en arrêt cardiaque, l'aspiration des sécrétions est réalisée uniquement lors des compressions thoraciques.

Le matériel d'aspiration, positionné à côté de la tête de la victime, doit être monté et prêt à l'emploi devant toute victime inconsciente.

Matériel
  • Aspirateur de mucosité électrique (éventuellement associé à un aspirateur de mucosités manuel en cas de panne)
  • Sonde d'aspiration buccale à usage unique
  • Masque de protection type FFP3
  • Paire de lunettes de protection
  • Paire de gants à usage unique
Risques et contraintes
  • Pour limiter tout manque d'oxygène, chaque manœuvre d'aspiration ne doit pas excéder dix secondes chez l'adulte et cinq dans les autres cas.
  • Réalisée chez une personne consciente, l'introduction d'une sonde d'aspiration au fond de la gorge provoque le plus souvent un vomissement et doit donc être proscrite.
  • La présence d'une canule oropharyngée (cf. fiche techniques M.05) n'empêche pas l'aspiration. Toutefois, elle peut être retirée temporairement pour faciliter la manœuvre.
  • Pour ne créer aucune lésion dans la cavité buccale et au niveau du pharynx de la victime, il faut éviter les phénomènes de ventouse au niveau des muqueuses en ouvrant ponctuellement la prise d'air.
Points-clés
  • Un aspirateur à mucosité « prêt à l'emploi » est un aspirateur testé avec une sonde d'aspiration buccale connectée, positionné à la tête de la victime.
  • Le sapeur-pompier réalise une aspiration en se protégeant (gants, masques FFP3, lunettes).
  • L'aspiration est réalisée au moment du retrait de la sonde avec un mouvement en spirales.
  • L'aspiration est de courte durée.
  • Le réceptacle de sécrétion à usage unique doit être conservé afin d'être montré à un médecin.
Critère d'efficacité

À la fin de l'aspiration, la respiration spontanée de la victime ou les insufflations manuelles doivent devenir silencieuses.

Réalisation

Le matériel d'aspiration monté et prêt à fonctionner, est systématiquement positionné à côté de la tête de toute victime qui a perdu connaissance.

La dépression utilisée pour réaliser une aspiration doit être adaptée à l'âge de la victime (tableau 1).

Tableau 1 : diamètre des sondes d'aspiration et dépression d'aspiration.

Diamètre (unité de charrière) 1 unité CH = 1/3 mm Dépression (mmHg)
Adulte 18 à 26 350 à 500
Enfant 8 à 12 200 à 350
Nourrisson 6 à 8 200 à 250
Nouveau-né 4 (prématuré) à 6 120 à 150
1
  • S'équiper de gants de protection à usage unique, de lunettes et d'un masque de protection (FFP3).
2
  • Raccorder la sonde stérile au tuyau d'aspiration après l'avoir sortie de son emballage.
  • Allumer l'appareil et régler l'aspiration.
3
  • Ouvrir la bouche de la victime.
  • Repérer la longueur de la sonde à introduire dans la bouche de la victime en mesurant l'espace séparant la commissure des lèvres à l'angle de la mandibule (même prise de mesure pour le choix de taille de la canule oropharyngée).
  • Introduire délicatement la sonde d'aspiration au fond de sa bouche.
4
  • Obturer l'orifice de la prise d'air.
  • Aspirer les sécrétions en ressortant progressivement la sonde de la bouche en réalisant des mouvements de spirales.
  • Remettre la sonde dans son emballage d'origine, une fois l'aspiration terminée.
  • Éteindre l'appareil.
  • Renouveler plusieurs fois l'aspiration si nécessaire
Cas particuliers
  • Si le patient présente des sécrétions ou des débris alimentaires qui ne peuvent être aspirés, essayer de les retirer avec les doigts (désobstruction digitale).
  • Après le bilan primaire, l'aspiration des voies aériennes supérieures chez la victime inconsciente qui respire, sans indication d'immobilisation du rachis, est réalisée en position latérale de sécurité. Pour les victimes nécessitant une immobilisation du rachis, lors de vomissements, l'aspiration dans la bouche sera réalisée après bascule sur le coté (victime préalablement immobilisée).

M.04

Aspiration du nouveau-né

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

L'aspiration du nouveau-né à la naissance ne doit être effectuée que sur ordre du chef d'agrès dans le cas d'une mauvaise adaptation du nouveau-né et lorsque celui-ci présente des signes d'encombrement ou du liquide dans la bouche.

Elle se fait avec une sonde de calibre approprié, en commençant par la bouche suivie par les deux fosses nasales.

Matériel
  • L'aspirateur de mucosités électrique (éventuellement associé à un aspirateur de mucosités manuel en cas de panne)
  • Sondes d’aspiration Taille 10 ou Fr 10
  • Masque de protection type FFP2
  • Lunettes de protection
  • Gants à usage unique
Risques et contraintes
  • Si l'aspiration est trop profonde dans la bouche ou dans le nez, elle peut entraîner une apnée réflexe et une bradycardie vagale. À l'extrême, le nouveau-né peut donc faire un arrêt respiratoire puis cardiaque.
  • L'aspiration doit être brève, douce et s'effectuer uniquement au retrait de la sonde.
Points-clés
  • La tête doit être en position neutre (avec mise en place d'un rembourrage sous les épaules).
  • L'introduction de la sonde est perpendiculaire au visage.
  • L'aspiration s'effectue au retrait de la sonde dans la bouche puis dans le nez.
  • La dépression de l'aspirateur de mucosité est réglée à 0,2 bar ou à 120-150 mmHg selon le tableau 1 (cf. fiche technique M.03).
Critères d'efficacité
  • Diminution de l'encombrement du nouveau-né ou des liquides présents dans la bouche.
  • Reprise d'une respiration ample et efficace.
Réalisation

Avant d'introduire l'appareil, vérifier que la tête du nouveau-né est bien en position neutre.

1
  • Régler l'aspirateur de mucosité à une dépression de 0,2 bar ou 120-150 mmHg selon le tableau 1 (cf. fiche technique M.03).
  • Préparer une sonde d'aspiration de taille :
    • Taille 10 si le liquide amniotique est clair ;
    • Fr 10 si le liquide amniotique est trouble, épais ou sanglant.

Si la couleur du liquide amniotique n'est pas connue, une sonde Fr 08 est utilisée

2
  • En partant de l'extrémité de la sonde, placer les doigts à la distance qui sépare la commissure des lèvres de la victime de l'angle de sa mandibule. La sonde ne sera jamais enfoncée dans la bouche au-delà de ce repère (introduction de la sonde de 3 à 5 cm selon la corpulence de l'enfant).
3
  • Introduire la sonde doucement et prudemment dans la bouche du nouveau-né, sans dépasser le repère pris préalablement, en restant perpendiculaire au visage.
  • Aspirer brièvement au retrait de la sonde maximum 5 secondes.
4
  • Introduire la sonde doucement et prudemment, maximum 1 cm, dans les fosses nasales perpendiculairement au visage.
  • Aspirer brièvement tout en retirant la sonde.

M.05

Mise en place d'une canule oropharyngée

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La mise en place d'une canule oropharyngée est indiquée si la victime présente un arrêt cardiaque afin de compléter et maintenir la liberté des voies aériennes supérieures et pour assurer plus facilement la ventilation artificielle au masque.

(Une équipe médicale peut mettre en place une canule oropharyngée dans des circonstances hors arrêt cardiaque mais expose la victime à d'éventuels vomissements).

La mise en place d'une canule oropharyngée permet :

  • d'éloigner la base de la langue de la paroi postérieure du pharynx lorsque la bascule de la tête en arrière et l'avancée de la mandibule ne suffisent pas à assurer la liberté des voies aériennes supérieures ;
  • de faciliter le passage des gaz vers la trachée lors de l'insufflation.
Matériel

La canule est en plastique et comprend :

  • une collerette qui se place au contact des lèvres de la victime et qui facilite son maintien en place ;
  • une partie droite, courte et renforcée, qui vient entre les dents pour éviter un écrasement ;
  • une partie courbe et longue qui épouse la forme de la base de la langue et vient se placer au-dessus et en arrière de celle-ci pour l'empêcher de s'affaisser sur la paroi postérieure du pharynx.

Il existe plusieurs tailles, essentiellement enfant, petit et grand adulte.

La canule oropharyngée est à usage unique.

Canules de différentes tailles
Risques et contraintes
  • La mise en place en force de la canule peut entraîner des lésions (plaies) de la bouche de la victime, dont le saignement peut provoquer l'encombrement des voies aériennes supérieures.
  • La mise en place d'une canule chez une victime qui n'est pas en arrêt cardiaque peut provoquer des vomissements, l'inhalation de vomissures risquant de compromettre la survie de la victime.
  • La mise en place d'une telle canule ne doit prendre que quelques secondes et ne pas retarder le début de la ventilation artificielle.
  • La présence d'une canule oropharyngée n'empêche pas l'aspiration, toutefois elle peut être retirée en cas de difficultés.
Points-clés
  • La taille de la canule est adaptée à la morphologie de la victime.
  • La mise en place de la canule oropharyngée doit se faire sans aucune résistance.
Critère d'efficacité
  • Une fois mise en place, la ventilation artificielle de la victime est facilitée par la canule oropharyngée.
Réalisation
Chez l'adulte
1
  • Maintenir la tête de la victime en arrière et élever le menton.
  • Choisir une canule adaptée à la victime.

La canule doit avoir une taille égale à la distance entre les incisives de la victime et l'angle de la mandibule.

2
  • Ouvrir la bouche de la victime avec une main et maintenir la mandibule vers l'avant.
  • Introduire la canule dans la bouche de la victime, concavité vers le nez, en prenant soin de ne pas entraîner la langue en arrière, jusqu'à ce que l'extrémité bute contre le palais.
3
  • Effectuer une rotation de la canule de 180° tout en continuant de l'enfoncer doucement dans la bouche, jusqu'à ce que la collerette se trouve au contact des lèvres.
  • La canule oropharyngée est mise correctement en place si la collerette arrive au contact des lèvres et y reste sans forcer.
Chez l'enfant et le nourrisson
1
  • Choisir la canule de taille adaptée.
  • Ouvrir la bouche de la victime avec une main et maintenir la mandibule vers l'avant.
  • Introduire la canule dans la bouche de la victime, concavité vers le menton, en prenant soin de ne pas entraîner la langue en arrière (ainsi il ne faudra pas retourner la canule).
  • Continuer d'enfoncer doucement la canule dans la bouche jusqu'à ce que la collerette se trouve sur les lèvres.
Cas particuliers
  • Lors d'un arrêt cardiaque (AC), en cas de reprise de pouls, la canule oropharyngée est maintenue tant que la victime ne la rejette pas.
  • Chez une victime présentant un traumatisme de la face, la technique d'introduction type « enfant – nourrisson – nouveau-né » sera utilisée afin de limiter le risque de perforation du palais.

M.06

Utilisation d'une bouteille d'oxygène

L'oxygène en bouteille est un médicament pouvant, sous certaines conditions, être administré à une victime. Il peut être utilisé :

L'oxygène, dans les conditions normales de pression et de température, est un gaz ; il est donc compressible. Cette propriété permet de le comprimer afin de le stocker et de le transporter, au moyen de récipients spéciaux (les bouteilles), sous un faible encombrement.

Pour être administré à une victime, l'oxygène comprimé doit être détendu et ramené à la pression atmosphérique ambiante à l'aide d'un dispositif fixé sur la bouteille, appelé détendeur. Le débit d'oxygène (exprimé en litre par minute ou l/min) administré à la victime est réglé à l'aide d'un appareil, appelé débitmètre.

L'O2 est un médicament dont les indications, les voies d'administration et les posologies doivent être parfaitement maîtrisées.

Matériel
La bouteille d'oxygène

Les bouteilles peuvent être de différents volumes : 2, 5, 11 et 15 litres et contiennent respectivement, lorsqu'elles sont pleines, sous une pression de 200 bar, et après détente à pression atmosphérique environ 0.4, 1, 2.2 et 3 m3 d'oxygène.

En France, les bouteilles sont blanches, en aluminium recouvert de matière composite, légères, équipées d'une poignée de transport, d'un chapeau inamovible dans lequel est logé un détenteur-débitmètre intégré. Plusieurs informations sont gravées sur la bouteille, en particulier, la date de la dernière vérification, la pression maximale d'utilisation et son volume en eau.

Le détendeur-débitmètre intégré

Le détenteur-débitmètre intégré est composé :

  • d'un manomètre haute pression, avec des plages colorées, qui indique la pression régnant à l'intérieur de la bouteille ou d'un affichage sur écran LCD de l'autonomie en temps de la bouteille en fonction du débit choisi (la pression résiduelle n'apparait que sous forme d'une jauge graduée par ¼ avec alarmes sonores) ;
  • d'une sécurité active, sous forme d'un volet, empêchant tout branchement intempestif sur la bouteille lorsque celle-ci est en position fermée ;
  • d'un raccord de sortie (olive), qui permet de brancher un tuyau afin d'alimenter un masque à inhalation ou un ballon-réserve en oxygène d'un insufflateur ;
  • d'une prise normalisée à trois crans afin d'alimenter un respirateur ou un réseau de distribution d'oxygène interne au véhicule de secours ;
  • d'un robinet d'ouverture de la bouteille ;
  • d'un robinet permettant de régler le débit d'utilisation par palier, sur une plage de 0 à 15 l/min ;
  • d'une soupape de sécurité tarée à 200 bar ;
  • d'un raccord de remplissage spécifique, pour le conditionnement chez le fournisseur.
Chapeau de la bouteille d'oxygène
Étiquettes et accessoires

La bouteille d'oxygène est fournie avec :

  • une étiquette identifiant le nom du laboratoire fournisseur ;
  • une notice « produit » ;
  • une étiquette indiquant le numéro du lot d'oxygène et sa date limite d'utilisation ;
  • un panneau étiquette « danger », collé sur la bouteille, rappelant les risques liés à son utilisation et les principales mesures à respecter.
Étiquettes de la bouteille d'oxygène

Étiquette fabricant

Mode d'emploi

Notice d'utilisation

Vignette produit

L'autonomie

L'autonomie de la bouteille dépend de :

  • la quantité d'oxygène disponible, déterminée par la pression qui règne à l'intérieur de la bouteille et par le volume en eau de la bouteille ;
  • la consommation en oxygène, c'est-à-dire du débit administré à la victime.

L'autonomie (exprimée en minutes) est la quantité d'oxygène (exprimée en litres) divisée par le débit (exprimé en litre par minute) : A = Qoxygène / Débit

La totalité de l'O2 contenu dans la bouteille doit être utilisée. Toutefois, il ne faut pas attendre que la bouteille soit vide pour envisager son remplacement mais l'anticiper dès que l'aiguille du manomètre entre dans la zone rouge.

Risques et contraintes
  • L'O2 est un comburant qui entretient et active la combustion. Il peut également entraîner l'inflammation des corps gras.
  • Ouvrir lentement le robinet d'ouverture afin d'éviter le phénomène de « coup de feu ». La mise en pression brutale peut provoquer une augmentation de température très importante dans le matériel en aval qui peut atteindre la température d'auto inflammation (joints toriques ou autre élément d'étanchéité, membranes, poussières, lubrifiants, particules métalliques provenant d'une usure). Le métal de la chambre brûle, fond et se coupe. Sous l'effet de la pression, il se produit un jet de métal en fusion, avec dégagement tout azimut de gaz brûlants. L'O2 étant un comburant va accroitre considérablement les risques. Ce phénomène peut entrainer des lésions d'autant plus sévères que le bruit avant l'explosion intrigue l'utilisateur et l'incite à se rapprocher.
  • Le positionnement du robinet entre deux valeurs de débit entraîne l'arrêt de la délivrance du gaz à la sortie.
  • La bouteille doit être protégée contre les chutes et les chocs, dans le sac de prompt secours ou amarrée sur le brancard lors d'un brancardage.
  • Anticiper le changement de bouteille pour ne pas priver la victime d'O2.
  • Pour éviter tout incident, il faut respecter les consignes de manipulation et d'utilisation suivantes :
    • ne pas fumer ;
    • ne pas approcher une flamme ;
    • ne jamais utiliser de bouteille endommagée (chapeau cassé, marque de choc) ou présentant un défaut d'étanchéité (en cas de fuite, fermer le robinet) ;
    • ne pas graisser ;
    • ne pas enduire de corps gras le visage de la victime 
    • manipuler le matériel avec des mains propres, exemptes de graisse, de préférence porter des gants à usage unique ;ne jamais se placer en face de la sortie du robinet lors de l'ouverture, mais toujours du côté opposé au manodétendeur, derrière la bouteille et en retrait 
    • ne jamais ouvrir la bouteille en position couchée
    • ne jamais exposer la victime au flux gazeux
    • ne pas utiliser de générateur d'aérosol (laque, désodorisant…), de solvant (alcool, essence…) sur le matériel ni à proximité
Points-clés
  • Respect des consignes de manipulation et d'utilisation.
  • Bon positionnement des valeurs du débitmètre sur le repère.
  • Ne jamais laisser l'interface d'administration d'O2 sur le visage de la victime (masque moyenne concentration ou masque haute concentration) lorsque celui-ci n'est plus alimenté en O2 (lors de changement de bouteille, etc.). Dans le cas contraire, la victime ré-inhale le CO2 qu'elle vient d'expirer, retenu dans le volume du masque.
Critère d'efficacité

L'O2 est délivré à la victime au bon débit dans les conditions optimales de sécurité.

Réalisation
1
  • Ouvrir la bouteille en position verticale en tournant lentement le robinet d'ouverture.
2
  • Brancher le tuyau d'O2 du matériel d'inhalation ou d'insufflation sur la prise olive.

Le respirateur automatique devra être branché sur la prise normalisée trois crans.

3
  • Régler le débit d'O2 nécessaire au moyen du débitmètre de la bouteille.

Lors de l'utilisation d'un respirateur automatique le débit doit rester régler sur zéro.

4
  • Après chaque utilisation, il faut :
    • débrancher le tuyau d'O2 ;
    • ramener le débitmètre à zéro (0 l/min) ;
    • fermer la bouteille.
Remarque

Dès qu'un appareil respiratoire est branché sur la prise normalisée trois crans, et que l'O2 au masque n'est plus utilisé, il faut alors ramener à zéro le robinet de distribution tout en laissant la bouteille ouverte, sans quoi de l'O2 continuerait à être délivré par l'olive (risque inutile et gaspillage).

M.07

Administration d'oxygène par inhalation

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

L'oxygène (O2) est un médicament dont les indications, les voies d'administration et les posologies doivent être parfaitement maîtrisées (cf. fiche technique M.06).

L'inhalation d'oxygène a pour objet d'augmenter la quantité d'oxygène transportée jusqu'aux tissus de l'organisme, notamment au niveau du cerveau.

Il est souhaitable de pouvoir mesurer la saturation en O2 (SpO2) de l’hémoglobine à l’aide de l’oxymètre de pouls (cf. fiche technique M.11). Si la SpO2 est inférieure à 94 % en air ambiant, un apport complémentaire d’O2 est effectué de façon à maintenir une SpO2 supérieure ou égale à 94 %.

Chez l'insuffisant respiratoire chronique, un apport complémentaire d'O2 est effectué de façon à maintenir la SpO2 entre 89 % et 92 %. L'O2 ne doit pas être administré par excès car il peut être nocif.

Chez l'intoxiqué au monoxyde de carbone (CO) ou aux fumées d'incendie, l'administration d'O2 est systématiquement réalisée avec un masque à haute concentration et à un débit de 15 l/min.

L'inhalation d'oxygène est nécessaire chez toute victime qui présente :

  • un accident de décompression secondaire à une plongée ou un travail dans une ambiance en hyperpression (tunneliers) ;
  • une crise douloureuse chez une victime aux antécédents de drépanocytose.

Plusieurs dispositifs d'inhalation permettent de délivrer des débits d'O2 adaptés à l'état du patient. Le mode et les débits d'administration dépendent de la cause de la détresse, et de la qualité de la respiration spontanée.

L'enrichissement en O2 de l'air inspiré par une victime qui respire (fréquence respiratoire supérieure à 6 mouvements par minute) est appelé inhalation d'O2.

Matériel
  • Bouteille d'oxygène
    (cf. fiche technique M.06)
  • Appareil de mesure de la SpO2
    (cf. fiche technique M.11) : il doit toujours être à disposition du sapeur-pompier chaque fois qu'il a les moyens d'administrer de l'oxygène
  • Dispositif d'administration d'oxygène par inhalation : il existe plusieurs dispositifs qui permettent d'administrer de l'oxygène en inhalation :
    • masque à inhalation à « haute concentration » (MHC) ;

Le MHC délivre un air dont la concentration en O2 est proche de 100 % au débit de 15 l / min. La concentration en oxygène de l'air qui est délivré est variable en fonction de la forme du masque et de la qualité de la ventilation de la victime.

Le MHC est muni d'un réservoir d'oxygène situé au-dessous d'une valve antiretour qui empêche la victime de rejeter l'air expiré dans ce réservoir. Il existe des modèles « adultes » et des modèles « enfants ».

Le MHC doit être utilisé pour toute administration d'O2 qui nécessite de fortes concentrations, c'est à dire pour maintenir une SpO2 entre 94 et 98 %. Il ne doit pas être utilisé en dessous de 10 l/min (se référer aux préconisations du fabricant).


    • lunettes à oxygène.

Les lunettes à O2 sont en PVC, souple, non stérile et à usage unique. Elles possèdent :

  • une tubulure étoilée anti-écrasement,
  • un système de fixation qui passe derrière les oreilles de la victime et qui est en avant, de forme légèrement courbée, adapté à l'anatomie du visage,
  • un embout nasal fin et souple,
  • une languette flexible qui permet de stabiliser la lunette sur la lèvre supérieure de la victime.

L'utilisation des lunettes à O2 par le sapeur-pompier est adaptée pour des patients qui nécessitent une administration d'O2 à des concentrations basses ou modérées.

Elles sont particulièrement indiquées chez l'insuffisant respiratoire chronique afin de maintenir une SpO2 entre 89 et 92 %.

Son utilisation doit faire l'objet si possible d'un avis médical. Le débit d'oxygène utilisé doit être entre 1 et 6 l/min.

Débit d'oxygène en fonction du dispositif du dispositif d'inhalation d'O2
  MHC (adulte et pédiatrie) Lunette à O2
Plages de débit d'utilisation 7 à 15 l/min 1 à 6 l/min
Débit initial 15 l/min 2 l/min ou 1 ou 2 l/min de plus que son débit habituel
Évaluation

Un enrichissement en oxygène de l'air inspiré par la victime vise à obtenir une amélioration de l'état de la victime et d'atteindre les objectifs de saturation attendus.

Critères d'efficacité
  • Disparition des signes de détresse respiratoire :
    • normalisation de la fréquence respiratoire ;
    • disparition du tirage, des sueurs et de la cyanose ;
    • amélioration des capacités à parler et de l'état de conscience.
  • Normalisation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.
  • La cible à atteindre est une SpO2 supérieure ou égale à 94 % pour la plupart des victimes et entre 89 % à 92 % pour l'insuffisant respiratoire chronique.
Réalisation
  • La respiration de la victime est suffisante (supérieure à 6 mouvements par minute). Dans le cas contraire, assister la victime à l'aide de l'insufflateur manuel (cf. fiche technique M.08).
  • Le matériel d'inhalation doit être correctement positionné sur le visage de la victime.
  • Lors de l'utilisation d'un MHC, le débit minimum est celui qui permet au ballon réservoir de toujours contenir entre 1/3 et 1/2 de sa réserve d'O2 en fin d'inspiration.
  • L'O2 administré par inhalation ne doit pas être retiré avant l'accord du médecin régulateur.
Masque à haute concentration
1

La victime est critique sur l'appréciation primaire des items A, B, C ou présente une intoxication par les fumées d'incendie intoxication au CO ou accident de décompression :

  • choisir une taille de masque adaptée à la victime.
  • ouvrir la bouteille d'O2 et relier le tuyau du masque à l'olive de sortie d'O2 (cf. fiche technique M.06).
2
  • Régler le débit d'O2 initial (voir tableau).
3
  • Obturer la valve du masque avec le doigt pour permettre au ballon réserve de se remplir.
4
  • Placer le masque sur la victime.
  • Veiller à la bonne étanchéité en ajustant le masque sur le visage et le cordon élastique autour de sa tête.
5
  • Ajuster le débit en fonction des objectifs de saturation.
Objectifs de saturation
SpO2 de 94 et 98 % chez l'adulte et en pédiatrie (nouveau-né à la naissance exclu)
SpO2 de 89 et 92 % chez l'insuffisant respiratoire chronique
6
  • Assurer la surveillance de la victime
Lunettes à oxygène
1
  • En absence de détresse respiratoire chez un insuffisant respiratoire chronique sous oxygénothérapie à domicile, laisser les lunettes en place.
  • Ouvrir la bouteille d'O2 et relier le tuyau des lunettes à l'olive de sortie d'O2.
  • Si les lunettes à O2 ne sont pas portées, placer les deux orifices de la tubulure dans les narines de la victime en veillant à ne pas léser la muqueuse nasale.
  • Positionner ensuite la tubulure derrière les oreilles puis la ramener sous le menton.
  • Ajuster le dispositif de réglage afin de lui garantir une bonne stabilité.
  • Régler le débit :
    • si le patient bénéficie déjà d'une oxygénothérapie à domicile, (en général entre 0,5 et 2 l/min,) majorer doucement, litre par litre jusqu'à 6 l/min au maximum, ce débit afin d'obtenir une SpO2 comprise entre 89 % et 92 % ;
    • si le patient n'est pas sous O2 et n'est pas en détresse respiratoire, régler le débit initial à 2 l/min. Majorer doucement, litre par litre jusqu'à 6 l/min au maximum, ce débit afin d'obtenir une SpO2 comprise entre 89 % et 92 %.
  • Surveiller attentivement la victime. Si l'état de la victime s'aggrave, la mettre sous masque à haute concentration.
Cas particuliers
Cas d'une intoxication par les fumées d'incendie ou le CO

Toute victime suspecte d'intoxication par les fumées d'incendie ou le CO, doit bénéficier d'une oxygénothérapie au MHC de façon immédiate, continue et prolongée pendant plusieurs heures.

Cette oxygénothérapie permet d'accélérer l'élimination du CO. Sauf situation exceptionnelle (vomissements…), l'administration d'O2 ne doit pas être interrompue.

Dans ces deux cas, la SpO2 n'a aucune valeur et la mise sous oxygène doit être systématique.

Cas d'une victime trachéotomisée

Signaler sans délai à la régulation que la victime est trachéotomisée.

  • Positionner le masque (MMC ou MHC) en regard de la canule de trachéotomie, sans occlure cette dernière.
  • Si une assistance ventilatoire est nécessaire, alors adapter l'insufflateur manuel sans le masque sur la canule de trachéotomie.

Il existe aussi des masques adaptés aux trachéotomisés. Le débit d'oxygène doit être adapté à la saturation que l'on désire obtenir. L'administration d'O2 par cette voie doit être limitée dans le temps, car une humidification de l'air est nécessaire.

Lors de l'administration d'O2 chez une victime laryngectomisée, il est souvent nécessaire de réaliser une aspiration des sécrétions (cf. fiche technique M.03) présentes pour améliorer la liberté des voies aériennes.

Règles d'administration d'oxygène aux victimes présentant une maladie infectieuse respiratoire (telle la covid 19)

Placer un masque chirurgical recouvrant le nez et la bouche de la victime avant de mettre en place tout dispositif d'administration d'oxygène par inhalation. Si la victime ne supporte pas le masque chirurgical sous son dispositif d'inhalation d'oxygène, alors enlever le masque chirurgical de la victime ; les secouristes remplaceront alors leurs masques chirurgicaux par des masques FFP 2

Adaptation des débits d'administration d'oxygène par 2 inhalation

M.08

Ventilation artificielle à l'aide d'un insufflateur manuel

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

La ventilation artificielle par un insufflateur manuel est nécessaire, après libération des voies aériennes supérieures, en présence d'une victime :

  • en arrêt respiratoire ;
  • présentant une respiration agonique (gasps) ;
  • dont la fréquence respiratoire est inférieure ou égale à six mouvements par minute.

Même s'il est possible de réaliser des insufflations en air ambiant (21 % d'oxygène), dès que possible, de l'oxygène est administré par insufflation (15 l/min.).

Matériel
  • Insufflateur manuel à usage unique (associé à une bouteille d'oxygène) : Il est actionné par la main du sapeur-pompier. Il comporte :
    • un ballon auto-remplisseur souple, d'un volume adapté (modèle adulte et modèle pédiatrique) ;
    • une valve d'admission d'air ou d'oxygène, qui empêche le retour du gaz contenu dans le ballon vers l'extérieur ;
    • un ballon-réserve destiné à accumuler l'oxygène pendant l'insufflation.

Le ballon-réserve est un ballon souple placé avant la valve d'admission des gaz frais. Son adjonction permet d'obtenir à l'intérieur de l'insufflateur manuel une concentration d'oxygène élevée proche de 100 % à un débit de 15 l/min. Il est alimenté par l'intermédiaire d'un tuyau d'arrivée d'oxygène (relié à une bouteille d'oxygène) qui arrive entre le ballon-réserve et la valve d'admission des gaz frais. Pendant l'insufflation, la valve d'admission des gaz frais est fermée et l'oxygène s'accumule dans le ballon réserve.

Lors de l'expiration, le ballon auto-remplisseur de l'insufflateur manuel se remplit avec l'oxygène qui arrive directement de la bouteille et du ballon réserve et très peu d'air extérieur. De plus, une valve d'entrée d'air permet la pénétration d'air extérieur dans le ballon auto-remplisseur si le volume d'oxygène contenu dans le ballon-réserve n'est pas suffisant pour le remplir. Une soupape de surpression permet aussi la sortie d'oxygène du ballon-réserve si l'alimentation en oxygène est trop importante ;

    • Une pièce en T contenant une valve séparatrice qui oriente les gaz insufflés du ballon vers la victime quand le sauveteur appuie sur le ballon et les gaz expirés par la victime vers l'extérieur quand le ballon est relâché ;
    • Un dispositif permettant le raccordement soit à un masque soit à une sonde d'intubation ;
    • Un filtre antiviral à usage unique peut être interposé entre la pièce en T et le masque afin de diminuer le risque de contamination des secouristes par l'air expiré par la victime ;
    • Une valve de surpression, uniquement sur le modèle pédiatrique, qui permet de limiter la pression et d'éviter ainsi, à des poumons normaux, d'être lésés par des pressions excessives. La valve de surpression ne doit jamais être verrouillée (sauf ordre médical).

Le masque est destiné à être appliqué sur le visage de la victime autour de la bouche et du nez. Habituellement translucide et de forme triangulaire chez l'adulte et l'enfant ou circulaire chez le nourrisson, il est équipé d'un bourrelet destiné à assurer l'étanchéité entre le masque et la face de la victime. L'orifice supérieur permet de le raccorder sur l'insufflateur manuel. Il en existe plusieurs tailles qui doivent être choisies en fonction de la morphologie de la victime.

Lorsque le sapeur-pompier exerce une pression sur le ballon, le gaz contenu est insufflé dans les poumons de la victime car la pression du ballon bloque la valve d'admission. Lorsque le ballon est relâché, l'air expiré par la victime est dirigé vers l'extérieure grâce à la valve de séparation des gaz.

Insufflateur manuel à usage unique – taille adulte et enfant
  • Insufflateur manuel à ballon autoremplisseur sans oxygène
  • Masque d'insufflation
Risques et contraintes

Il faut éviter :

  • de réaliser les insufflations à une fréquence trop rapide ;
  • d'insuffler trop brusquement ;
  • d'insuffler un volume trop important.

Une insufflation trop brusque ou comportant un volume d'air trop important entraîne un passage de l'air dans l'estomac (distension). Ceci favorise la régurgitation de son contenu et la possibilité d'inondation des voies aériennes, qui compromet souvent la survie de la victime. Ce phénomène est plus fréquent chez l'enfant et le nouveau-né qui nécessitent des volumes d'air beaucoup moins important que l'adulte.

L'insufflateur manuel équipé d'un ballon-réserve ne doit pas être utilisé comme moyen d'inhalation en raison du travail respiratoire qu'il entraîne. Il convient alors d'utiliser un moyen adapté à l'inhalation d'oxygène.

Si, durant la ventilation artificielle, la victime présente un vomissement, il faut :

  • interrompre immédiatement la ventilation ;
  • tourner la victime sur le cote ;
  • dégager aux doigts les débris alimentaires solides et volumineux ;
  • aspirer les liquides de la bouche de la victime, si un aspirateur de mucosités est disponible ;
  • remettre la victime sur le dos ;
  • reprendre la ventilation artificielle.

L'absence d'arrivée d'oxygène ne doit en aucun cas faire interrompre la ventilation artificielle à l'aide de l'insufflateur manuel. Ce dernier permet de réaliser, une ventilation artificielle à l'air.

L'administration d'oxygène ne doit pas retarder la mise en œuvre de la RCP.

Points-clés

Pour réaliser une ventilation artificielle à l'aide d'un insufflateur manuel :

  • les voies aériennes supérieures doivent être libres ;
  • une étanchéité correcte doit être obtenue entre le masque et la face de la victime ;
  • l'insufflation dure 1 seconde environ ;
  • il ne faut pas chercher à insuffler tout le volume du ballon auto-remplisseur.
Critères d'efficacité
  • Lors de chaque insufflation, le sapeur-pompier observe un début de soulèvement de la poitrine de la victime.
  • Le ballon-réserve ne doit jamais être complètement applati.
Réalisation
Avec une bouteille d'oxygène
1
  • Ouvrir la bouteille d'oxygène (cf. fiche technique M.06).
  • Connecter le tuyau de raccordement de l'oxygène au débitmètre puis au ballon réserve.
  • Raccorder le ballon réserve à l'insufflateur manuel si besoin.
2
  • Régler le débit de la bouteille d'oxygène à 15 l/min pour un insufflateur manuel adulte, pédiatrique ou prématuré.

Dès que la mesure de la SpO2 peut être mesurée de manière fiable, ajuster le débit d'oxygène à la SpO2 que l'on veut obtenir. En l'absence de SpO2 fiable, ne pas réduire le débit d'oxygène.

À un sapeur-pompier
1
  • En l'absence de traumatisme du rachis, se placer dans le prolongement de la tête de la victime à une distance suffisante pour permettre une bascule prudente correcte de la tête en arrière en la maintenant avec un genou.
  • En cas de traumatisme du rachis, les genoux du secouriste placé à la tête de la victime peuvent aider à maintenir la tête en position neutre, puis assurer la liberté des voies aériennes supérieures par la subluxation de la mandibule (cf. fiche technique G.07).
2
  • D'une main assurer la LVA.
  • Saisir l'insufflateur manuel de l'autre main et appliquer la partie étroite du masque (sommet du triangle) à la racine du nez.
3
  • Rabattre la base du masque vers le menton pour appliquer son pourtour sur le visage de la victime.
  • Appliquer le masque selon la technique de pince C-E, pour cela : placer le pouce de la main qui maintien le masque sur sa partie étroite au-dessus du nez.
4
  • Placer l'index sur la partie large du masque au-dessous de la lèvre inférieure de la victime. Le pouce et l'index forment ainsi un C.
  • Placer les autres doigts en crochet sous la mandibule et la tirer vers le haut pour l'appliquer contre le masque et maintenir les VA de la victime libres (les autres doigts forment ainsi un E).
  • Élever le menton vers le haut pour l'appliquer contre le masque et maintenir la liberté des voies aériennes supérieures de la victime.

Exercer une pression vers le bas avec le pouce et l'index et vers le haut avec les autres doigts.

Le maintien de la tête en arrière (position neutre pour le nourrisson) est réalisé par le mouvement du poignet de la main qui tient le masque.

Cette saisie du masque et du menton sous forme de « pince » par la main du secouriste est l'élément essentiel qui permet d'assurer l'étanchéite du masque sur le visage de la victime tout en maintenant les VA libres.

5
  • Empaumer avec votre autre main, le ballon dans sa partie centrale durant une seconde environ.
  • Comprimer progressivement le ballon.
  • Regarder la poitrine. Dès qu'elle commence à se soulever, le volume insufflé est suffisant (la pression a exercer est variable selon la victime).
  • Relâcher le ballon, tout en maintenant le masque. La poitrine de la victime s'abaisse, l'air sort de ses poumons.
  • Appuyer sur le ballon une nouvelle fois et ainsi de suite pour obtenir une ventilation artificielle efficace.

La difficulté de cette technique est liée à la nécessité :

  • de maintenir les voies aériennes supérieures libres et d'obtenir une bonne étanchéité pour limiter les fuites d'air avec une seule main ;
  • de réaliser une pression régulière sur l'insufflateur manuel avec l'autre main.
Remarque

Le piège classique en cas de non-soulèvement du thorax est de croire à une fuite au niveau du masque et d'appuyer plus fort, ce qui provoque un abaissement du menton et donc une aggravation de l'obstruction des voies aériennes supérieures. Cette technique requiert un entraînement régulier.

À 2 sapeurs-pompiers

Cette technique est rendue nécessaire par le manque d'étanchéité de la ventilation pour des raisons techniques ou des raisons anatomiques. La fuite est constatée par un bruit au niveau du bourrelet du masque ou l'absence de soulèvement du thorax.

1

Préalablement :

  • s'assurer de la bascule de la tête de la victime en arrière, menton tire vers le haut.

Dans un premier temps, le sapeur-pompier 1 s'assure de la mise en place du masque et de son maintien a deux mains.

Pour cela, il doit :

  • Placer le masque sur le nez de la victime, en appliquant le sommet du triangle sur la racine du nez.
  • Rabattre le masque vers le menton pour appliquer son pourtour sur le visage de la victime.
  • Appliquer le masque (technique de pince C-E) avec une main.
  • Placer l'autre main de façon symétrique a la première.
  • Exercer une pression, vers le bas avec les pouces et vers le haut avec les autres doigts.
  • S'assurer de la bascule de la tête en arrière (position neutre pour le nourrisson).
2

Dans un second temps, le sapeur-pompier 2 pratique les insufflations.

Pour cela il doit :

  • Empaumer le ballon dans la partie centrale d'une seule main.
  • Comprimer le ballon progressivement, avec une seule main et durant une seconde environ, jusqu'au soulèvement du thorax (la pression à exercer est variable selon la victime).
  • Relâcher le ballon, dès que la poitrine se soulève.

La poitrine de la victime s'abaisse alors que l'air sort de ses poumons.

Ensuite, recommencer le cycle d'insufflations afin d'obtenir une ventilation artificielle efficace.

Cas particuliers
  • Le sapeur-pompier peut être amené à ventiler une victime à l'aide d'un insufflateur manuel directement relié à une sonde d'intubation ou à un dispositif supra-glottique. Dans ce cas, il devra veiller à ne pas mobiliser la sonde ou le dispositif lors des insufflations et respecter les recommandations données par l'équipe médicale.

M.10

Aide à l'intubation

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 (chef d'agrès SUAP)

L'intubation est une technique invasive de contrôle des voies aériennes. Elle consiste à placer un tube directement dans la trachée. Il s'agit d'un acte médical. Cet acte peut aussi être réalisé par un infirmier formé (infirmier anesthésiste). L'intubation est un acte douloureux qui nécessite au préalable l'endormissement de la victime suivant une séquence médicamenteuse bien codifiée. Seules les victimes en arrêt cardiaque n'ont pas besoin de cette séquence.

L'intubation permet :

  • de sécuriser les voies aériennes (diminution significative du risque d'inhalation de vomissements, sang) ;
  • une ventilation endo trachéale (directement dans la trachée) en maitrisant l'enrichissement en oxygène, jusqu'à 100 % ;
  • l'aspiration des sécrétions à l'intérieur de la trachée ;
  • de limiter les risques d'insufflation gastrique.
Matériel
  • Le matériel d'intubation
  • Insufflateur manuel
  • Source d'oxygène
  • Dispositif d'aspiration de mucosités
Risques et contraintes
  • Le risque principal redouté est l'intubation difficile voire impossible qui peut compromettre le pronostic vital si une ventilation à l'insufflateur manuel est inefficace.
  • L'intubation peut entraîner :
    • une hypoxie en cas de pré oxygénation insuffisante ou de procédure d'intubation trop longue (intubation difficile) ou d'intubation œsophagienne ;
    • une inhalation bronchique au moment du geste (la victime est toujours considérée comme étant non à jeun) ;
    • des variations importantes de l'hémodynamique (hypotension ou hypertension artérielle, bradycardie ou tachycardie) ;
    • des saignements (par lésions des muqueuses, des dents) ;
    • un déplacement d'une fracture du rachis traumatisé si l'intubation ne se réalise pas avec un maintien strict de la tête en position neutre.
Points-clés
  • L'ensemble du matériel est prêt, armé, testé et manipulé en respectant les principes d'hygiène.
  • Les ressources en O2 sont suffisantes (durée du soin, transport).
  • La victime est surveillée en permanence pendant toute la durée de la technique.
Critères d'efficacité
  • Pose et positionnement adéquat de la sonde d'intubation : le thorax se soulève à l'insufflation, l'auscultation est symétrique, du dioxyde de carbone est mesuré avec un capnographe.
Réalisation
Préparation du matériel
1
  • À la demande du médecin, préparer le matériel nécessaire. Il doit être complet et prêt à l'emploi :
    • aspirateur à mucosité avec les sondes d'aspiration buccale et trachéale ;
    • victime monitorée (mise du brassard à tension avec intervalle automatique de 3 minutes, SpO2 , surveillance electrocardioscopique ) ;
    • source d'oxygène en quantité suffisante ;
    • insufflateur manuel relié à l'oxygène avec masque facial de taille adaptée à la morphologie de la victime ;
    • positionner, à la demande du médecin, sur l'espace de travail :
      • le manche du laryngoscope,
      • la lame de laryngoscope à la taille demandée,
      • une seringue de 10 ml,
      • un mandrin et guide d'Eschmann,
      • une pince de Magill,
      • le dispositif de fixation de la sonde,
      • le numéro de la sonde voulue.
  • Ouvrir l'emballage de la sonde.
  • Vérifier l'étanchéité du ballonnet en injectant 10 ml d'air dans la valve de gonflage en conservant la sonde dans son emballage.
  • Retirer l'air après le test d'étanchéité.
Aide à l'intubation
1
  • Réalisation de la technique en étroite collaboration avec le médecin :
    • l'aspirateur de mucosité doit être positionné à la tête de la victime et prêt à l'emploi ;
    • le médecin met en place le laryngoscope ;
    • le médecin introduit la sonde d'intubation ;
    • la ventilation à l'insufflateur manuel sur la sonde est débutée en maintenant la sonde solidaire de la mandibule ;
    • le médecin vérifie au stéthoscope la bonne position de la sonde d'intubation et met en place la capnographie ;
    • la sonde est fixée, avec éventuellement pose d'une canule de Guedel.
  • Si l'intubation nécessite plusieurs tentatives, la ventilation à l'insufflateur manuel est reprise sans délai pour assurer une oxygénation de la victime.
Cas particuliers

Intubation difficile : le médecin peut utiliser le guide d'Eschmann :

  • le médecin introduit le guide dans la trachée ;
  • une fois le guide en place, le chef d'agrès fait glisser la sonde d'intubation sur le guide aussi loin que possible (au contact de la main du médecin) ;
  • le laryngoscope restant en place, le médecin fait coulisser la sonde sur le guide d'Eschmann ;
  • le chef d'agrès retient le guide ;
  • une fois le sonde d'intubation en place, le médecin demande au chef d'agrès de retirer le guide d'Eschmann ;
  • le placement de la sonde est vérifié, et la sonde est fixée.

M.11

Mesure de la saturation pulsatile en oxygène

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La saturation pulsée en oxygène (SpO2 ) est le reflet, exprimé en pourcentage, de la quantité d'oxygène transportée par les globules rouges au niveau de la circulation capillaire.

La valeur normale est supérieure ou égale à 94 % en air ambiant.

La mesure de la SpO2 doit être systématiquement effectuée lors du bilan secondaire, et lors de la surveillance.

Si l'état de la victime le justifie, l'appareil doit être laissé en permanence sur elle.

La fréquence cardiaque (FC/min) donnée par l'appareil ne doit en aucun cas se substituer ni à la prise du pouls car elle ne permet pas d'apprécier sa qualité, ni à la recherche des signes de détresse circulatoire.

Matériel
  • Appareil multiparamétrique
  • Capteur de saturation adulte et son câble
  • Capteur de saturation pédiatrique et son câble
  • Un câble rallonge
Risques et contraintes
  • La mesure de la SpO2 ne doit pas être prise sur un bras présentant :
    • un brassard de mesure de la pression artérielle ;
    • une lésion traumatique des doigts ou des ongles.
  • La mesure de la SpO2 doit être interprétée avec une grande prudence. En effet, dans certains cas, les valeurs peuvent être faussées, impossible à prendre, voire donner à tort des chiffres rassurants, lorsque la victime :
    • est agitée ;
    • présente des tremblements ;
    • présente une peau sale, un ongle verni ou synthétique ;
    • est intoxiquée par les fumées d'incendie ou par le monoxyde de carbone ;
    • présente des extrémités froides (vasoconstriction) ;
    • présente une détresse circulatoire (vasoconstriction).
  • En cas de salissures ou de vernis à ongle, le doigt doit être nettoyé puis séché.
  • Le bilan clinique et les gestes d'urgence priment sur l'utilisation de l'appareil multiparamétrique.
  • Avant de prendre en compte le résultat de la mesure affichée, il faut attendre que la courbe du signal soit homogène (si l'appareil en est doté).
  • Les chiffres donnés par l'appareil doivent être compatibles avec l'examen clinique. Toutefois, une valeur anormale ne doit pas être sous-estimée même si elle paraît surprenante. En cas de doute, l'appareil peut être testé sur une personne saine.
Points-clés
  • Le capteur doit préférentiellement être posé sur l'index. Cependant l'utilisation des autres doigts est possible.
  • Le capteur doit être correctement positionné.
  • Les restrictions d'emploi des différents matériels doivent être respectées.
Critère d'efficacité

La valeur de la mesure de la SpO2 doit être stabilisée (attendre quelques secondes avant de relever la valeur).

Réalisation
1
  • Mettre l'appareil multiparamétrique sous tension.
  • Paramétrer le mode patient en fonction de la victime (adulte ou enfant).
2
  • Placer le capteur de saturation pulsée en oxygène sur un ongle de la victime en respectant les restrictions d'emploi.

La diode rouge doit être positionnée sur l'ongle (câble sur la face postérieure du doigt).

3
  • Deux valeurs s'affichent à l'écran :
    • la SpO2 qui est le reflet exprimé en pourcentage de la quantité d'oxygène transportée par les globules rouges ;
    • la fréquence cardiaque : cette valeur n'est qu'indicative, elle ne doit pas remplacer la palpation du pouls sur 1 minute lors du bilan secondaire.

La qualité du signal est un élément essentiel pour s'assurer de la fiabilité du chiffre affiché : Il s'agit de la barre de hauteur du signal et de la courbe si elle est visible.

Une barre de signal haute et une courbe de grande amplitude sont la preuve d'un pouls capillaire bien perçu par l'appareil, ce qui rend fiable la mesure affichée.

M.12

Mesure du CO expiré et de l'HbCO

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore. Sa densité est voisine de celle de l'air. Sa présence résulte d'une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé. Il diffuse très vite dans l'environnement.

Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l'organisme, se fixe sur l'hémoglobine :

  • 0,1 % de CO dans l'air tue en une heure
  • 1 % de CO dans l'air tue en 15 minutes
  • 10% de CO dans l'air tuent immédiatement.

Le CO est inhalé puis absorbé par les poumons lors de la respiration. Ses propriétés toxiques sont le résultat de sa combinaison avec l'hémoglobine, protéine qui transporte habituellement l'oxygène dans le sang. Cette liaison aboutit à la formation d'un composé relativement stable, la carboxyhémoglobine (HbCO), qui empêche l'hémoglobine de jouer son rôle de transporteur d'oxygène vers les tissus. En raison de l'affinité beaucoup plus grande de l'hémoglobine pour le CO que pour l'oxygène, lorsque l'on inspire de l'air contenant du monoxyde de carbone, celui-ci se fixe préférentiellement sur l'hémoglobine, prenant ainsi la place de l'oxygène.

La réaction de formation de la HbCO est réversible. Son élimination par voie respiratoire débute dès que l'on place le sujet dans une atmosphère saine. Le processus d'élimination est accéléré en inhalant de l'oxygène, éventuellement à forte pression (oxygénothérapie hyperbare).

La HbCO peut être estimée par dosage du CO dans l'air expiré par le sujet (dosage exprimé en parties par million (ppm) et converti en % de HbCO au moyen d'un abaque), ou par la mesure directe au moyen d'un saturomètre spécifique (RAD 57 ou appareil multiparamétrique spécifique).

L'intoxication au monoxyde de carbone reste en France la première cause de décès d'origine toxique.

Matériel
  • Détecteur de monoxyde de carbone pour identifier la présence de CO dans l'atmosphère contaminée
  • Testeur de CO avec embouts buccaux à usage unique, pour mesurer le CO dans l'air expiré par la victime
Risques et contraintes
  • La mesure du monoxyde de carbone expiré se fait chez une victime extraite de l'ambiance toxique.
  • Nécessité de compréhension et coopération de la victime (si la victime est inconsciente la mesure peut se faire par le RAD 57).
  • Si utilisation d'un saturomètre (RAD 57), se reporter aux critères de qualité de la mesure de la saturation en oxygène (doigt propre, absence de vasoconstriction...)
Points-clés
  • Respecter scrupuleusement la procédure d'utilisation du matériel de mesure.
  • Toujours préciser l'unité de mesure (% ou ppm) et l'origine (air ambiant, victime).
  • Après la mesure du monoxyde de carbone expiré, attendre le retour à zéro sur le détecteur avant de débuter la mesure suivante le cas échéant.
Résultat
  • La mesure du monoxyde de carbone expiré nécessite une bonne compréhension et une participation active de la victime.
  • Une HbCO ≥ 5 % chez le non-fumeur ou HbCO ≥ 8 % chez le fumeur, ou un CO expiré > à 10 ppm chez le non fumeur ou 15 ppm chez le fumeur, plus ou moins associés à des signes cliniques d'intoxication et/ou des taux > 10 ppm dans l'atmosphère et/ou une installation défectueuse, signent une intoxication au monoxyde de carbone.
Exemple de réalisation
1
  • Adapter l'embout cartonné.
  • Mettre sous tension le détecteur.
  • Attendre le calibrage de l'appareil.
  • Faire inspirer profondément la victime, et lui demander de bloquer la respiration (apnée) pendant 10 secondes minimum.
  • Faire expirer lentement la victime en continu, par la bouche, au travers de l'embout cartonné, en vérifiant l'absence de fuite. L'expiration doit être complète.
2
  • Attendre 30 à 45 secondes avant de procéder à la lecture du taux de monoxyde de carbone expiré, exprimé en ppm.
  • Éventuellement, reporter le taux de monoxyde de carbone exprimé en ppm sur le diagramme de conversion pour en déduire la carboxyhémoglobine, exprimée en %.
  • Entre chaque mesure, changer l'embout cartonné et attendre le retour à zéro du détecteur.

M.14

Arrêt d'une hémorragie au moyen d'un packing de plaie

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Le packing de plaie peut se faire avec de la gaze non active ou de la gaze imprégnée de substances hémostatiques.

En l'absence de corps étranger, et lorsque la pose de garrot est impossible, le packing de plaie à la gaze non active ou enduite de pro-coagulant est très efficace. Après une compression externe d'au moins 3 minutes (et jusqu'à l'arrêt du saignement), il permet, dans la plupart des cas, d'arrêter le saignement. Dans ce cas, la pose d'un pansement compressif permet de prendre le relais et de libérer ainsi l'équipier.

Le packing de plaie doit être réalisé :

  • lorsque la compression manuelle directe est inefficace ;
  • la pose de garrot est impossible (pli de l'aine, fesse, creux axillaire, épaule et cou).

Le packing ne sera normalement pas réalisé au niveau de plaies intéressant la tête (face et cuir chevelu), le thorax et l'abdomen.

Si le packing de la plaie associé à une compression externe n'est pas efficace.

En plus de l'effet packing, le choix d'une gaze imbibée de substance hémostatique permet d'activer le processus d'hémostase (mécanismes d'arrêt du saignement du corps humain), augmentant l'efficacité.

Matériel
  • Gants à usage unique et EPI adaptés
  • Bande de gaze stérile imbibée d'hémostatique
  • Pansement compressif (type H-Bandage ou de type coussin hémostatique d'urgence (CHU))
Risques et contraintes
  • Le packing doit être le plus profond possible au contact du vaisseau qui saigne.
  • Toute la plaie doit être remplie et la gaze correctement tassée dans celle-ci afin d'obtenir un effet de compression efficace au plus près de la lésion.
  • Le packing doit toujours être complété par une compression externe d'au moins 3 minutes et jusqu'à l'arrêt du saignement. Si l'hémorragie s'arrête, un pansement compressif sera alors ajouté afin de poursuivre l'effet compressif.
  • Si le saignement ne s'arrête pas, un point de compression artériel à distance pourra être utilisé. (cf. fiche technique G.11).
Points-clés
  • La bande de gaze doit être introduite le plus proprement possible, au plus profond de la plaie si possible au contact du vaisseau responsable de l'hémorragie.
  • La totalité de la plaie doit être comblée.
  • La gaze doit être comprimée dans la plaie et la plus compacte possible.
  • Une compression externe doit toujours être ajoutée à ce dispositif pendant au moins 3 minutes.
Critères d'efficacité

L'efficacité du packing se juge, après une compression externe de 3 minutes, par l'arrêt du saignement.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Déplier la bande et insérer son extrémité au doigt au plus profond et si possible au contact du vaisseau qui saigne.
  • Remplir au fur et à mesure tout l'orifice de la plaie en tassant la bande de façon soigneuse à l'aide d'un ou plusieurs doigts.
  • Répéter cette opération jusqu'au comblement complet de la plaie et l'obtention d'un tas compact de gaze dans tout l'orifice.
  • Appliquer le reliquat de la bande sur la plaie et effectuer une compression externe d'au moins 3 minutes.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • En cas d'arrêt de l'hémorragie, préparer et ouvrir l'emballage du pansement compressif.
  • Présenter la compresse au sapeur-pompier n° 1 et l'aider à substituer la compression manuelle, le plus rapidement possible. Cette dernière doit recouvrir complètement la plaie.

Sapeur-pompier n° 1

  • Reprendre une compression manuelle dès que le pansement compressif recouvre la plaie.
  • Réaliser un pansement compressif (cf. fiche technique M.13).
  • Contrôler l'efficacité du packing et du pansement compressif. Si ceux-ci ne sont pas efficaces, compléter alors le dispositif par une compression externe sur celui-ci.
Remarque

Si la bande de gaze ne suffit pas, compléter le packing à l'aide de compresses stériles traditionnelles jusqu'au comblement complet de la plaie.

M.15

Arrêt d'une hémorragie par la pose du garrot

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

En exerçant une compression circulaire autour d'un membre, le garrot interrompt totalement la circulation du sang en aval.

Sur une zone garrotable, le garrot est posé à un travers de main (4-5 cm) en amont (vers le cœur) de l'hémorragie. Les garrots ne sont pas efficaces au niveau des articulations. Si la zone de pose évaluée est une articulation, alors prendre un travers de main au dessus de celle-ci.

Si le premier garrot est inefficace (le saignement ne s'arrête pas ou reprend), alors un second sera rajouté à la racine du membre concerné.

Le garrot sera positionné d'emblée à la racine du membre dans les cas suivants :

  • situation de nombreuses victimes ;
  • position particulière de la victime ;
  • présence d'un corps étranger vulnérant pour la victime ou le sapeur-pompier dans la plaie ;
  • lorsque l'accès au blessé est difficile.
zones garrotables en rouge
Matériel
  • Paire de gants à usage unique et EPI adaptés
  • Garrot : c'est un lien non élastique et suffisamment large pour ne pas être tranchant (à ne pas confondre avec le garrot veineux élastique utilisé lors de la pose de perfusion).

Les matériels évoluant, se référer à la notice du garrot en cours d'utilisation (modèle SOF® TACTICAL ou CAT® (Combat Application Tourniquet)).

  • garrot improvisé composé :
    • d'un lien de toile forte de 3 à 5 cm de large et de 1,50 m de longueur au minimum, éventuellement improvisé avec une cravate, une écharpe, une ceinture en cas d'absence de matériel.
Garrot CAT®
Risques et contraintes
  • La pose du garrot est un geste douloureux pour la victime car il supprime totalement la circulation du sang dans le membre concerné. Il ne doit donc être posé que lorsqu'il est strictement indiqué ; après en avoir informé la victime.
  • Le garrot est mis en place :
    • au membre inférieur, entre la plaie et l'aine ;
    • au membre supérieur, entre la plaie et l'aisselle.
  • Dans certains cas, le garrot ne peut être posé : en cas de plaie du cou ou lorsque la plaie ou la section de membre siège trop près de sa racine, dans ce cas un packing de la plaie sera réalisé (cf. fiche technique M.14).
  • Le garrot doit :
    • toujours rester visible ou, à défaut (lutte contre l'hypothermie), sa présence doit être clairement indiquée sur la victime ;
    • rester serré jusqu'à l'avis d'un médecin.
  • L'heure de sa pose sera notée sur le garrot et transmise au médecin.
  • Son efficacité doit être surveillée, si besoin il peut devoir être resserré.
Points-clés
  • Un garrot est correctement posé si :
    • il est suffisamment serré (impossible de glisser un doigt dessous) ;
    • la compression qu'il exerce est permanente ;
    • son serrage arrête l'hémorragie.
  • En cas de reprise de saignement, le garrot doit être reserré.
Critère d'efficacité
  • Le garrot est efficace si le saignement est arrêté.
  • En cas de persistance du saignement, resserrer le garrot.
  • Si ce n'est pas suffisant, compléter par un ou plusieurs autres dispositifs d'arrêt des hémorragies : faire un garrot jonctionnel, rajouter un second garrot en amont du premier. Éventuellement, si disponible, ajouter un pansement imbibé d'une substance hémostatique avec pansement compressif (cf. fiche technique M.14).
Réalisation
Exemple du garrot CAT®

Il est nécessaire dans tous les cas de se référer aux préconisations du fabricant. Toutefois, ces garrots utilisent en majorité le même principe de pose.

1
  • Dès que la compression directe est jugée inefficace, celle-ci est maintenue jusqu'à mise en place effective du garrot.
  • Glisser le garrot sans ouvrir la boucle du garrot le long du membre de la victime siège de l'hémorragie. L'extrémité libre (chef) doit être vers l'extérieur de la victime et donc vers le sapeur-pompier.
  • Lors du passage du garrot au-dessus de la plaie, le sapeur-pompier maintenant la compression effectue un relais de compression directe en passant sa main libre dans la boucle du garrot.
2
  • Positionner le garrot à un travers de main en amont (vers le cœur) de l'hémorragie. Si la zone d'amont est une articulation, positionner le garrot à un travers de main en amont de cette articulation.
3
  • Tirer fort sur le chef pour serrer le garrot.

Le scratch du CAT® doit bien être appliqué sur toute la surface possible autour du membre de la victime.

4
  • Compléter le serrage à l'aide de la barre de serrage jusqu'à l'arrêt complet du saignement.
5
  • Verrouiller la barre de serrage dans les mâchoires puis avec le scratch blanc pour que le garrot ne lâche pas brutalement et veiller à ce qu'il soit positionné à l'extérieur du membre pour ne pas occasionner de blessures au moment du brancardage.
  • Vérifier que le saignement ne reprend pas.

Si le premier garrot n'est pas efficace, poser un deuxième garrot à la racine du membre blessé.

6
  • Laisser le garrot visible.

Si la victime est totalement recouverte afin de lui éviter une hypothermie préjudiciable en cas de saignement, l'efficacité du garrot doit être vérifiée régulièrement et fréquemment.

  • Noter visiblement l'heure de pose sur le scratch blanc du garrot (sur le garrot, sur la fiche de la victime, voire sur son front en cas de nombreuses victimes) afin de pouvoir la communiquer aux personnes assurant le relais dans la prise en charge de la victime.

Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré ou retiré que sur ordre d'un médecin.

Garrotage avec un lien de toile sans boucle métallique
1
  • Dès que la compression directe est jugée inefficace, la compression directe est maintenue jusqu'à mise en place du garrot.
  • Glisser le lien large, plié en deux, sous le membre de la victime siège de l'hémorragie, la boucle vers l'intérieur.
2
  • Positionner le garrot à un travers de main en amont (vers le cœur) de l'hémorragie.
3
  • Passer un chef du lien large dans la boucle.
  • Tirer sur les deux chefs pour serrer le garrot.
4
  • Maintenir la compression en nouant les deux chefs.
  • Vérifier que le saignement ne reprend pas.
  • Laisser le garrot visible.
  • Noter visiblement l'heure de pose du garrot.

Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré ou retiré que sur ordre d'un médecin.

Garrot improvisé
1
  • Se munir du matériel nécessaire.
  • Faire, avec le lien large, deux tours autour du membre, en le positionnant correctement :
    • à quelques centimètres de la plaie ;
    • entre la plaie et la racine du membre ;
    • jamais sur une articulation.
2
  • Faire un nœud.
  • Placer au-dessus du nœud le bâton.
3
  • Faire deux nouveaux nœuds, au-dessus du bâton.
4
  • Tourner le bâton afin de serrer le garrot jusqu'à l'obtention de l'arrêt du saignement.
  • Entourer, avec le lien large restant, le membre, en englobant le bâton afin qu'il soit fixé et que le garrot ne se desserre pas.
  • Réaliser un dernier nœud de maintien.
5
  • Il est possible, si l'on a un second lien, de l'utiliser pour fixer le bâton :
    • placer le lien court parallèlement au membre à la hauteur souhaitée du garrot ;
    • faire deux tours avec le lien large autour du membre et appliquer le procédé ci-dessus jusqu'à l'arrêt du saignement ;
    • attacher le bâton avec le second lien pour que le garrot de ne se desserre pas
6
  • Laisser préférentiellement le garrot visible. Si la victime est totalement recouverte afin de lui éviter une hypothermie préjudiciable en cas de saignement, l'efficacité du garrot doit être vérifiée régulièrement et fréquemment.
  • Noter l'heure de pose du garrot (sur le garrot, sur la fiche de la victime, voire sur son front en cas de nombreuses victimes) afin de pouvoir la communiquer aux personnes assurant le relais dans la prise en charge de la victime.

M.16

Mise en œuvre d'un défibrillateur automatisé externe (DAE)

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Une fibrillation ventriculaire plus ou moins longue précède souvent un arrêt total du cœur. La fibrillation ventriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus grave. Chaque fibre du myocarde travaille pour son propre compte, il n'y a plus de contraction du cœur donc plus de circulation sanguine, la victime est en état de mort apparente.

Les manœuvres de RCP (compressions thoraciques + ventilation artificielle) entretiennent a minima une perfusion des organes, en particulier du cerveau et du cœur. La performance de ces manœuvres est limitée dans le temps et ne permet pas de réautomatiser des contractions cardiaques normales, mais la précocité de leur mise en œuvre améliore l'efficacité de la défibrillation.

Seul un défibrillateur automatisé externe (DAE) peut assurer le redémarrage normal d'un cœur qui fibrille. Son rôle est de détecter une fibrillation ventriculaire et de délivrer (Défibrillateur Entièrement Automatique ou DEA) ou de proposer (Défibrillateur Semi Automatique ou DSA) au sapeur-pompier la délivrance d'un ou plusieurs chocs électriques externes.

Ces chocs électriques sont administrés à partir de patchs de défibrillation placés de part et d'autre du thorax de la victime de façon à ce que le courant électrique traverse le cœur.

L'efficacité du choc électrique diminue avec le temps. C'est pourquoi, l'utilisation des DAE par du personnel non médecin, voire par un citoyen, permet à chaque victime de bénéficier le plus rapidement possible de la défibrillation cardiaque.

Chaque minute perdue réduit les chances de survie de 7 à 10 %.

Cette administration de choc électrique est sans danger.

Parallèlement à la RCP, il faut donc le plus rapidement possible mettre en place un DAE. Un sauveteur isolé avec un DAE à portée de main commencera par la mise en œuvre du DAE avant la RCP

Matériel

Le défibrillateur automatisé externe (DAE) est associé à :

  • des patchs de défibrillation ;
  • des rasoirs jetables ;
  • des compresses.
Risques et contraintes

Correctement utilise, le DAE ne présente aucun risque pour le secouriste et augmente les chances de survie de la victime en AC.

Précautions particulières :

  • certains appareils utilisent des électrodes spécifiques pour l'enfant et le nourrisson ou demandent de préciser s'il s'agit d'un enfant et d'un nourrisson (interrupteur, clef, etc.). Cela permet à l'appareil de diminuer l'énergie délivrée au moment du choc. Si l'on ne dispose pas d'électrodes « enfant » spécifiques, utiliser les électrodes « adulte » ;
  • la victime peut être porteuse d'un stimulateur cardiaque ou d'un défibrillateur implantable dont le boîtier est situé sous la peau, le plus souvent sous la clavicule droite. Ce boîtier est reconnaissable par le secouriste, car il existe une cicatrice cutanée, une « bosse » sous la clavicule droite et une masse dure est percue, à travers la peau. Afin de ne pas altérer le fonctionnement du défibrillateur et de ne pas diminuer l'efficacite du choc, coller l'électrode qui est normalement sous la clavicule droite à un travers de main du dispositif médical implantable ;
  • délivrer un choc à une victime allongée sur une surface mouillée diminue son efficacité, car l'eau est conductrice de l'électricite. Il est préférable de dégager la victime et de l'installer sur une surface sèche ;
  • le défibrillateur ne doit pas être utilisé en présence de materiel ou de gaz hautement inflammable (butane, vapeurs d'essence) ou explosif (panneau étiquette danger). Dans ce cas, il existe un risque élevé de survenue d'incendie ou d'explosion lors de la défibrillation. Il faut alors :
    • dégager la victime du milieu toxique ou inflammable en urgence ;
    • poursuivre la procédure quand la victime se trouve en lieu sûr.
  • si la victime est allongée sur une surface en métal ou qui conduit l'électricite (pont d'un bateau, terrasse en tôles métalliques, plaques d'égouts), afin que le trajet du courant de défibrillation ne soit pas dévié vers le sol, il faut :
    • dégager la victime de la surface métallique ou conductrice ou glisser sous elle un isolant ;
    • reprendre la procédure lorsque le contact est supprimé.
  • la victime peut être porteuse d'un timbre médicamenteux autocollant (patch) qui permet la diffusion de médicament à travers la peau. Le choc peut être inefficace ou provoquer une brulure de la victime si l'électrode de défibrillation est collée sur le timbre. Il faut donc :
    • retirer le timbre ;
    • essuyer la zone avant de coller l'électrode.
Points-clés
  • Les compressions thoraciques doivent être interrompues le moins possible au cours de la réanimation. Cela implique une parfaite connaissance de procédure de prise en charge de l'arrêt cardiaque et l'anticipation des différentes phases.
  • La procédure de mise en œuvre du défibrillateur doit être conforme et chronologique.
  • Les consignes de sécurité doivent être respectées.
  • Les sapeurs-pompiers doivent respecter les indications verbales du DAE et en particulier l'arrêt de la RCP lors des phases d'analyse.
Critère d'efficacité

Une prise en charge la plus efficace et la plus rapide possible permet d'augmenter les chances de survie de la victime.

Mise en œuvre

La mise en œuvre du DAE s'effectue en cinq étapes :

1

Mise en marche de l'appareil

  • La mise en fonction de l'appareil est réalisée par l'ouverture du capot protecteur ou par pression sur le bouton marche/arrêt du défibrillateur. Quelques secondes après sa mise en fonction une voix guide l'operateur dans les différentes étapes.
2

Connexion des électrodes

Le DAE demande de mettre en place les électrodes sur la poitrine de la victime.

Pour cela :

  • enlever ou couper si nécessaire les vêtements recouvrant la poitrine ;
  • se munir des électrodes, enlever la pellicule de protection ;
  • coller les électrodes sur la poitrine nue de la victime, conformément au schéma visible sur les électrodes ou sur leur emballage :
    • une juste au-dessous de la clavicule droite, contre le bord droit du sternum ;
    • l'autre sur le côté gauche du thorax, 5 a 10 cm au-dessous de l'aisselle gauche.
  • connecter le câble au défibrillateur, s'il n'est pas déjà connecté. Les électrodes doivent adhérer correctement à la peau. Si la poitrine de la victime est humide, il faut sécher la poitrine avant de coller les électrodes. Si la poitrine de la victime est particulièrement velue, il est préférable de la raser à l'endroit ou l'on pose les électrodes.
3

Analyse du rythme cardiaque

Le DAE lance l'analyse du rythme cardiaque. Pendant cette phase, certains appareils demandent de ne pas toucher ou bouger la victime.

Dans ce cas :

  • arrêter les manœuvres de réanimation ;
  • cesser de toucher la victime.

L'analyse réalisée par le défibrillateur permet de reconnaitre les rythmes cardiaques qui nécessitent un choc électrique. Si tel est le cas, le défibrillateur se prépare immédiatement à la délivrance d'un choc.

4

Délivrance du choc

Si le DAE annonce qu'un choc est indique, il faut alors :

  • écouter et respecter les recommandations sonores ou visuelles de l'appareil ;
  • s'ecarter de la victime quand l'appareil le demande ;
  • appuyer sur le bouton choc s'il s'agit d'un DSA sinon, s'il s'agit d'un DEA, le défibrillateur choquera sans aucune action du sauveteur ;
  • reprendre les manœuvres de réanimation immédiatement après la délivrance du choc.
5

Arrêt de l'appareil

L'arrêt de l'appareil ne peut être réalisé qu'à la demande du médecin.

Cas particuliers
La défibrillation chez l'enfant et le nourrisson

Si possible utiliser des électrodes pédiatriques chez les nourrissons et les enfants de moins de 8 ans. Si un tel dispositif n'est pas disponible, utilisez un DAE standard pour tous les âges. (ERC 2021)

  • coller les électrodes sur la poitrine nue de la victime, conformément au schéma visible sur les électrodes ou sur leur emballage :
  • Chez l'enfant (comme chez l'adulte) :
    • une juste au-dessous de la clavicule droite, contre le bord droit du sternum ;
    • l'autre sur le cote gauche du thorax, 5 a 10 cm au-dessous de l'aisselle gauche.
    Les électrodes ne doivent pas se toucher dans le cas contraire les placer comme chez le nourrisson ;
  • Chez le nourrisson :
    • une dans le dos, entre les deux omoplates ;
    • l'autre devant, au milieu du thorax.
  • connecter le câble au défibrillateur, s'il ne l'est pas déjà.
Positionnement des électrodes chez le nourrisson

M.18

Mesure de la pression artérielle

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La mesure de la pression artérielle (PA) traduit l'état de la fonction circulatoire de la victime. Elle consiste à relever deux valeurs qui représentent en millimètres de mercure (mmHg), la pression exercée par le sang dans les artères :

  • la valeur la plus élevée, appelée pression systolique, mesure la force exercée par le sang sur la paroi interne des artères lors de la contraction du cœur ;
  • la valeur la plus basse, appelée pression diastolique, mesure la force exercée par le sang sur la paroi interne des artères lors du relâchement du cœur.

Elle doit être prise systématiquement aux deux bras lors du bilan secondaire et lors de la surveillance. Si l'état de la victime le justifie l'appareil doit être laissé en permanence sur elle.

Les valeurs de la pression artérielle seront toujours analysées par le médecin régulateur en tenant compte du contexte clinique.

Il est parfois très difficile de mesurer la pression artérielle lorsqu'il existe une détresse circulatoire.

Le monitorage de la victime ne doit pas se substituer au bilan primaire et aux gestes d'urgence qui restent prioritaires.

Matériel
  • Appareil multiparamétrique et ses accessoires pour la fonction mesure de la pression artérielle
    • appareil multiparamétrique  ;
    • câble  ;
    • 3 brassards de tailles différentes, indentifiables par un pictogramme et un numéro correspondant aux types de patients suivants  :
      • taille 12 : adulte obèse ou (mode adulte) ;
      • taille 11 : adulte normal (mode adulte) ;
      • taille 9 : enfant ou petit adulte (mode pédiatrique). L'utilisation du brassard de taille 9 impose de régler le moniteur en mode pédiatrique.
  • Tensiomètre manuel avec stéthoscope
    • Le tensiomètre manuel est composé :
      • d'un manchon gonflable qui sera placé autour du bras de la victime (il existe, en fonction de la taille, des manchons adultes et enfants) ;
      • d'un tuyau relié à une poire qui permet de gonfler le manchon. Cette poire est équipée d'une valve dont l'ouverture permet au manchon de se dégonfler progressivement ;
      • d'un manomètre qui mesure la contre-pression exercée sur le bras.
    • Le stéthoscope : La prise manuelle de la pression artérielle peut nécessiter l'utilisation d'un stéthoscope. Il est composé :
      • d'une lyre à l'extrémité de laquelle se trouvent deux embouts qui seront placés dans chaque oreille du sapeur-pompier ;
      • de tuyaux ;
      • d'un pavillon.
Risques et contraintes
  • La pression artérielle ne doit pas être prise sur un bras :
    • présentant une fistule artério-veineuse fonctionnelle chez un dialysé (cf. chapitre 9 Pathologies diverses) ;
    • situé du côté où la victime présente un gros bras suite au traitement d'un cancer, le plus souvent du sein ;
    • perfusé ;
    • présentant une lésion traumatique.
  • Le non respect des règles de mise en place du brassard peut engendrer une douleur et une aggravation de l'atteinte de la victime.
  • Le tensiomètre ne doit pas rester gonflé plus que nécessaire, au risque de provoquer une douleur.
Points-clés
  • La victime doit être soit assise soit allongée, au repos, bras dénudé afin de recueillir des valeurs fiables.
  • La taille du brassard doit être adaptée à la morphologie de la victime au risque de fausser la mesure.
  • Les restrictions d'emploi des différents matériels doivent être respectées.
  • Les mesures complètes, au bras droit et au bras gauche, doivent être transmises au médecin lors du bilan avec la régulation médicale.
Valeurs normales hypertension, hypotension, asymétrie
  • Valeurs normales : autour de 120/80.
  • Hypertension : > 140/90.
  • Hypotension : < 90/60.
  • Asymétrie : écart > 20 mmHg entre les deux bras.
Critère d'efficacité

La mesure de la pression artérielle doit être cohérente : en présence d'un pouls radial, la pression systolique est en général, supérieure à 80 mmHg.

Réalisation
Mesure automatique de la pression artérielle
1
  • Mettre l'appareil multiparamétrique sous tension.
  • Paramétrer le mode patient en fonction de la victime (adulte ou enfant).
2
  • Dénuder le bras de la victime sans que les vêtements ne provoquent un effet garrot.
  • Choisir le brassard de taille adaptée à la victime.
  • Placer le brassard à environ deux largeurs de doigt au-dessus du pli du coude, en s'assurant que le repère « artery » (artère) est positionné sur le passage de l'artère humérale (face antérieure du bras).
  • Placer le brassard à environ 2 cm au-dessus du pli du coude, en s’assurant que le repère « artery » (artère) est positionné sur le passage de l’artère humérale (face antérieure du bras
3
  • Fermer le brassard au moyen des auto-agrippants de façon à ce qu'il soit maintenu en position (ne pas le serrer excessivement car cela risque de fausser la valeur).
  • Vérifier que le repère « artery » se situe obligatoirement sur l'échelle « range » indiquée sur le brassard. Si ce n'est pas le cas, changer de taille de brassard.
4
  • Appuyer sur le bouton permettant de mesurer la pression artérielle. Le brassard se gonfle et se dégonfle automatiquement.
5

La valeur est automatiquement affichée.

  • Inscrire fidèlement sur la fiche bilan la valeur affichée.
  • Retransmettre ces valeurs lors du bilan à la régulation médicale.
  • Procéder de même pour réaliser cette mesure sur l'autre bras.
Mesure de la pression artérielle par auscultation
1
  • Dénuder le bras de la victime sans que les vêtements ne provoquent un effet garrot.
  • Choisir le brassard de taille adaptée à la victime.
  • Placer le brassard à environ deux largeurs de doigt au-dessus du pli du coude, en s'assurant que le repère « artery » (artère) est positionné sur le passage de l'artère humérale (face antérieure du bras).
  • Fermer le brassard au moyen des auto-agrippants de façon à ce qu'il soit maintenu en position (ne pas le serrer excessivement : risque de valeur faussée).
  • Vérifier que le repère « artère » se situe obligatoirement sur l'échelle « range » indiquée sur le brassard. Si ce n'est pas le cas, changer de taille de brassard.
2
  • S'équiper du stéthoscope, extrémités de la lyre orientées vers l'avant.
3
  • Placer le pavillon du stéthoscope sur le trajet de l’artère 1 cm en-dessous du brassard et le maintenir en position.
4
  • Fermer la valve de dégonflage.
  • Gonfler le brassard en appuyant progressivement sur la poire jusqu'à ne plus entendre le bruit du pouls.
  • Continuer à gonfler environ 30 mmHg après disparition du bruit du pouls.
5
  • Dégonfler progressivement le brassard en ouvrant la valve de dégonflage.
  • L'aiguille du manomètre doit descendre de 2 à 3 mm par seconde.
  • Noter la pression sur le cadran dès que le bruit du pouls redevient audible (L'aiguille oscille sur le cadran).

Ce chiffre correspond à la pression systolique.

6
  • Continuer à dégonfler le brassard et noter à nouveau la pression sur le cadran lorsque le bruit du pouls disparaît.

Ce chiffre correspond à la pression diastolique.

  • Dégonfler complètement le brassard.
  • Procéder de même pour réaliser cette mesure sur l'autre bras.
Mesure de la pression artérielle par palpation
1
  • Dénuder le bras de la victime sans que les vêtements ne provoquent un effet garrot.
  • Choisir le brassard de taille adaptée à la victime.
  • Placer le brassard à environ deux largeurs de doigt au-dessus du pli du coude, en s'assurant que le repère « artery » (artère) est positionné sur le passage de l'artère humérale (face antérieure du bras).
  • Fermer le brassard au moyen des auto-agrippants de façon à ce qu'il soit maintenu en position (ne pas le serrer excessivement : risque de valeur faussée).
  • Vérifier que le repère « artère » se situe obligatoirement sur l'échelle « range » indiquée sur le brassard. Si ce n'est pas le cas, changer de taille de brassard.
2
  • Palper le pouls radial sur le membre où le tensiomètre est placé.
3
  • Fermer la valve de dégonflage.
  • Gonfler le brassard en appuyant progressivement sur la poire jusqu'à ne plus percevoir le pouls radial.
  • Continuer à gonfler environ 30 mmHg après disparition du pouls.
4
  • Dégonfler progressivement le brassard en ouvrant la valve de dégonflage.
  • L'aiguille du manomètre doit descendre de 2 à 3 mm par seconde.
  • Noter la pression sur le cadran dès que le pouls redevient perceptible (l'aiguille oscille sur le cadran).

Ce chiffre correspond à la pression systolique.

  • Dégonfler complètement le brassard.
  • Procéder de même pour réaliser cette mesure sur l'autre bras.
Remarque

La pression artérielle diastolique n'est pas mesurable avec cette méthode.

M.19

Mesure de la glycémie capillaire

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le sucre, comme l'oxygène, est essentiel au bon fonctionnement de l'organisme, notamment du cerveau. La mesure de la glycémie permet de compléter le bilan. Cette mesure ne doit s'effectuer qu'après avoir accompli, si nécessaire, des gestes d'urgence.

Elle doit être réalisée devant toute personne présentant :

  • un trouble ou une détresse neurologique ;
  • un trouble du comportement ;
  • une alcoolisation ;
  • un malaise ;
  • des signes généraux tels que sueurs, tremblements ;
  • un diabète connu.
Matériel
  • Lecteur de glycémie (se reporter à la notice pour les valeurs seuils et spécificités)
  • Bandelettes
  • Compresses stériles
  • Dispositif auto-piqueur
  • Solution hydroalcoolique
  • Gants à usage unique
Risques et contraintes

Il s'agit d'un geste invasif (prélèvement de sang). Le sapeur-pompier doit donc être rigoureux dans sa technique pour éviter tout risque d'accident d'exposition au sang (AES).

Points-clés
  • Le lecteur doit être correctement calibré.
  • Les bandelettes doivent correspondre au lecteur de glycémie.
  • Les mains de la victime doivent être lavées afin que la mesure ne soit pas faussée.
  • Lors du prélèvement, la chambre de mesure de la languette doit être complètement remplie.
  • Le sapeur-pompier doit rechercher le consentement de la victime et noter sur la fiche bilan la valeur affichée ainsi que l'unité.

En cas de refus, le noter sur la fiche bilan et en référer à la régulation médicale.

Valeurs normales : comprises entre 0,8 g/l et 1,10 g/l à jeun (soit entre 80 mg/l et 110 mg/l ou 4,3 mmol/l et 6,1 mmol/l).

Critère d'efficacité

Le lecteur de glycémie affiche une valeur numérique, « HI » ou « LO ».

Exemple de réalisation
1
  • Nettoyer l'extrémité du doigt de la victime avec une compresse imbibée d'eau ou d'eau et de savon. Ne pas utiliser d'antiseptique à ce stade.
  • Sécher soigneusement avec une seconde compresse.
  • Insérer une bandelette dans le lecteur comme indiqué par le fabricant. Le lecteur s'allume.
  • Attendre selon le type d'appareils, le signal indiquant qu'il est prêt à fonctionner.
2
  • Poser l'autopiqueur à usage unique sur la face latérale de l'extrémité du doigt (troisième phalange du majeur, de l'annulaire ou de l'auriculaire en excluant le pouce et l'index).
  • Prévenir la victime et déclencher la piqûre.
3
  • Comprimer le doigt en amont de la troisième phalange pour faire affluer le sang et obtenir une grosse goutte de sang.
4
  • Rapprocher l'extrémité de la bandelette (fente) insérée dans le lecteur au contact de la goutte de sang. Le sang est alors aspiré automatiquement par capillarité dans la fente de la bandelette.
5
  • Au bout de quelques secondes, lire le résultat de la glycémie qui s'affiche à l'écran.
  • Appliquer une compresse imprégné d'antiseptique à l'endroit qui a été piqué et exercer une pression jusqu'à l'arrêt du saignement.
  • Jeter l'autopiqueur dans le collecteur de DASRIA, objets piquants/tranchants.
  • Retirer la bandelette utilisée et la jeter dans le sac à DASRIA.
  • Transmettre le résultat de la glycémie en indiquant son unité de mesure.
  • Éteindre le lecteur de glycémie après utilisation.
Cas particulier
  • Interprétation spécifique des résultats :
    • Affichage LO (glycémie basse) :
      • La glycémie est inférieure à la limite basse programmée sur le lecteur ou il existe un problème au niveau de la bandelette de dosage.
    • Affichage HI (glycémie haute) ou E-4 (glycémie dépassant les capacités d'analyse du lecteur) :
      • HI : la glycémie est supérieure à 500 mg/dL (27,8 mmol/L) ou il existe un problème au niveau de la bandelette de dosage.
      • E-4 : la glycémie dépasse les capacités d'analyse du lecteur ou il existe un problème au niveau de la bandelette de dosage.

M.20

Mesure de la température corporelle

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La mesure de la température est réalisée lorsque la victime semble anormalement chaude ou froide, après avoir évalué l'aspect de la peau et des muqueuses lors du bilan secondaire ou si la victime présente des frissons ou un trouble de la conscience ou des céphalées ou des symptômes évoquant une cause infectieuse.

La mesure de la température d'une victime permet de confirmer l'augmentation (fièvre) ou la diminution (hypothermie) de la température.

Matériel

Il existe plusieurs types de thermomètres utilisables pour mesurer la température :

  • le thermomètre tympanique (ou auriculaire)

Il permet de réaliser la mesure à partir de la chaleur infrarouge émise par la membrane du tympan. Il se compose habituellement :

    • de couvre-sondes à usage unique,
    • d'un écran qui affiche la température ainsi que les instructions d'utilisation,
    • d'un bouton qui active la mesure de la température,
    • d'un logement pour les batteries à usage unique ;
  • le thermomètre électronique

Il permet, selon les modèles, une mesure rectale, buccale ou axillaire (sous le bras).

Un signal sonore annonce le résultat après environ soixante secondes de prise.

En fonction de la localisation de la mesure, il faut ajouter au résultat affiché entre un demi et un degré pour estimer la température correcte (cf. notice fabricant) ;

  • le thermomètre infrarouge frontal

Il permet de prendre une mesure de température sans contact en tenant le thermomètre à courte distance du front. Cette température est externe et tout comme précédemment, il convient d'ajouter un demi à 1 degré selon les recommandations du fabricant. Attention, la température extérieure de l'environnement influence la température cutanée du front donc la mesure ;

  • le thermomètre médical

Ressemblant à l'ancien thermomètre au mercure, son contenu a été remplacé par du carbone.

Il permet une prise de mesure rectale ou axillaire.

Le résultat de la température apparaît au bout de trois minutes environ de prise et se lit en inclinant de profil le thermomètre ;

  • l'indicateur frontal

Il qui se présente comme une barrette plastique à poser sur le front de la victime.

Son utilisation doit être limitée car il ne donne qu'une indication de température mais pas de valeur précise.

Risques et contraintes

Pour limiter tout risque traumatique en utilisant un thermomètre auriculaire, il convient de prévenir tout mouvement excessif de la tête lors de la mesure.

Le thermomètre auriculaire ne doit pas être utilisé chez :

  • un nourrisson de moins de 3 mois, car le diamètre de son conduit auditif est inférieur à celui de la sonde du thermomètre ;
  • une victime d'un traumatisme auriculaire bilatéral, lors d'un accident avec explosion, par exemple.

Lors de variation brusque de température ambiante (passage de l'ambulance à l'environnement extérieur froid), les thermomètres peuvent donner des chiffres erronés.

Critères d'efficacité

À la fin de la mesure, la température s'affiche correctement.

Technique de mesure recommandée (HAS)
De la naissance à 2 ans 1 – Rectale (indiquée)
2 – Axillaire (dépistage)
De 2 à 5 ans 1 – Rectale (indiquée)
2 – Axillaire ou tympanique (dépistage)
Au-delà de 5 ans 1 – Rectale (définitive)
2 – Axillaire ou tympanique (dépistage)

M.21

Préparation et aide à la pose d'une perfusion

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La voie veineuse périphérique (VVP) permet d'injecter directement dans le système vasculaire des médicaments ou des solutés de remplissage. La préparation d'une perfusion est exclusivement réalisée en présence d'un infirmier habilité ou d'un médecin.

Matériel
  • Solution hydroalcoolique
  • Gants à usage unique
  • Matériel de perfusion
  • Collecteur DASRIA en plastique pour les objets piquants tranchants ou coupants (PTC)
Risques et contraintes
  • Blessure lors de la manipulation de la ligne de perfusion.
  • AEV.
  • Infection de la victime par non-respect des règles d'hygiène.
  • Erreurs de solutés.
  • Risque de passage de bulles d'air en cas de mauvaise purge de la ligne de perfusion (= risque d'embolie gazeuse).
Points-clés
  • Respect des règles d'hygiènes notamment l'hygiène des mains.
  • Ne pas toucher le site d'introduction du perforateur au niveau de la poche de soluté après son ouverture.
  • Ne pas toucher le perforateur dès lors qu'il est décapuchonné.
  • La ligne de perfusion doit être purgée (pas de bulles d'air dans la tubulure). La responsabilité ultime de la préparation d'une perfusion, notamment les dates de péremption, revient au professionnel de santé.
Critère d'efficacité

Anticiper les actions à mener lors de la procédure.

Réalisation
Préparation d'une perfusion
1
  • À la demande du professionnel de santé sur place, rassembler les éléments nécessaires à la pose de la perfusion, notamment le type de soluté demandé.
  • Aménager un espace de travail propre et stable (si besoin utiliser le champ stérile).
  • Vérifier les dates de péremption ainsi que l'intégrité des emballages et des opercules.
  • En cas de doute ou de défaut avéré, rendre compte au professionnel de santé.
2

Préparation du soluté

  • Contrôler la qualité du soluté (limpide, sans dépôts).
  • Ouvrir / décapuchonner le site d'insertion du perforateur au niveau de la poche (ou flacon) de soluté. Ne plus toucher le site d'insertion une fois décapuchonné.
  • Poser la poche (ou flacon) sur le plan de travail. Le site d'insertion du perforateur ne doit pas être en contact avec une surface.
3

Péparation de la ligne de perfusion (tubulure)

  • Ouvrir l'emballage de la ligne de perfusion.
  • Contrôler l'intégrité de la ligne (raccords vissés et bouchons en place).
  • Fermer la molette.
4

Assemblage de la ligne de perfusion avec la poche / flacon de soluté

  • Retirer le capuchon protecteur de stérilité du perforateur.
  • À ce moment, le perforateur ne doit plus être en contact avec quoi que ce soit.
  • Introduire le perforateur dans le site d'insertion en effectuant un mouvement de rotation.
  • Suspendre la poche de soluté.
5

Purge de la ligne de perfusion

  • Remplir la chambre compte-goutte jusqu'au repère visuel, en exerçant des pressions successives sur la chambre.
6
  • Ouvrir la molette de réglage de débit pour purger toute la tubulure de son air, sans retirer le capuchon protecteur de stérilité de la connexion Luer-lock© terminale.
  • Fermer la molette dès que toute la tubulure est purgée.
  • Si des bulles persistent dans la tubulure, rendre compte au professionnel de santé.
  • Accrocher l'extrémité de la tubulure sur l'encoche de la molette prévue à cet effet.
Aide à la pose de la perfusion
1
  • Ouvrir en pelant l'emballage de compresses.
  • Séparer les compresses en deux tas posés sur l'emballage : un tas sur la partie plastifiée de l'emballage et un tas sur la partie papier de l'emballage.
  • Imbiber d'antiseptique le tas posé sur la partie plastifiée de l'emballage.
  • Présenter successivement les éléments demandés par le professionnel de santé :
    • garrot ;
    • compresses imbibées ;
    • cathéter dont l'emballage aura été pelé (ne pas sortir le cathéter de son emballage).
2
  • Continuer à présenter successivement les éléments demandés par le professionnel de santé :
    • boîte jaune « OPCT » ;
    • compresses sèches (si besoin).
3
  • Continuer à présenter successivement les éléments demandés par le professionnel de santé :
    • tubulure de perfusion précédemment préparée.
4
  • Continuer à présenter successivement les éléments demandés par le professionnel de santé :
    • pansement transparent afin de fixer le raccordement.
Cas particuliers
  • Certains solutés sont conditionnés dans des flacons en verre. Ce conditionnement nécessite une manipulation spécifique :
    • désinfecter l'opercule du flacon ;
    • percuter l'opercule avec la tubulure, molette ouverte ;
    • fermer la molette ;
    • suspendre le flacon ;
    • ouvrir l'entrée d'air ;
    • remplir le piège à bulle ;
    • purger.
  • Dans le domaine pédiatrique, la tubulure peut être complétée par un régulateur de débit.

M.22

Aide à la préparation d'un médicament injectable ou aérosol

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 (Équipier)

La préparation d'un médicament se réalise sur prescription médicale et en présence physique d'un infirmier de sapeur-pompier habilité ou d'un médecin.

Une aide à la réalisation de l'acte peut être déléguée à un sapeur-pompier, sous la responsabilité du professionnel de santé. Cette délégation comprend uniquement le prélèvement d'un médicament dans une ampoule, en excluant la dilution et la reconstitution de solution en poudre.

Matériel
  • Solution hydroalcoolique
  • Gants à usage unique
  • Médicament
  • Seringue et aiguille
  • Collecteur en plastique pour les objets piquants tranchants ou coupants (PTC)
Risques et contraintes
  • Erreur de médicament.
  • Défaut de stérilité lors de la préparation du médicament, pouvant conduire à une infection de la victime.
  • Risque de blessure lors de la manipulation des aiguilles ou des ampoules.
Points-clés
  • Hygiène parfaite des mains.
  • Respect strict des règles d'asepsie lors de la manipulation des ampoules, seringues et aiguilles.
  • Rigueur lors de la préparation.
  • La responsabilité ultime de la préparation d'un médicament revient au professionnel de santé.
  • Replacer les ampoules vides dans le kit médicament
Critère d'efficacité

Anticiper les actions à mener lors de la procédure.

Réalisation
Préparation d'un médicament injectable
1
  • Disposer d'un plan de travail propre et stable.
  • Mettre des gants propres à usage unique.
  • Sortir le médicament demandé par le professionnel de santé, et lui présenter.
  • Demander le volume de seringue (5 ml, 10 ml, 20 ml)
  • Sortir du kit perfusion la seringue demandée, l'aiguille de prélèvement (aiguille rose 18G), le désinfectant et les compresses.
2

Préparation de l'ampoule

  • Contrôler la date de péremption et la qualité (limpide, sans dépôts).
3
  • Ouvrir l'ampoule en utilisant une compresse stérile imprégnée de désinfectant, en veillant à ne pas perdre de médicament pendant cette phase. Les différents types d'ampoule et les moyens de les ouvrir sont étudiés lors des séances pratiques encadrées par des professionnels de santé. En particulier, certaines ampoules disposent d'un point de fragilité qu'il importe de prendre en compte lors de l'ouverture.
  • Poser l'ampoule sur le plan de travail, en prenant garde que rien ne touche la zone ouverte de l'ampoule.
4

Préparation de la seringue et de l'aiguille

  • Ouvrir la seringue et l'aiguille en pelant les emballages.
  • Adapter l'aiguille sur l'embout de la seringue sans le contaminer.
5

Prélèvement du médicament

  • Décapuchonner l'aiguille.
  • Insérer l'aiguille dans le flacon en prenant garde de ne pas se piquer.
  • Prélever le contenu de l'ampoule en tirant sur le piston de la seringue, sans toucher l'aiguille.
  • Vérifier que le contenu de l'ampoule a bien été totalement aspiré en inclinant celle-ci.
  • Montrer l'ampoule vide au professionnel de santé, et la replacer dans le kit médicament pour permettre le contrôle de la pharmacie.
6

Présentation de la seringue au professionnel de santé

  • Retirer l'aiguille de la seringue sans la capuchonner.
  • Jeter l'aiguille dans le collecteur OPTC.
  • Présenter la seringue au professionnel de santé qui pratiquera une dilution si nécessaire. Le professionnel de santé peut vous demander de lui présenter la seringue avec l'aiguille encore montée sur l'embout.
Préparation d'un aérosol

La nébulisation est une technique qui permet d'administrer un médicament par inhalation à l'aide d'un gaz (air, oxygène...).

1
  • Installer le patient en position assise ou demi-assise.
  • Disposer d'un plan de travail propre et stable.
  • Mettre des gants propres à usage unique.
  • Sortir une ampoule d'eau pour préparation injectable et le(s) médicament(s) demandé(s) par le professionnel de santé, et lui présenter.
2
  • Contrôler la date de péremption et la qualité (limpide, sans dépôts).
  • Ouvrir le(s) flacon(s) uni dose(s) demandé(s) et les disposer sur le plan de travail.
3
  • Choisir le masque nébuliseur adapté à la victime (adulte ou pédiatrique).
  • Ouvrir le capuchon du réservoir du nébuliseur en effectuant une rotation d'¼ de tour.
  • Remplir la cuve avec la solution médicamenteuse (maximum 10 ml).
  • Compléter à la demande du professionnel de santé avec de l'eau pour préparation injectable.
4
  • Refermer le capuchon.
  • Relier la cuve à la bouteille d'oxygène.
  • Ouvrir le débitmètre de la bouteille d'oxygène à 8 l/min pour voir apparaître un brouillard de nébulisation).
  • Installer le nébuliseur sur le visage de la victime. Le réservoir doit être le plus vertical possible.
  • Laisser le nébuliseur sur la face de la victime jusqu'à nébulisation complète du médicament.

M.23

Aide à la prise de médicaments

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Cette action ne peut être réalisée que si le médicament est prescrit à la victime. Elle est indiquée :

  • soit pour soulager, diminuer ou faire disparaître une douleur qui est apparue au moment du malaise ou qui vient de s'aggraver ;
  • soit pour améliorer l'état respiratoire (crise d'asthme) ou circulatoire (réaction allergique grave).

Certains médicaments ont un effet rapide et très efficace sur certains malaises ou l'aggravation brutale d'une maladie. Leur administration peut limiter ou retarder cette aggravation et prévenir la survenue d'une détresse.

Matériel

Les médicaments administrés dans ce cadre le sont par inhalation, par ingestion, par injection intramusculaire, par pulvérisation intranasale ou déposés sous la langue. ils sont sous forme :

  • de gaz : c'est l'oxygène ;
  • d'aérosols (spray), parfois administrés par l'intermédiaire d'une chambre de mélange (ou d'inhalation) ;
  • de comprimés ;
  • de seringue auto-injectable.
Risques et contraintes

L'administration d'un médicament :

  • ne peut être réalisée que s'il est prescrit par un médecin sur place ou après avis de celui-ci lors de la transmission du bilan ;
  • peut entraîner des effets secondaires dont l'apparition impose la transmission d'un nouveau bilan pour avis médical.

Avant toute utilisation d'un médicament, il convient de s'assurer que celui-ci n'est pas périmé. La date de péremption est clairement inscrite sur la boîte ou le flacon du médicament. En son absence ou si elle est dépassée, le médicament ne doit pas être administré.

Toute administration de médicament ainsi que les réactions de la victime à cette administration doivent être relevées et notifiées par écrit sur la fiche d'intervention.

Critère d'efficacité

L'administration du médicament améliore l'état de la victime.

Réalisation
Administration d'un médicament sous la langue
1
  • S'assurer que la victime ne présente aucun trouble de la conscience.
  • Demander à la victime d'ouvrir la bouche et de soulever la langue.
  • Déposer le comprimé auto-sécable ou réaliser une pulvérisation de produit sous la langue (ex : Paracétamol Lyoc ® pour lutter contre la douleur ou trinitrine en spray en cas de douleur thoracique).
  • Demander à la victime de fermer la bouche et de ne pas avaler.
Administration d'un médicament par ingestion
1
  • S'assurer que la victime ne présente aucun trouble de la conscience.
  • Demander à la victime d'ouvrir la bouche et de tirer la langue.
  • Déposer le comprimé sur la langue de la victime si elle ne peut le faire elle-même.
  • Demander à la victime d'avaler le comprimé avec un peu d'eau.
Administration d'un médicament par inhalation (exemple : traitement pour l'asthme)
1
  • Secouer vigoureusement le pulvérisateur plusieurs fois.
  • Mettre en place le pulvérisateur au niveau de la chambre de mélange (ou d'inhalation), si nécessaire.

L'utilisation d'une chambre de mélange (ou d'inhalation) lors de l'administration d'un médicament par inhalation permet d'augmenter l'efficacité de celui-ci. De même, une inspiration longue lors de l'inhalation permet d'augmenter l'absorption du médicament. L'usage de la chambre d'inhalation est particulièrement indiqué en pédiatrie.

  • Enlever l'administration d'oxygène, si nécessaire.
  • Demander à la victime de vider autant que possible l'air contenu dans ses poumons.
  • Mettre les lèvres de la victime tout autour de l'embout buccal du pulvérisateur.
  • Demander à la victime de comprimer le pulvérisateur tout en inspirant lentement, profondément et le plus longtemps possible avant de respirer de nouveau normalement.
  • Replacer le masque à inhalation d'oxygène, si nécessaire.
Utilisation d'une seringue auto-injectable (exemple : stylo d'Insuline (diabète) ou seringue préremplie d'adrénaline (état de choc allergique)
1
  • Retirer les dispositifs de protection de l'auto-injecteur.
  • Placer l'extrémité de l'auto-injecteur contre la face externe de la cuisse de la victime, à égale distance de la hanche et du genou.
  • Maintenir fermement l'auto-injecteur perpendiculairement à la face externe de la cuisse.
  • Presser le bouton déclencheur.
  • Injecter complètement la dose, en laissant le dispositif en position durant dix secondes, avant de le retirer.

Si nécessaire, l'injection peut être faite au travers du tissu d'un vêtement si celui-ci n'est pas très épais.

  • Masser légèrement le site d'injection.
  • Placer l'auto-injecteur dans un conteneur de recueil de DASRIA (cf. fiche technique H.09).
Administration d'un médicament par pulvérisation intranasale (exemple : NYXOÏD lors d'intoxications aux M opiacés ou aux opioïdes)
1
  • Mettre le patient sur le dos ;
  • Soutenir sa nuque et incliner sa tête en arrière ;
  • Tenir le pulvérisateur nasal avec le pouce positionné sur le bas du piston et l'index et le majeur sur les deux côtés de l'embout ;
  • Insérer doucement l'embout du dispositif dans une narine et appuyer fermement sur le piston jusqu'à obtention du clic pour administrer la dose ;
  • Retirer l'embout de la narine après avoir administré la dose.
Remarque

Une seule injection est nécessaire, il convient de ne jamais la renouveler, sauf à la demande expresse d'un médecin.

M.24

Clampage et section du cordon ombilical

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Le clampage et la section du cordon ombilical sont réalisés par le chef d'agrès lors de la prise en charge du nouveau-né après la naissance, en absence de personnel de santé sur les lieux.

Le clampage et la section du cordon ombilical doivent être réalisés :

  • après la naissance, après la 1re minute de vie.
  • parfois pendant l'accouchement en cas de circulaire serré du cordon (cordon entourant le cou du bébé).
Matériel
  • Gants stériles
  • Compresses imbibées d'antiseptique
  • Compresses stériles
  • 2 clamps de Barr
  • 1 paire de ciseaux stériles
Risques et contraintes
  • La section doit être réalisée le plus stérilement possible (gants stériles et désinfection).
  • Le premier clamp doit être positionné à 15 cm de l’ombilic sous peine de pincer une anse intestinale. De plus la veine du cordon est parfois utilisée pour perfuser le nouveau-né
  • La mise en place des clamps ainsi que la section du cordon ne doivent pas entraîner de tension sur le cordon, susceptible de provoquer un décollement du placenta.
  • La section du cordon doit se faire au milieu des deux clamps, au risque de provoquer une hémorragie de la mère ou du nouveau-né.
Points-clés
  • Il ne doit pas y avoir de saignement après avoir sectionné le cordon.
Critères d'efficacité

Il ne doit pas y avoir de saignement après avoir sectionné le cordon.

Réalisation
1
  • Changer les gants utilisés lors de l'accouchement et s'équiper de gants stériles et de lunette (ou visière oculaire) de protection.
  • Réaliser une première désinfection du cordon, grâce à une compresse imbibée d'antiseptique, sur la zone prévue de positionnement des clamps.
  • Poser le premier clamp à environ 10 à 15 cm de l'ombilic et le verrouiller.
  • Réaliser une seconde désinfection du cordon, avec une autre compresse imbibée d'antiseptique, tout en le pinçant pour le vider de son sang, en partant du premier clamp sur environ 3 à 5 cm. Cela évitera les projections de sang au moment de la section du cordon.
2
  • Placer le deuxième clamp à environ 3 à 5 cm du premier, coté mère.
3
  • Désinfecter le cordon entre les deux clamps au moyen d'une compresse imbibée d'antiseptique.

    En cas de réanimation du nouveau-né, cette désinfection peut ne pas être réalisée afin de gagner du temps.

4
  • Sectionner le cordon entre les deux clamps au moyen des ciseaux stériles.
5
  • Emballer le clamp avec des compresses stériles.
6
  • Protéger l'extrémité du cordon coupé (compresse stérile, sac à bébé…).
Cas particuliers
Circulaire du cordon impossible à libérer

Les deux clamps sont positionnés plus près l'un de l'autre en s'adaptant à la situation et la section se fait prudemment, les doigts du sapeur-pompier étant en protection entre le cordon et le nouveau-né afin de ne pas le blesser.

Dans ce cas, il n'y a pas le temps de changer de gants.

Nouveau-né en détresse

L'urgence à réanimer le nouveau-né impose une rapidité d'action et permet de s'affranchir de la mise de gants stériles et de l'étape désinfection du cordon en mettant seulement des gants propres.

L'expulsion a eu lieu et le cordon a été « rompu » avant l'arrivée des secours

Poser un clamp sur la partie du cordon reliée au nouveau-né et un autre clamp sur la partie qui reste relié à la mère après avoir désinfecté la zone de pose.

M.25

Réalisation d'une surveillance électrocardioscopique avec un moniteur multiparamétrique

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Le Moniteur multiparamétrique (MPP) est un appareil qui permet une surveillance de la tension artérielle, de l'oxymétrie de pouls ainsi que du rythme (morphologie de la courbe) et de la fréquence cardiaque d'une victime. La fréquence cardiaque communiquée par cette méthode est beaucoup plus fiable que celle fournie par saturation pulsée en oxygène surtout dans le cadre d'une victime critique.

Il faut la mettre en œuvre dans les situations suivantes :

  • nouveau-né critique à la naissance ;
  • lorsque la fréquence cardiaque est difficile à appréhender à la prise de pouls lors du bilan secondaire ;
  • lorsque la fiabilité de la fréquence cardiaque prise avec la saturation pulsée en oxygène est mise à défaut (victime critique, hypothermie, vernis à ongle, …) ;
  • sur demande d'un personnel (para)médical présent sur les lieux.
Matériel
  • Moniteur multiparamétrique
  • Câble avec brassard à tension artérielle adapté à la morphologie de la victime
  • Câble avec capteur d'oxymétrie de pouls
  • Câble pour tracé électrocardioscopique trois brins ou quatre brins
  • Électrodes
  • Rasoir à usage unique
Risques et contraintes
  • Le mauvais positionnement des électrodes empêche l'interprétation fiable du tracé par le médecin.
  • Dans le cas du nouveau-né ou du nourrisson, veiller à ce que les électrodes ne se chevauchent pas.
Points-clés
  • Le thorax doit être sec, dénudé et rasé si besoin.
  • La victime doit être couverte pour la protéger du froid une fois les électrodes mises en place.
  • Veiller à mettre en œuvre les corrections nécessaires pour éviter les interférences lors de l'enregistrement :
    • limiter les tremblements de la victime et les interférences liées aux mouvements ;
    • bien sécher et raser la peau de la victime ;
    • changer les électrodes défectueuses (oxydation, dessèchement du gel de contact).
Critère d'efficacité
  • Affichage d'une tension artérielle.
  • Affichage d'une oxymétrie de pouls.
  • Affichage d'une fréquence cardiaque et d'une courbe électrocardioscopique sur le moniteur multiparamétrique.
Réalisation
1
  • Mettre l'appareil multiparamétrique sous tension.

Mesure de la tension artérielle

  • Positionner le brassard à tension sur le bras nu de la victime, tuyau vers le bas, environ 2 cm au-dessus du coude.

Mesure de l'oxymétrie de pouls

  • Placer le capteur, fil sur le dessus, sur un doigt propre (nettoyer si besoin).

Surveillance du rythme et de la fréquence cardiaques

  • S'assurer que le thorax de la victime est bien sec.
  • Préconnecter les électrodes aux câbles à l'aide des boutons pressions.
  • Positionner les électrodes comme indiqué sur le schéma :
    • électrode ROUGE au niveau de la face antérieure de l'épaule droite ;
    • électrode JAUNE au niveau de la face antérieure de l'épaule gauche ;
    • électrode VERTE sous le rebord costal gauche ;
    • électrode NOIRE si présente (4 brins) sous le rebord costal droit.
  • Lire la fréquence cardiaque obtenue.

S.01

Pansement

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Cette technique est indiquée pour protéger une plaie, après son nettoyage et éventuellement sa désinfection.

En protégeant la plaie des souillures, le pansement limite le risque d'infection secondaire.

Matériel

Il existe différents types de pansements stériles ou non stériles, à réaliser à partir de compresses, bandes et adhésifs ou prêts à l'emploi, sous emballages individuels avec différentes tailles ou en bandes à découper.

Le pansement adhésif

Le pansement adhésif est prédécoupé, stérile et sous emballage individuel. Il se compose :

  • d'une compresse, éventuellement imbibée d'antiseptique ;
  • d'une fixation adhésive qui ne doit pas être irritante pour la peau (hypoallergénique).
Le pansement individuel type militaire

Le pansement individuel est, à l'origine, conçu les plaies par balle. Il peut néanmoins être utilisé pour tout type de plaie non étendue. Ce pansement est stérile. Il est contenu dans un emballage qui s'ouvre sans être déchiré, en décollant et séparant simplement les bords de l'emballage. Il se compose :

  • d'une bande non extensible ;
  • de deux compresses absorbantes, l'une fixe, l'autre mobile, pouvant ainsi se déplacer sur toute la longueur de la bande ;
  • d'une épingle permettant la fixation de la bande.
Risques et contraintes
  • Ne jamais toucher avec les doigts, mêmes recouverts de gants, la partie du pansement qui entrera en contact avec la plaie.
  • Un pansement peut cacher un saignement et un bandage circulaire peut conduire à un effet garrot. Aussi, il convient de surveiller attentivement l'apparition progressive d'une douleur diffuse ou d'un saignement et de contrôler la circulation du membre en-dessous du pansement (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).
  • Dans le cas d'un pansement du front ou du cuir chevelu, la technique ne peut pas être réalisée sur une personne allongée, suspecte d'un traumatisme du rachis cervical (En effet, il serait nécessaire de soulever la tête de la victime pour passer la bande).
Critère d'efficacité

La lésion cutanée est entièrement recouverte par le pansement et aucune douleur n'apparaît au niveau de la zone bandée après une dizaine de minutes.

Réalisation
Avec un pansement adhésif
1
  • Choisir le pansement en fonction des dimensions de la plaie.
  • Sortir le pansement de son emballage stérile.
2
  • Appliquer le pansement sur la plaie simple, en retirant les protections des zones autocollantes.
  • Appliquer les parties collantes sur la peau saine, puis les lisser avec le doigt.

S.03

Pansement avec bande

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

La bande est un moyen efficace qui permet le maintien d'un pansement appliqué sur une plaie.

Elle accroît la protection contre toutes souillures extérieures qui pourraient compromettre la guérison.

Matériel
  • Bandes de crêpes ou extensibles (5, 10, 15 cm…)
  • Ruban adhésif ou épingle de sûreté
Bandes de crêpe
Risques et contraintes
  • Un bandage trop serré est susceptible d'interrompre la vascularisation d'un membre par effet « garrot ». Le sapeur-pompier doit donc contrôler la circulation du membre en dessous du bandage (pouls, temps de recoloration cutanée, aspect de la peau).
  • Un pansement doit être posé sur toutes plaies ou brûlures avant de mettre la bande.
Points-clés
  • Le bandage doit maintenir correctement le pansement sur la plaie.
  • La circulation en aval doit être conservée.
Critères d'efficacité

Le bandage est correctement mis en place et maintient le pansement qui doit recouvrir complètement la plaie.

Réalisation
Plaie d'un segment de membre
1
  • Enrouler la bande autour du segment de membre après avoir placé le pansement sur la plaie.
2
  • Maintenir la bande avec un morceau de ruban adhésif ou une épingle de sûreté.
Plaie du crâne
1
  • Enrouler la bande autour de la tête après avoir placé le pansement sur la plaie.
2
  • Maintenir la bande avec un morceau de ruban adhésif ou une épingle de sûreté.
Remarque

Cette technique ne peut être réalisée sur une personne allongée, suspectée d'un traumatisme du rachis cervical, du fait de l'obligation de lever la tête de la victime pour passer la bande.

Plaie du thorax
1
  • Enrouler la bande autour du thorax après avoir placé le pansement sur la plaie.
2
  • Maintenir la bande avec un morceau de ruban adhésif ou une épingle de sûreté.

S.05

Emballage des brûlures au moyen de compresses Hydrogel stériles

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Les compresses d'hydrogel stériles sont utilisées pour assurer le refroidissement des brûlures thermiques dont la surface l'autorise.

Leur utilisation est indiquée en l'absence de point d'eau tempérée ou quand la localisation de la brûlure rend le refroidissement à l'eau difficile (ex : brûlure de la face). La mise en place des compresses et de leur emballage limite les risques d'infection.

Elles peuvent cependant, après avis du médecin être laissées pendant le transport, pour un effet antidouleur jusqu’à 30 minutes ou si les brûlures sont :

  • > 30 % chez l'adulte ;
  • > 10 % chez l'enfant ;
  • > 5 % chez le nourrisson.
Matériel
  • Compresses d'hydrogel stériles pour brûlures
  • Gants propres
  • Paire de ciseaux stériles
Risques et contraintes
  • Les compresses d'hydrogel ne doivent pas être périmées et l'emballage ne doit pas être endommagé.
  • L'application doit être particulièrement bien réalisée dans les zones difficiles (creux poplités, creux axillaires, plis sous mammaires…).
  • La compresse sera appliquée directement sur les vêtements si ceux-ci adhérent à la peau et n'ont pu être retirés.
  • L'emballage doit recouvrir l'intégralité de la compresse afin d'éviter l'écoulement de l'hydrogel.
  • Les compresses ne sont pas indiquées en cas de brûlures chimiques, qui, elles, imposent un rinçage abondant pour éliminer le produit.
Points-clés

La compresse d'hydrogel doit être en contact avec l'intégralité de la surface brûlée.

La compresse d'hydrogel doit être en contact avec l'intégralité de la surface brûlée.

Critères d'efficacité

Le refroidissement de la brûlure entraîne une diminution de la douleur.

Réalisation
1
  • S'équiper de gants propres.
  • Faire ouvrir l'emballage des compresses de taille adaptée à la brûlure.
  • Saisir la compresse par ses extrémités et la sortir délicatement de son emballage.
2
  • Appliquer la compresse sur la totalité de la surface brûlée en veillant à ce qu'elle soit en contact avec celle-ci.
3
  • Maintenir la compresse en utilisant en priorité son emballage, en particulier pour les compresses 20 × 20 (maintenu par un ruban adhésif…).
4

En cas de brûlure du visage :

  • Découper, sur une compresse 20 × 20, les zones des orifices (yeux, bouche et nez) au moyen de ciseaux stériles (ciseaux présents dans le kit accouchement).

S.06

Prise en charge d'un membre sectionné

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Le froid permet de préserver un membre ou une partie de membre arraché ou sectionné dans l'attente de sa réimplantation. Il doit donc être conditionné le plus rapidement possible en utilisant le matériel « membre sectionné » pour permettre son acheminement avec la victime vers la structure d'accueil.

Matériel

Exemple de composition d'un lot « membre sectionné » :

  • un sac isotherme doublé à l'intérieur d'une poche plastique étanche destinée à recevoir le membre amputé ;
  • quatre sacs réfrigérants instantanés ;
Risques et contraintes

Le membre sectionné ne doit jamais être mis en contact direct avec la glace ; les gelures pouvant compromettre sa réimplantation.

Points-clés
  • Le sapeur-pompier doit se munir de gants propres.
  • Le membre sectionné doit être :
    • protégé par un champ stérile ;
    • placé au froid sans contact direct avec la glace.
Critères d'efficacité

Le membre amputé est rapidement et correctement préservé dans le kit prévu à cet effet.

Réalisation
1
  • Se munir de gants propres ou de gants stériles.
  • Demander à un autre sapeur-pompier d'ouvrir l'emballage du champ stérile sans le toucher.
2
  • Envelopper le membre amputé dans le champ stérile.
3
  • Placer le tout à l'intérieur du sac plastique contenu dans le sac isotherme.
  • Refermer le sac plastique.
4
  • Activer les sacs réfrigérants instantanés (ou se doter de glace).
5
  • Placer les sacs réfrigérants instantanés (ou la glace) à l'intérieur du sac isotherme entre sa face interne et le sac plastique contenant le membre amputé.
  • Maintenir le sac isotherme fermé à l'aide d'un morceau de ruban adhésif.
6
  • Écrire sur le sac :
    • le nom de la victime ;
    • l'heure de survenue de l'amputation.

S.07

Prise en charge d'une plaie thoracique : le pansement trois côtés

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

En l'absence de corps étranger, et parce qu'une plaie thoracique ne peut ni être comprimée par voie externe ni bénéficier d'un packing du fait de l'anatomie thoracique, il convient de réaliser un pansement trois côtés.

Il doit être réalisé devant toute plaie thoracique, quel que soit son caractère hémorragique ou soufflant. Le risque d'une plaie thoracique est le pneumothorax compressif qui provoquera à très court terme le décès de la victime par compression des cavités cardiaques.

Le pansement trois côtés permet un drainage passif de ce pneumothorax mais également d'éviter l'obstruction complète de la plaie qui majorerait ce phénomène d'entrée gazeuse dans la plaie.

Matériel

Pour un pansement trois côtés non industriel :

  • Gants à usage unique et EPI adaptés
  • Compresses stériles
  • Rouleau de sparadrap
Risques et contraintes
  • Rester le plus propre possible lors de la mise en place du pansement.
  • Le pansement doit être appliqué sur une peau propre et sèche.
  • L'orifice libre du pansement doit être déclive, vers le bas et l'extérieur de la victime.
  • Les trois côtés fixés doivent être renforcés.
  • La détresse respiratoire puis circulatoire peut arriver dans un délai très bref.
Points-clés
  • L'orifice libre doit être déclive pour permettre l'écoulement du sang et éviter l'obstruction de la plaie.
  • La totalité de la plaie doit être couverte.
  • Le sparadrap doit être doublé ou triplé.
  • La victime doit être impérativement placée en position demi-assise.
Critères d'efficacité

Si la plaie du thorax est soufflante, l'efficacité du pansement trois côtés se voit avec un plaquage du pansement à l'inspiration et une ouverture du coté libre à l'expiration.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Placer la victime en position demi-assise afin de faciliter la respiration de la victime, position d'attente traditionnelle mais également de répartir les fluides gazeux et liquidiens dus à cette plaie pénétrante.
  • Maintenir la victime en position demi-assise.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Préparer et peler l'emballage des compresses stériles.
  • Garder l'opercule en plastique qui constituera le pansement.
  • Nettoyer au sérum physiologique, soigneusement la plaie et en particulier ses bords à l'aide des compresses.
  • Appliquer l'opercule plastique sur la plaie.
  • Fixer de façon hermétique 3 bords de cet opercule à l'aide de sparadrap en laissant un bord libre en oblique (vers le bas et l'extérieur de la victime) pour permettre le drainage (ou l'écoulement) des fluides.
  • Contrôler l'efficacité du pansement en s'assurant qu'il couvre bien toute la plaie, et qu'il se plaque à l'inspiration et s'ouvre à l'expiration en cas de plaie soufflante.
  • Renforcer la fixation du pansement en doublant ou triplant celui-ci au niveau des trois côtés fixés du pansement.
Remarque

Si l'opercule plastique du paquet de compresse est trop petit par rapport à la plaie, en assembler deux ou obstruer la partie de la plaie dépassant de cet opercule avec le sparadrap.

S.08

Application de froid

Nombre de sapeurs-pompiers : 1

Cette technique est indiquée chez une victime consciente qui présente :

  • un traumatisme de membre y compris des articulations, en l'absence de plaie ;
  • une piqûre d'insecte.

L'application de froid permet d'atténuer la douleur et de limiter le gonflement.

Matériel

L'application de froid peut être réalisée avec :

  • de l'eau mélangée à de la glace (en cubes ou pilée) ;
  • avec des compresses chimiques froides de différentes tailles.

Les bombes cryogènes sont réservées à l'usage médical.

Risques et contraintes

L'application de froid est proscrite :

  • sur une plaie ;
  • chez une victime qui a perdu connaissance.

Une application de froid prolongée peut provoquer :

  • des réactions cutanées comme une rougeur ou une pâleur intense, l'apparition de petites cloques ;
  • des gelures caractérisées par une peau « cartonnée » quand on la touche.

Si tel est le cas, interrompre immédiatement l'application de froid.

Évaluation

L'application de froid entraîne une diminution de la douleur et du gonflement sans provoquer de désagréments pour la victime.

Réalisation

L'application de froid doit être la plus précoce possible et s'étendre au-delà de la zone douloureuse.

La durée d'application ne doit pas excéder vingt minutes. Elle peut être réduite de moitié en cas d'inconfort causé à la victime

La compresse de froid ou la poche de glace ne doit pas être appliquée directement sur la peau, il faut l'envelopper dans un linge, ou protéger la peau par des compresses.

En utilisant de l'eau et de la glace
1
  • Remplir d'eau un sachet plastique ou une vessie de glace et y ajouter des glaçons, de la glace pilée ou de la neige.
2
  • Chasser l'air en excédent et fermer hermétiquement la poche.

L' air est un excellent isolant. C'est pourquoi il convient de le chasser de la vessie ou du sac contenant la source de froid afin d'en améliorer l'efficacité.

  • Envelopper la poche dans un linge (serviette, torchon) et l'appliquer sur la zone concernée.
En utilisant une compresse chimique
1
  • Générer le froid, conformément aux indications du constructeur.
2
  • Envelopper la poche dans un linge (serviette, torchon) et l'appliquer sur la zone concernée.

I.01

Restriction du rachis cervical au moyen d'un collier cervical

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Dans un contexte de traumatisme du rachis suspecté (circonstances de l'accident, victime inconsciente retrouvée au sol…) ou évident (douleurs ressenties par la victime), une stabilisation du rachis cervical par un maintien de la tête en position neutre doit être réalisé dès que possible dans la mesure où aucun autre geste de sauvegarde plus important n'est à réaliser.

Si l'indication de stabilisation du rachis est confirmée à l'issue du bilan primaire et secondaire (cf. procédure 15.1), alors une restriction par collier cervical est systématiquement mise en place pour stabiliser le cou de la victime.

En limitant les mouvements de flexion, d'extension, de torsion ou les mouvements latéraux, le collier cervical diminue le risque d'aggravation d'un traumatisme du rachis. Toutefois, il n'est pas suffisant à lui seul pour empêcher tout mouvement de la nuque.

Il est donc nécessaire de conserver, en plus du collier cervical, un maintien de la tête dans l'attente d'une immobilisation complète. Ce maintien de tête peut être interrompu si besoin, en présence d'une victime allongée sur le dos, calme et coopérante, après lui avoir demandé de ne pas bouger la tête.

Sa mise en place peut se faire sur une victime allongée à plat dos, assise ou debout.

Elle est réalisée systématiquement à deux sapeurs-pompiers, après un maintien et une remise en position neutre de la tête (cf. fiche technique G.14).

Matériel
  • Collier cervical de taille adaptée
Risques et contraintes

Tout mouvement de la tête de la victime au cours de la mise en place du collier cervical doit être proscrit pour éviter une aggravation d'un traumatisme de la colonne cervicale.

  • Si le collier cervical n'est pas de taille adaptée au cou de la victime, celui-ci peut :
    • s'il est trop petit ou trop grand, permettre des mouvements de bascule de la tête ;
    • s'il est trop serré, comprimer la trachée et les vaisseaux du cou.
  • Le collier cervical ne limite pas en totalité les mouvements de flexion, de rotation et de latéralité de la nuque.
  • Tout ce qui entrave la pose du collier cervical (hémorragie cervicale abondante, fracture de la mandibule, incapacité à mettre la tête en position neutre, tailles ou morphologies de cou particulières, etc.) imposera un maintien de la tête manuel tout au long de la prise en charge.
  • Le collier cervical peut entraîner des compressions vasculaires c'est pourquoi il doit être desserré (ou enlevé) une fois la victime immobilisée dans le matelas à dépression.
Points-clés
  • Le collier doit être de taille adaptée.
  • Sa mise en place ne doit pas mobiliser le rachis.
  • Une fois mis en place, le collier cervical doit être en contact avec :
    • le menton et le sternum en avant ;
    • le haut du dos et la base de la tête en arrière ;
    • les clavicules et les épaules sur les côtés.
  • Il ne doit en aucun cas gêner la respiration de la victime.
Critères d'efficacité

Le collier cervical limite au mieux les mouvements de la nuque de la victime particulièrement au cours de sa mobilisation.

Réalisation
Victime allongée sur le dos
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête en position neutre pendant toute la manœuvre.
  • Se placer à genou dans l'axe de la victime, derrière sa tête.
  • Maintenir cette dernière en position neutre, à deux mains, coudes posés sur les genoux.
  • Ne pas relâcher la tête pendant toute la durée de la manœuvre de la pose du collier cervical.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Se positionner sur le côté de la victime.
  • Dégager les vêtements et les bijoux au niveau de la base du cou, si leur volume ou leur position risque de limiter l'efficacité ou de gêner la mise en place du collier cervical.
3

Sapeur-pompier n° 2

  • Choisir la taille du collier cervical (adulte ou enfant) :
    • prendre la mesure avec les doigts entre le haut de l'épaule et la base du menton ;
    • reporter la mesure sur le collier.
4
  • Vérifier les critères de bonne position du collier (cf. « points clés »).
5

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête dans l'attente d'une immobilisation complète du rachis.
Victime assise ou debout
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer derrière la tête de la victime et la maintenir dans l'axe du corps, en position neutre.
  • Maintenir la tête en position neutre durant toute la manœuvre.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Dégager les vêtements et les bijoux au niveau de la base du cou, si leur volume ou leur position risque de limiter l'efficacité ou de gêner la mise en place du collier cervical.
3

Sapeur-pompier n° 2

  • Choisir la taille du collier cervical (adulte ou enfant) :
    • prendre la mesure avec les doigts entre le haut de l'épaule et la base du menton ;
    • reporter la mesure sur le collier.
4

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer le soutien de menton bien en place sous ce dernier.
  • Entourer le cou de la victime avec le collier et fixer les bandes auto-agrippantes.

Si vous avez besoin d'une taille différente, enlever le collier, puis le redimensionner et le réappliquer.

5
  • Tirer l'arrière du collier dans une position confortable tout en maintenant la partie avant en place.
  • Ajuster le collier sans appuyer sur la trachée.
  • Fixer la bande auto-agrippante.

Vérifier les critères de bonne position du collier (cf. « points clés »).

6

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête dans l'attente d'une immobilisation complète du rachis.
Remarque

Une fois la victime immobilisée dans le MID, le collier cervical est retiré sauf avis médical contraire.

I.02

Restriction du rachis cervical au moyen d'une attelle cervico-thoracique

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

L'attelle cervico-thoracique (ACT) est utilisée pour extraire, en restreignant les mouvements du rachis, une victime assise ou située dans un espace restreint lorsqu'un traumatisme de la colonne vertébrale est suspecté (cf. procédure 15.1), avant de l'allonger et de l'immobiliser complètement sur un plan dur ou mieux, sur un matelas d'immobilisation à dépression.

L'ACT est retirée une fois la victime posée sur le MID.

Les contraintes liées au délai de mise en œuvre de l'ACT limitent son utilisation aux circonstances suivantes :

  • lorsque les lieux sont sécurisés ;
  • lorsque la victime n'est pas critique et que le temps ne représente pas une priorité.
Matériel

L'attelle cervico-thoracique (ACT) est composée :

  • d'un corset semi-rigide constitué d'une bande thoracique reliée à un rabat de tête
  • de 3 sangles thoraciques
  • de 2 sangles de cuisses
  • de 3 poignets de portage
  • d'un coussin de tête
  • de deux sangles de maintien de la tête au niveau du front et du menton

La pose d'un collier cervical est préalable à la mise en place d'une ACT.

Risques et contraintes

La mise en place de l'ACT peut entraîner une mobilisation du rachis ou des membres inférieurs.

Points-clés

Cette technique doit être adaptée en fonction de la position de la victime et de l'espace dans lequel elle se trouve en respectant les points clefs.

  • La mise en place se fait :
    • tête de la victime en position neutre ;
    • en respectant l'axe « tête-cou-tronc ».
  • L'ACT est correctement installée si :
    • elle prend appui sous les aisselles de la victime ;
    • elle est suffisamment serrée pour ne pas bouger ou glisser ;
    • le rachis doit être en contact avec l'attelle ;
    • la tête de la victime est immobilisée en position neutre.
Critères d'efficacité

Correctement installée, elle assure une restriction des mouvements de l'axe « tête-cou-tronc » de la victime.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer derrière la victime.
  • Effectuer le maintien de la tête en prise latéro-latérale.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Préparer l'ACT et la disposer à proximité de la victime.
  • Contrôler la motricité et la sensibilité de l'extrémité de chaque membre, si cela n'a pas été réalisé au cours du bilan secondaire.
3

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Décoller légèrement la victime du dossier du siège tout en maintenant l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Examiner alors le dos de la victime.
4

Sapeur-pompier n° 3

  • Maintenir la victime dans cette position.

Sapeur-pompier n° 2

  • Détacher préalablement les sangles de la cuisses, si nécessaire.
  • Insérer l'ACT, extrémité de la tête en premier entre le dos de la victime et le dossier du siège, sans toucher les avant-bras du sapeur-pompier n° 1 qui maintient la tête de la victime.
  • Un relais du maintien de la tête peut être réalisé lors de la procédure pour faciliter la mise en place de l'ACT.

Faire attention que les sangles de cuisses soient bien de chaque côté du siège pour le reste de la manœuvre.

5

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Centrer l'ACT sur l'axe de la colonne vertébrale et ramener la victime au contact de l'ACT.
  • Veiller à ce que les parties supérieures de ses bandes thoraciques soient au contact des aisselles.
6

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Fixer et serrer modérément les sangles thoraciques afin de maintenir le corset en place.
7

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3

  • Engager les sangles de cuisse sous le genou puis les faire remonter jusqu'au pli de l'aine par des mouvements de va et vient. Être vigilant de ne pas « torsader les sangles ».
  • Connecter les sangles sans les croiser puis les serrer.
8

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Amener prudemment la victime contre l'ACT.

Parfois, il peut être nécessaire (douleur, morphologie de la victime), de combler l'espace situé entre la partie postérieure de la tête et l'ACT avec le coussin.

9

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Ramener le rabat de tête de chaque côté de la tête de la victime.

Sapeur-pompier n° 1

  • Reprendre le maintien de la tête par-dessus le rabat.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Fixer le rabat de tête au moyen des deux sangles :
    • la première prend appui sur le front de la victime ;
    • la seconde prend appui sous le menton, sur la partie haute et rigide du collier cervical.
10

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Ajuster et resserrer les fixations de façon à ce que l'attelle ne glisse pas au cours du relevage de la victime, tout en évitant de comprimer le thorax et de limiter les mouvements respiratoires.

Sapeurs-pompiers n° 2 ou n° 3

  • Contrôler la motricité et la sensibilité de chaque membre.
  • Relâcher la tête de la victime.
Remarques

Une fois l'ACT posée, l'extraction de la victime peut être effectuée pour qu'elle soit immobilisée dans un MID, en s'aidant éventuellement d'un plan dur.

Les sangles thoraciques peuvent entrainer une compression limitant une bonne ventilation. Ainsi, le principe est de retirer l'ACT avant le transport si la procédure ne compromet pas le respect de l'axe tête-cou-tronc. à défaut, toutes les sangles seront desserrées. Si un plan dur a été utilisé, le retirer en même temps que l'ACT.

Cas particulier
  • Chez la femme enceinte, au cours des derniers mois de la grossesse, ne pas fixer la sangle thoracique inférieure.
  • Chez une victime qui présente un traumatisme du thorax, ne pas serrer la sangle thoracique supérieure pour ne pas limiter la respiration de la victime.
  • Chez une victime qui présente une suspicion de fracture du fémur, ne pas placer la sangle de la cuisse correspondante.
  • Chez l'enfant, il est possible de rouler une couverture devant le thorax et l'abdomen si l'ACT est trop grande.
  • Chez une victime d'un AVP dans un véhicule léger peu déformé, préalablement à la mise en place de l'ACT, le maintien de la tête effectuée par l'écureuil sera relayé par un équipier en occipito-mentonnier avec maintien du thorax par les avant-bras.
Pose d'une attelle cervico-thoracique à deux secouristes

Dans certaines circonstances exceptionnelles, où la possibilité d'accéder à la victime suspecte d'un traumatisme du rachis à 3 ou 4 sauveteurs est impossible, il est nécessaire de restreindre les mouvements du rachis avant de mobiliser la victime par la mise en place d'une attelle cervico-thoracique à deux sauveteurs.

Ces situations peuvent se retrouver en secours en montagne, canyon, sites souterrains, bateaux, sites industriels, etc.

Dès lors que c'est possible, la coopération de la victime est recherchée en lui demandant de rester immobile.

Le matériel nécessaire (ACT) est complété par deux liens permettant de solidariser les membres inférieurs de la victime lorsqu'elle est trouvée allongée, ce qui facilite les manœuvres de retournement. Ils seront placés au niveau des chevilles et des genoux (sauf lésions l'empêchant).

Le principe qui prévaut est celui du respect de l'axe tête-cou-tronc. Un collier cervical sera posé avant l'ACT.

Il n'existe pas de méthode qui garantisse l'innocuité de la manœuvre. Il est recommandé aux équipes de s'entraîner dans différentes configurations pour limiter les éventuels effets délétères.

Une fois l'ACT en place, la victime peut être mobilisée pour être immobilisée dans un dispositif d'immobilisation adapté (MID, civière de secours en montagne, etc.).

I.03

Retournement d'une victime à plat ventre au moyen du plan dur

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Le retournement d'une victime retrouvée sur le ventre suspecte d'un traumatisme de la colonne vertébrale peut se faire au moyen du plan dur.

Matériel
  • Plan dur
  • Rembourrage (coussin…) si nécessaire
Risques et contraintes
  • Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit permettre de détecter toute aggravation.
  • Afin de respecter l'axe tête cou tronc, l'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
  • Le retournement doit se faire du côté opposé au regard de la victime.
Points-clés
  • Le maintien de la tête est poursuivi tout au long de la procédure.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
  • La tête doit être centrée sur l'immobilisateur de tête.
  • Les mouvements de la colonne vertébrale doivent être limités lors de la procédure.
Critères d'efficacité
  • La victime initialement à plat ventre se retrouve à plat dos, centrée sur le plan dur.
  • Le retournement en'a pas entraîné d'aggravation de lésion de la colonne vertébrale.
Réalisation
1

Dès qu'il se trouve en présence d'une victime sur le ventre :

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer en trépied, genou relevé du côté du retournement. Le genou à terre se trouve dans le prolongement de l'épaule de la victime, du côté opposé au regard.

Cette position permet d'anticiper le retournement de la victime tout en assurant la rectitude du rachis cervical.

  • Assurer le maintien de la tête en prise occipito-frontale.
2

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Ramener, si nécessaire, les membres inférieurs de la victime dans l'axe du corps en maintenant le bassin.
  • Examiner rapidement le dos de la victime pour déceler une lésion éventuelle ou retirer des débris.
3

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Glisser les mains de la victime sous ses cuisses (face palmaire contre la cuisse).
  • Placer contre elle un rembourrage de 3 à 4 cm d'épaisseur au niveau du tronc du côté du retournement.
  • Placer le plan dur muni de l'immobilisateur de tête à environ 10 cm de la victime du côté du retournement de façon à ce que l'immobilisateur de tête soit au-dessus de la tête de la victime (décaler le plan dur d'une quarantaine de centimètres).
4

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer à genoux sur le plan dur et saisir la victime au niveau de l'épaule, de la hanche et des membres inférieurs.

Sapeur-pompier n° 1 : « De la tête aux pieds êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

5

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Assurer, en tirant, la rotation de la victime sur son côté. La rotation de la victime se fait lentement et d'un bloc. Pendant cette manœuvre les sapeurs-pompiers doivent garder les bras tendus.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner le mouvement de la tête, pour l'amener en position neutre.

Sapeur-pompier n° 1 : « Halte ! »

La rotation est interrompue dès que la victime est sur le côté.

6

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Dégager, chacun son tour, le plan dur en venant poser les genoux au sol contre le plan dur.
  • Adapter la position des mains afin de pouvoir soutenir la victime.

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Poursuivre la rotation de la victime jusqu'à ce qu'elle soit sur le dos.
7

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Recentrer, si nécessaire la victime tout en la hissant afin de venir poser sa tête sur l'immobilisateur de tête :
    • engager les mains dans les poignées de portage ;
    • repousser la victime à l'aide des avant-bras.
  • Relayer le maintien de la tête pour que le sapeur-pompier n° 1 puisse se repositionner en prise latéro-latérale.
Cas particulier
  • Le retournement d'une victime casquée suit la même procédure.

I.04

Prise en charge d'une victime traumatisée debout au moyen du plan dur

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Toute victime prise en charge debout qui nécessite le maintien de l'axe de son rachis peut être allongée au moyen d'un plan dur.

Matériel
  • Plan dur
Risques et contraintes
  • Afin de respecter l'axe tête cou tronc, l'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Le maintien de la tête est poursuivi tout au long de la procédure.
Critères d'efficacité
  • Lors de l'horizontalisation de la victime, celle-ci est plaquée contre le plan dur.
  • La manœuvre n'a entraîné aucune aggravation d'une lésion de la victime.
Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Aborder la victime de face afin de réaliser un maintien de la tête en position neutre en anticipant la position des mains pour pouvoir poser un collier cervical.

Sapeur-pompier n° 2

  • Préparer le plan dur.

Sapeur-pompier n° 3

  • Mettre en place un collier cervical.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer le plan dur contre le dos de la victime et vérifier que rien ne peut gêner sa bascule au sol.
  • Ajuster, si nécessaire la position de l'immobilisateur de tête à la taille de la victime.
  • Saisir le plan dur par sa partie supérieure.
3

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer face à la victime, à côté du sapeur-pompier n° 1.
  • Passer un avant-bras sous l'aisselle de la victime.
  • Saisir la poignée du plan dur la plus haute possible pour assurer un maintien optimal de la victime.
  • Placer l'autre main de manière à relayer le maintien de la tête du sapeur-pompier n° 1.
4

Sapeur-pompier n° 1

  • Passer sa main libre sous l'aisselle de la victime.
  • Saisir la poignée du plan dur la plus haute possible pour assurer un maintien optimal de la victime.
  • L'autre main continue à assurer le maintien de la tête en plaçant le pouce sur la pommette de la victime (ceci afin d'anticiper la flexion réflexe de la tête de la victime lors de la bascule en arrière).
5

Sapeur-pompier n° 2 : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 2 : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 3

  • Allonger la victime en basculant en arrière l'ensemble « plan dur – victime ».
  • S'assurer que la tête de la victime reste au contact du plan dur et dans l'axe du tronc.

Sapeur-pompier n° 2

  • Accompagner l'ensemble « plan dur – victime » jusqu'au sol.
6

    Sapeur-pompier n° 2

  • Assurer le maintien de la tête en relais des sapeurs-pompiers n° 1 et n° 3.
Cas particuliers
  • Un motard casqué peut être retrouvé debout après avoir chuté et se plaindre de douleurs localisées au niveau du rachis : sa prise en charge pour l'allonger au moyen du plan dur se fera après avoir retiré l'immobilisateur de tête (afin de compenser la hauteur du casque).

I.05

Immobilisation d'une victime sur le dos au moyen d'un plan dur

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

L'immobilisation d'une victime au moyen du plan dur reste l'exception, la référence étant le matelas immobilisateur à dépression.

L'immobilisation sur un plan dur implique la solidarisation :

  • du corps de la victime avec le plan dur grâce à la sangle araignée ou aux sangles dites standards.
  • de la tête de la victime à l'immobilisateur de tête grâce aux cales-tête.
Matériel
  • Plan dur
  • Collier cervical, immobillisateur de tête
Risques et contraintes
  • Ce type d'immobilisation ne convient pas pour une victime ayant un trouble de la statique vertébrale comme les cyphoses des personnes âgées.
  • Cette immobilisation n'est pas indiquée pour des transports longs car elle fait courir des risques d'escarres.
  • Cette immobilisation est généralement inconfortable.
  • Le non-respect de la technique est susceptible d'aggraver une lésion de la colonne vertébrale.
  • Des sangles thoraciques trop serrées sont susceptibles d'aggraver une détresse respiratoire.
Critères d'efficacité

Une fois immobilisée, la victime :

  • ne peut faire aucun mouvement spontané de la tête  ;
  • a l'axe « tête-cou-tronc » maintenu  ;
  • ne peut glisser ni vers le haut, ni vers le bas, ni sur le côté  ;
  • peut respirer sans gêne, malgré les sangles  ;
  • ne présente aucun signe d'aggravation d'une lésion de la colonne vertébrale.
Réalisation

D’autres techniques sont néanmoins utilisables comme celles du pont à quatre porteurs (cf. fiche technique D.08 et D.05) ou en s'aidant d'un brancard cuillère (cf. fiche technique D.03).

La mise en œuvre de cette technique nécessite trois sapeurs-pompiers.

1

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer derrière la victime et maintient la tête de la victime pendant toute la manœuvre.

C'est ce sapeur-pompier qui guide et commande l'ensemble de la manœuvre.

2

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Contrôler la motricité et la sensibilité de l'extrémité de chaque membre, si cela n'a pas été réalisé au cours du bilan secondaire.
  • Placer la face palmaire des mains de la victime sur les cuisses de celle-ci.

En aucun cas, le membre supérieur du coté du retournement ne doit être placé au dessus de la tête car ce déplacement entraîne un mouvement au niveau de la colonne vertébrale.

Réaligner, si nécessaire, les membres inférieurs de la victime dans l'axe de son corps tout en maintenant le bassin.

3

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Placer contre la victime, du côté du retournement, un rembourrage de 3 à 4 cm d'épaisseur (coussin de l'ACT ou couverture roulée ou autre moyen).
  • Placer le plan dur équipé de l'immobilisateur de tête le long du blessé du côté opposé au retournement.
4

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer à genou du côté du retournement, à quelques centimètres du blessé, au niveau du thorax et du bassin de la victime.
5
  • Saisir la victime du côté opposé au retournement au niveau de l'épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés.

La main de la victime peut être bloquée contre le haut de la cuisse de la victime par la main d'un sapeur-pompier.

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

6

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Tourner la victime vers eux.

Lors de cette rotation, les sapeurs-pompiers doivent garder les bras tendus et utiliser le poids de leur corps pour donner de la force à leur mouvement.

La rotation de la victime se fait lentement et d'un bloc ; elle est arrêtée dès que la victime est sur le côté.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner le mouvement pour garder la tête du blessé dans l'axe du tronc.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Examiner rapidement le dos de la victime tant qu'elle est sur le côté (enlever les morceaux de verre qui pourraient la blesser).
7

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Glissez le plan dur ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Glisser le plan dur sous le dos de la victime ; Pour cela, ils lui donnent une inclinaison de façon à ce qu'il vienne se plaquer contre le blessé et le maintienne dans cette position et que le coussin de tête soit bien positionné au niveau de la tête de la victime.
  • Indiquer quand le plan dur est en place.
8

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Reposer la victime et le plan dur délicatement sur le sol.
9

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Repositionner la victime au centre du plan dur en la faisant glisser si nécessaire tout en maintenant l'axe « tête-cou-tronc » et sous les ordres du sapeur-pompier n° 1.
10

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Solidariser la tête de la victime au plan dur en plaçant successivement :
    • les blocs immobilisateurs latéraux de chaque côté de la tête ;
    • la sangle de fixation frontale puis mentonnière.
11
  • À la fin de la manœuvre, les sapeurs-pompiers peuvent alors :
    • relâcher le maintien de la tête ;
    • solidariser la victime sur le plan dur à l'aide :
      • d'une sangle araignée,
      • de plusieurs sangles placées au niveau de la partie supérieure du tronc, du bassin et des membres inférieures.

Cette immobilisation peut être complétée en s'aidant éventuellement d'une couverture roulée ou d'un coussin placé entre les jambes de la victime.

  • Contrôler la motricité et la sensibilité de l'extrémité de chaque membre.

I.07

Immobilisation d'une victime au moyen d'un Matelas Immobilisateur à Dépression (MID)

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Le matelas immobilisateur à dépression (MID) est utilisé pour immobiliser une victime dans les circonstances suivantes :

Traumatiques :

  • suspicions de lésion du rachis : le MID est le matériel d'immobilisation de référence (il permet en outre de s'adapter à des contraintes posturales liées à la victime ou liées à une détresse respiratoire) ;
  • suspicions de fracture du bassin ;
  • en complément de l'attelle à traction de membre inférieur pour les suspicions de fracture du fémur ;
  • lors de lésions multiples.

Non traumatiques :

  • lors de brancardages en passages exigus ;
  • position assise lors de détresse respiratoire ;
  • victime lourdement médicalisée.

En immobilisant en bloc le corps d'une victime, le MID permet de respecter l'axe tête cou tronc et limite ainsi toute aggravation d'une éventuelle lésion de la moelle épinière.

Son principe de fonctionnement consiste à aspirer l'air contenu dans l'enveloppe étanche, ce qui provoque une agglutination de petites billes qui rigidifient le matelas. Il prend alors la forme du corps de la victime.

Matériel
  • MID recouvert d'un drap à usage unique
  • pompe manuelle à dépression
Immobilisateur à dépression
Pompe à dépression
Risques et contraintes
  • Une fois la victime installée sur le MID, l'ensemble « victime matelas » doit être déposé sur un brancard disposé à proximité immédiate et arrimé pour permettre le transport.
  • Le MID une fois rigidifié ne peut être utilisé seul que pour brancarder une victime sur quelques mètres ou dans un escalier étroit. Pour un brancardage plus long il sera automatiquement posé sur un plan dur ou un brancard, pour améliorer sa rigidité.
  • Correctement installée sur un MID, une victime est immobilisée. Cependant, les sapeurs-pompiers doivent, en permanence, surveiller la rigidité du matelas. En effet, toute piqûre ou déchirure du matelas, peut entraîner une perte de rigidité immédiate. La victime n'est alors plus immobilisée.
  • Un épanchement de sang de la victime (hémorragie extériorisée ou reprise d'une hémorragie externe) peut facilement être masqué par ce type d'immobilisation.
Points-clés
  • Le MID ne doit pas appuyer sur le sommet du crâne car lors de l'aspiration de l'air, la rétraction normale du MID risque de provoquer une flexion de la tête.
  • L'immobilisation se fait en maintenant l'axe « tête-cou-tronc » de la victime.
  • Aucun mouvement de la tête ne doit être possible.
  • La victime ne doit pouvoir glisser ni vers le haut, ni vers le bas, ni sur le côté.
  • Les sangles ne doivent pas gêner la respiration.
Critères d'efficacité
  • La victime ne peut pas bouger.
  • La manœuvre n'a entraîné aucune aggravation d'une lésion de la victime.
Réalisation

L'installation d'une victime sur le MID est effectuée en utilisant :

1
  • Placer le MID à proximité de la victime dans une position adaptée à la technique de relevage qui va être mise en œuvre.
  • Préparer le MID en l'étalant au sol (surface plane), éventuellement sur une bâche de protection (valve située aux pieds de la victime).
  • Ouvrir le robinet et répartir les billes.
2
  • Mettre en place un drap à usage unique.
  • Rouler la partie libre le long d'un côté du MID. Elle sera déployée une fois que la victime sera installée sur le matelas.
3
  • Déposer la victime sur le MID, en utilisant une technique de relevage adaptée, et retirer le dispositif de portage si nécessaire.
  • Envelopper si nécessaire la victime dans le drap et éventuellement une couverture bactériostatique.

Sapeur-pompier n° 1

  • En cas de suspicion de traumatisme du rachis, continuer à assurer le maintien de la tête.
4

Sapeur-pompier n° 2

  • Rapprocher les bords du MID pour maintenir latéralement la tête de la victime.

Sapeur-pompier n° 1

  • Retirer délicatement vos mains afin d'assurer le maintien de la tête avec les bords du MID.

Le MID ne doit en aucun cas appuyer sur le sommet du crâne car l'aspiration de l'air entraînerait par rétraction une flexion de la tête.

  • Préparer et positionner les rembourrages pour combler les creux naturels :
5

Sapeur-pompier n° 2

  • Rapprocher les bords du MID au niveau des épaules et du bassin.

Sapeur-pompier n° 3

  • Assurer le maintien latéral du MID avec vos avant-bras.
6

Sapeur-pompier n° 2

  • Fixer les sangles du MID. Les deux sangles du torse sont croisées en premier.
7

Sapeur-pompier n° 3

  • Faire le vide à l'intérieur du MID, en aspirant l'air avec un dispositif d'aspiration, jusqu'à ce que le MID devienne dur.
8

Sapeur-pompier n° 3

  • Fermer le robinet et déconnecte le dispositif d'aspiration.
  • Ajuster et compléter le serrage des sangles de maintien.

Sapeur-pompier n° 1

  • Relâcher le maintien de la tête.
  • Poser l'ensemble « victime – MID » sur un plan dur (si brancardage long) ou un brancard après l'avoir arrimé.
  • Une fois la victime immobilisée, desserrer le collier cervical.
Remarque

À l'hôpital, la victime doit être placée sur le brancard de l'hôpital conditionné avec son matériel d'immobilisation. Le retrait du matériel d'immobilisation est sous la responsabilité de l'hôpital et idéalement le transfert d'une victime suspecte d'un traumatisme du rachis entre deux dispositifs se fait à l'aide d'un brancard cuillère (cf. fiche technique D.03).

I.08

Immobilisation d'un membre au moyen d'une attelle à dépression

Nombre de sapeurs-pompiers : 2 ou 3

L'immobilisation d'un membre traumatisé à l'aide d'une attelle à dépression limite les mouvements de ce membre, prévenant ainsi la survenue de complications, et diminue la douleur.

Les attelles à dépression sont utilisées pour assurer l'immobilisation :

  • du coude, de l'avant-bras et du poignet pour le membre supérieur ;
  • du genou, de la jambe et de la cheville pour le membre inférieur.

Exceptionnellement, l'attelle de jambe peut être utilisée pour l'immobilisation générale d'un nourrisson lorsqu'aucun autre moyen adapté n'est disponible.

Matériel

Les attelles à dépression sont constituées :

  • d'une enveloppe étanche à l'air et souple contenant des billes de polystyrène expansé ;
  • d'une valve d'admission d'air unidirectionnelle ;
  • de sangles de fixation.
Risques et contraintes
  • L'immobilisation d'un membre traumatisé à l'aide d'une attelle peut entraîner des douleurs ainsi que des complications si la procédure de mise en œuvre n'est pas respectée.
  • Retirer les bijoux du membre traumatisé pour éviter l'apparition de complications ou de douleurs.
  • Un épanchement de sang de la victime (hémorragie extériorisée ou reprise d'une hémorragie externe) peut facilement être masqué par ce type d'immobilisation.
Points-clés
  • Le segment de membre blessé et les articulations sus et sous-jacentes sont maintenus jusqu'à l'immobilisation complète.
  • L'attelle ne doit pas entraîner de compression (circulation en aval correcte).
  • Le membre doit être déplacé d'un seul bloc.
  • Il peut arriver que l'appui de l'attelle sur une zone de lésion augmente la douleur, il convient alors de modifier légèrement le moulage de l'attelle pour éviter cet appui.
Critères d'efficacité
  • La mise en place d'une attelle immobilise la fracture et diminue la douleur.
Réalisation

Traumatisme des membres supérieurs ou inférieurs La mise en place est réalisée par trois sapeurs-pompiers au minimum.

1
  • Maintenir le membre blessé, au niveau de l'articulation sus et sous-jacente au traumatisme, jusqu'à la mise en place de l'attelle.
  • Vérifier, avant toute immobilisation :
    • la motricité ;
    • la sensibilité ;
    • le temps de recoloration cutanée, la chaleur et le pouls en aval de l'extrémité du membre atteint (pour le membre supérieur).
2
  • Préparer l'attelle à dépression :
    • fermer la valve d'admission d'air ;
    • répartir uniformément toutes les billes.
3
  • Soulever suffisamment le membre, en exerçant une traction douce, pour permettre le passage de l'attelle.
  • Glisser l'attelle sous le membre traumatisé en prenant soin d'englober l'articulation sous et sus-jacente.
4
  • Déposer le membre sur l'attelle.
  • Maintenir le membre pendant que l'on rabat l'attelle de part et d'autre de celuici, pour lui donner la forme d'une gouttière.
  • Retirer les mains qui soutiennent le membre pour maintenir l'attelle contre ce dernier.
5
  • Finaliser la mise en place de l'attelle au moyen des sangles de fixation.
  • Dépressuriser l'attelle afin qu'elle épouse les formes du membre atteint.
6
  • Fermer le robinet et déconnecter le dispositif d'aspiration.
7
  • Vérifier la bonne immobilisation en réajustant si nécessaire les sangles de fixation.
  • Contrôler à nouveau :
    • la motricité ;
    • la sensibilité ;
    • le temps de recoloration cutanée ;
    • la chaleur et le pouls en aval de l'extrémité du membre atteint.
Cas particuliers
  • La présence d'une déformation angulaire du membre atteint constitue un obstacle ou une gêne à la mise en place d'un matériel d'immobilisation. Dans ce cas, Il est donc nécessaire d'avoir l'avis du médecin régulateur avant de débuter toute procédure d'immobilisation avec matériel.
Immobilisation de l'épaule

Cette technique permet d'immobiliser un traumatisme de l'épaule avec éloignement du coude par rapport au corps.

Elle doit être réalisée à l'aide d'une attelle à dépression membre inférieur (ou un MID enfant).

La mise en place est réalisée au minimum par deux sapeurs-pompiers.

1

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir le membre blessé.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Plier l'attelle en « N » et faire partiellement le vide.

La vanne, placée sur la partie montante du « N » doit être à l'intérieur.

3
  • Rouler l'écharpe dans le sens de la longueur et la glisser entre les branches montante et oblique du « N », du côté de la vanne.
4

Sapeur-pompier n° 2

  • Se placer face au blessé.
  • Introduire l'atelle sous le membre blessé, branche montante de la vanne contre le thorax et l'abdomen de la victime.
5

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir le membre blessé et l'attelle.
6

Sapeur-pompier n° 2

  • Passer les deux chefs de l'écharpe roulée sur l'épaule opposée et les nouer.
  • Écarter l'attelle pour venir la plaquer contre le membre blessé. Ce dernier repose alors entre les branches oblique et extérieure du « N ».
7

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir l'ensemble, membre blessé et l'attelle, en position.

Sapeur-pompier n° 2

  • Faire le vide à l'intérieur de l'attelle jusqu'à ce qu'elle devienne rigide.
  • Fermer la valve et déconnecter le dispositif d'aspiration.
  • Vérifier la bonne immobilisation et l'état de l'extrémité du membre.

I.10

Immobilisation d'un membre supérieur au moyen d'écharpes

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Une immobilisation du membre supérieur au moyen d'écharpes est nécessaire chaque fois qu'une victime doit être mobilisée et que des moyens plus appropriés (attelle modelable ou attelle à dépression) ne sont pas disponibles.

Une immobilisation qui bloque les articulations au-dessus et au-dessous du traumatisme limite les mouvements, diminue la douleur et prévient la survenue de complications.

Matériel
  • Écharpes triangulaires non extensibles

Il s'agit d'un triangle de tissu non extensible (coton, toile, papier non tissé…). La longueur au niveau de la base est de 1,2 mètre au minimum.

Risques et contraintes
  • L'immobilisation d'un membre traumatisé à l'aide d'une écharpe peut entraîner des douleurs ainsi que des complications si la procédure de mise en œuvre n'est pas respectée.
  • Retirer les bijoux du membre traumatisé pour éviter l'apparition de complications ou de douleurs.
Points-clés

La réalisation d'une immobilisation provisoire doit :

  • éviter toute mobilisation du membre ;
  • maintenir correctement la zone traumatisée.
Critères d'efficacité

Le membre traumatisé est correctement maintenu.

Réalisation
Traumatisme de la main, du poignet et de l'avant-bras : écharpe simple

Maintenir le membre traumatisé au niveau de l'articulation sus et sous-jacente au traumatisme jusqu'à la mise en place de l'écharpe et retirer les bijoux du membre traumatisé.

Vérifier avant toute immobilisation :

  • la motricité ;
  • la sensibilité ;
  • le temps de recoloration cutanée, la chaleur et le pouls en aval.
1
  • Engager une des pointes du triangle entre le coude et thorax et la faire passer sur l'épaule du côté blessé.

Le sommet du triangle doit se trouver du côté du coude et la base doit être perpendiculaire à l'avant-bras à immobiliser.

  • Ajuster et déplisser le triangle jusqu'à la base des doigts.
2
  • Rabattre la seconde pointe sur l'avant bras et la faire passer sur l'épaule opposée au membre blessé.
  • Fixer l'écharpe en nouant les deux pointes sur le côté du cou.
3
  • Placer la main de la victime légèrement au-dessus du niveau du coude.
  • Nouer les pointes autour du cou.
  • Fixer la partie libre au niveau du coude, soit en tortillant soit avec un ruban adhésif.
Traumatisme du bras : écharpe simple et contre écharpe
1
  • Soutenir l'avant-bras avec une écharpe simple.
  • Placer la base du deuxième triangle (contre-écharpe) au niveau de l'épaule du membre blessé, sommet vers le coude.
2
  • Amener les deux pointes sous l'aisselle opposée en enveloppant le thorax de la victime.
3
  • Fixer la contre-écharpe au moyen d'un nœud situé en avant de l'aisselle opposée.
4
  • Tortiller le sommet de la contre-écharpe pour maintenir plaqué le bras blessé contre son thorax.
Traumatisme de l'épaule (clavicule, omoplate) : écharpe oblique
1
  • Glisser la base du triangle sous l'avant-bras de la victime, sommet vers le coude.
2
  • Nouer les pointes au niveau du cou en englobant le thorax, les doigts doivent rester visibles.
  • Rabattre le sommet sur le coude en avant.
  • Tortiller le sommet.
Remarque

Si le traumatisme de l'épaule provoque une déformation importante (bras écarté du corps) placer un rembourrage (tissu roulé) entre le bras et le thorax pour respecter la déformation et éviter toute mobilisation de l'articulation. Ne jamais tenter de rapprocher le coude du corps.

I.11

Mise en place d'une attelle de traction du membre inférieur

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Il existe différents modèles d'attelles de traction. Elles sont utilisées pour assurer le maintien de l'alignement d'éventuelles fractures de la cuisse et des 2/3 supérieurs de la jambe. Elles ne peuvent être utilisées que sur un membre aligné, ou réaligné en présence médicale.

Le maintien de l'alignement est obtenu en exerçant une traction sur le membre traumatisé.

Elle limite les mouvements du membre traumatisé, diminue la douleur et prévient les complications.

Matériel

L'attelle décrite ici est l'attelle de traction pneumatique dite « de Donway ».

Elle est composée :

  • d'une partie supérieure constituée de deux barres métalliques réunies par deux sangles dont l'une, rembourrée et réglable, constitue l'anneau de blocage du bassin, et l'autre plus large soutient la cuisse
  • d'une partie inférieure en forme de « U » est creuse, qui comporte :
    • une traverse métallique fixe, munie d'une semelle support de pied et de sangles auto-aggripantes
    • une large sangle réglable pour soutenir la jambe
    • une pompe et un manomètre reliés au tube creux constituant le « U »

L'engagement des deux barres supérieures dans les branches creuses du « U » réalisent deux vérins, qui, commandés par la pression créée par la pompe, appliquent sur le membre une traction contrôlée par un dynamomètre. Une soupape de sécurité entre en jeu lorsque la pression est excessive.

Il existe d'autres types d'attelles de traction notamment manuelle

Risques et contraintes
  • Les attelles de traction ne peuvent pas être utilisées en cas de traumatisme du bassin, de la cheville, ou du pied. Toute douleur provoquée au niveau du rachis lombaire lors de la mise en place de l'attelle imposera l'arrêt de la technique.
  • La mise en traction peut provoquer une mobilisation excessive du foyer de fracture si la procédure de mise en place n'est pas respectée, et peut entraîner douleur et complications.
  • Elle doit donc être réalisée par au moins trois sapeurs-pompiers.
  • En milieu nécessitant des chaussures spéciales (montagne, chantier…), desserrer au maximum les chaussures afin de contrôler le temps de recoloration cutanée (TRC) au niveau du dos du pied ainsi que la mobilité des orteils. Ce type de chaussure peut engendrer des gelures, elles même augmentées par l'anneau mobilisateur du bassin (risque de compression vasculaire).
Points-clés
  • Le membre traumatisé doit être maintenu jusqu'à traction complète.
  • Le segment blessé et les articulations sus et sous-jacentes doivent être immobilisés par l'attelle.
  • Les vêtements doivent être découpés avant la mise en place de l'attelle.
  • Le contrôle du TRC au niveau du dos du pied est primordial avant et en fin de procédure et sera consigné sur la fiche bilan.
Critère d'efficacité

La mise en place de l'attelle immobilise le membre traumatisé et diminue la douleur.

Exemple de réalisation avec une attelle de Donway

Réalisée sous le contrôle d'un médecin, sa mise en place nécessite au moins trois sapeurs-pompiers, formés et entraînés à son utilisation.

1

Sapeur-pompier n° 3

  • Réaliser le maintien du bassin.

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir le membre blessé, dans l'axe par une traction progressive et prudente au niveau de la cheville, le pied bien tendu.
  • Soulever le membre blessé de quelques centimètres pour la mise en place du matériel.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Ajuster l'anneau supérieur qui bloque le bassin en le faisant glisser sous le genou et en le remontant juste au sommet de la cuisse.
  • Attacher la boucle sans la serrer en réclinant les organes génitaux externes chez l'homme.
3
  • Préparer l'attelle en engageant les deux barres supérieures dans les deux branches du « U » et, en la positionnant à côté du membre inférieur de la victime.
4
  • Régler la longueur de l'attelle.
  • Mettre au zéro le dynamomètre.
  • Desserrer les barres de serrage et relever le support de pied.
  • Glisser l'attelle de part et d'autre du membre traumatisé.
  • Engager les fiches de l'anneau de blocage du bassin dans les barres supérieures.
5
  • Fixer le pied au support de pied, à angle droit, par les bandes auto-aggripantes disposées en « huit ».
6
  • Utiliser la pompe pour appliquer la pression de traction prescrite par le médecin, en général de 15 kg.

L'aiguille du manomètre se trouve alors dans la zone verte du cadran.

7

Sapeur-pompier n° 1

  • Relâcher alors le maintien du membre.

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Ajuster les sangles de cuisse et de jambe en évitant d'appuyer sur la zone traumatisée.
8
  • Verrouiller les barres de serrage reliant les barres à l'« U ».
  • Demander au médecin de vérifier la bonne installation de l'attelle.
  • Relâcher la pression en purgeant le circuit par ouverture de la valve quand l'installation est correcte.

I.13

Contention pelvienne

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Dans un contexte traumatique, une contention pelvienne est mise en place chez une victime suspecte cliniquement de traumatisme grave du bassin avant son transport :

  • systématiquement :
    • pour une victime critique sur l'item circulatoire (C) ;
    • pour une victime traumatisée inconsciente ;
    • pour une victime consciente qui présente une douleur spontanée du pelvis associée à une plaie pelvienne ;
  • ou après avis médical.

Toute palpation du bassin est contre indiquée. Chez une victime consciente, on considère la douleur spontanée du pelvis comme signe évocateur de fracture simple du bassin.

En réalisant une compression circonférentielle, la ceinture pelvienne entraîne :

  • un rapprochement des aile iliaques et immobilise les fragments osseux de la fracture ;
  • un diminution du saignement secondaire aux lésions vasculaires associées par :
    • immobilisation de la région lésée ;
    • augmentation de la pression intra-abdominale.
Matériel
  • Ceinture pelvienne adaptée à la taille de la victime.

La réalisation de ceinture improvisée à l'aide d'un moyen de fortune (drap…) n'est pas recommandée.

Risques et contraintes
  • La ceinture pelvienne est particulièrement efficace pour les fractures dites « en livre ouvert » du bassin. Mise en place pour d'autres types de fractures, elle ne présente pas d'effet secondaire si les conditions de mise en place sont respectées.
  • La mise en place de la ceinture ne doit pas prendre plus de 3 à 5 minutes.
  • Sur une fracture du bassin, le serrage de la ceinture pelvienne est douloureux.
Points-clés

En réalisant une compression circonférentielle, la ceinture pelvienne entraîne :

  • un rapprochement des ailes iliaques, ce qui rapproche les fragments osseux de la fracture et les immobilise ;
  • une diminution du saignement secondaire aux lésions vasculaires par :
    • une immobilisation de la région lésée,
    • une réduction du volume disponible et augmentation de la pression intra-abdominale.
Critères d'efficacité
  • La ceinture mise en place assure une compression circonférentielle.
  • Elle prend appui sur les côtés au niveau des grands trochanters.
  • En avant elle passe sur la symphyse pubienne.
  • Une fois mise en place, le dispositif de sécurité empêche son relâchement intempestif.
Réalisation

La victime est allongée sur le dos.

1
  • S'assurer l'absence d'objet dans les poche ou sur les côtés de la victime (téléphone portable, clés...).
  • Glisser la ceinture sous les genoux de la victime.
  • Relever légèrement la victime (pont à plusieurs sauveteurs) pour décoller ses fesses du sol.
  • Glisser la ceinture sous les fesses, la centrer au niveau des grands trochanters.
  • Reposer la victime au sol.
2
  • Ramener les deux extrémités de la ceinture au niveau de la symphyse. Dans certains cas il est possible de couper ou de rabattre à l'intérieur les extrémités pour les adapter à la taille de la victime.
3
  • Assurer une tension appropriée de la ceinture en utilisant le dispositif de serrage prévu à cet effet et sécuriser sa fermeture.

D.01

Aide à la marche

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Cette technique est indiquée pour aider un blessé léger, qui peut maintenir la station debout, à marcher sur quelques mètres.

Cette technique permet de déplacer une victime qui peut temporairement garder la station debout vers une zone calme (bord du terrain) ou un abri pour la protéger de la pluie ou de toute autre intempérie ou un véhicule.

Risques et contraintes

Le sapeur-pompier ne doit jamais utiliser une technique d'aide à la marche si la victime est suspecte d'un traumatisme de la colonne vertébrale, du bassin ou des membres inférieurs ou du membre supérieur saisi, ou présente une douleur thoracique non traumatique.

Critères d'efficacité

Le déplacement de la victime n'entraîne pas de désagrément pour celle-ci.

Réalisation
À un sapeur-pompier

Cette technique est utilisée si la victime est capable de porter son propre poids et de se tenir debout sur ses deux jambes.

1
  • Aider la victime à se mettre debout.
  • Passer le bras de la victime autour de son cou et le maintenir au niveau du poignet avec une main.
  • Passer son avant-bras derrière le dos de la victime et la maintenir en passant la main sous l'aisselle ou au niveau de la ceinture.
À deux sapeurs-pompiers

Cette technique est utilisée si la victime a des difficultés pour se tenir debout seule.

1
  • La technique est la même que celle à un sapeur-pompier, mais, dans ce cas, un sapeur-pompier se place de chaque côté de la victime.

D.02

Déplacement d'une victime non valide

Nombre de sapeurs-pompiers : 2

Cette technique est indiquée pour déplacer une victime non valide qui n'est pas suspecte d'un traumatisme de la colonne vertébrale ou des membres, sur quelques mètres.

Ces techniques permettent de déplacer une victime sur une courte distance vers une zone calme, un abri pour la protéger des intempéries ou un endroit où elle pourra être allongée ou un véhicule.

Matériel
  • Une chaise, éventuellement.
Risques et contraintes

Le sapeur-pompier ne doit jamais utiliser une technique de déplacement de la victime si la victime est suspecte d'un traumatisme de la colonne vertébrale ou des membres.

Si le sapeur-pompier respecte l'indication de ces techniques, il ne doit pas aggraver l'état de la victime.

Critères d'efficacité

Le déplacement de la victime n'entraîne pas de désagrément pour celle-ci.

Réalisation
Déplacement par saisie des extrémités

Cette technique est pratique pour déplacer une victime qui se trouve dans un espace étroit.

Le déplacement est réalisé au minimum par deux sapeurs-pompiers.

1
  • Aider la victime à s'asseoir.

Sapeur-pompier n° 1

  • S'accroupir derrière le dos de la victime.
  • Passer ses avant-bras sous ses aisselles et saisir les poignets opposés.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • S'accroupir entre les jambes de la victime, face à la marche.
  • Passer ses bras de l'extérieur vers l'intérieur sous les genoux de la victime.

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêt ? »

Sapeur-pompier n° 2 : « Prêt ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Avancez ! »

3
  • Les sapeurs-pompiers se redressent et se dirigent vers l'avant.
  • Arrivés à destination :

Sapeur-pompier n° 1 : « Halte ! Attention pour poser… Posez ! »

4
  • Les deux sapeurs-pompiers déposent délicatement la victime au sol ou sur une chaise.
Déplacement par une chaise à mains

Le déplacement est réalisé au minimum par deux sapeurs-pompiers.

1
  • Se placer de chaque côté de la victime, au niveau de ses hanches.
  • Passer un avant bras derrière le dos de la victime puis saisir l'épaule du sapeur-pompier placé en face.
2
  • Passer l'autre avant bras sous les genoux de la victime et agripper l'autre sapeur-pompier par les poignets.

Un anneau de toile solide peut être utilisé ; chaque sapeur-pompier agrippe alors l'anneau de toile.

3
  • Demander à la victime de s'asseoir et de placer ses bras autour du cou de chacun des sapeurs-pompiers.
  • La victime est déplacée au commandement de l'un des sapeurs-pompiers.
Déplacement à l'aide d'une chaise

Le déplacement est réalisé au minimum par deux sapeurs-pompiers.

1
  • Choisir une chaise d'ameublement suffisamment solide pour supporter le poids de la victime.
  • Faire asseoir la victime.

Sapeur-pompier n° 1

  • S'accroupir derrière le dossier de la chaise et saisir le bas du dossier.
2

Sapeur-pompier n° 1

  • Basculer tout doucement la chaise en arrière après avoir prévenu la victime et en la maintenant d'une main.
3

Sapeur-pompier n° 2

  • S'accroupir entre les pieds avant de la chaise, face à la victime.
  • Saisir l'extrémité des pieds de la chaise.

Les jambes de la victime doivent rester entre les pieds de la chaise.

4
  • Au commandement du sapeur-pompier n°1 , les deux sapeurs-pompiers doivent :
    • se relever simultanément ;
    • déplacer la victime sur sa chaise.

D.03

Relevage d'une victime à l'aide d'un brancard cuillère

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

Pour relever une victime allongée au sol, il est préférable d'utiliser un brancard cuillère plutôt qu'un plan dur. L'utilisation du brancard cuillère est particulièrement indiquée dans les cas suivants :

  • victime traumatisée suspectée d'un traumatisme du rachis allongée sur le dos pour l'installer sur un matelas immobilisateur à dépression ;
  • impossibilité de réaliser un pont simple ou un pont amélioré (zone surbaissée : victime sous un train, un véhicule...) ;

Il permet également de relever une victime sans atteinte traumatique présentant des souillures ou des salissures (le matériel est non oxydable et aisément nettoyable).

L'utilisation du brancard cuillère facilite l'installation de la victime sur un brancard ou son transfert sur un matelas immobilisateur à dépression tout en maintenant son axe « tête-cou-tronc ».

Le brancard cuillère peut aussi être utilisé une fois arrivé à l'hôpital, pour transférer la victime du brancard du VSAV à celui du service d'accueil.

Matériel
  • Brancard cuillère, parfois associé à blocs de tête et sangles de maintien
Risques et contraintes

Tout risque de chute de la victime ou d'une aggravation d'une éventuelle lésion de la colonne vertébrale est évité si la technique est correctement exécutée.

Éviter de pincer les parties postérieures de la victime lors de la mise en place des cuillères.

Contrôler le verrouillage des cuillères afin d'éviter tout risque de chute.

Critères d'efficacité

L'axe « tête-cou-tronc » de la victime doit être maintenu pendant toute la manœuvre si un traumatisme du rachis est suspecté.

La mise en place des cuillères doit mobiliser le moins possible la victime.

À l'issue de la manœuvre, la victime est correctement installée sur le brancard cuillère et les fixations correctement fermées.

Réalisation

La mise en œuvre de cette technique nécessite trois sapeurs-pompiers :

  • un 1er sapeur-pompier, placé à la tête la victime, à genou. Il en assure le maintien par une prise latéro-latérale. C'est ce sapeur-pompier qui guide et commande l'ensemble de la manœuvre ;
  • un 2e et un 3e sapeurs-pompiers, placés de chaque côté de la victime.
1

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Préalablement à la manœuvre de relevage, déplier le brancard cuillère, si nécessaire, et placer le brancard cuillère le long de la victime.
2
  • Régler sa longueur en fonction de la taille du blessé et le verrouiller dans cette position.
3
  • S'assurer de la rigidité du système en tirant sur la partie mobile côté jambes.
4
  • Désolidariser les deux parties du brancard.
  • Assurer la stabilisation ou la restriction des mouvements du rachis (mettre en place un collier cervical à la victime), si elle est suspecte d'un traumatisme du rachis (cf. fiche technique I.01).
5
  • Initialement, les sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 doivent placer la face palmaire des mains de la victime sur ses cuisses pour éviter de les pincer pendant la manœuvre de fermeture du brancard.
6

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer de chaque côté de la victime, chacun muni d'une cuillère du brancard.
7

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Glisser une cuillère sous la victime, à tour de rôle.

Pendant que glisse la cuillère, le sapeur pompier n° 2 saisit la victime à l'épaule et à la hanche pour la tirer vers lui très légèrement et faciliter ainsi la mise en place de la cuillère sous la victime.

Lors de la mise en place de la 2e cuillère, s'assurer que cette dernière est bien en face de l'autre pour faciliter sa fermeture.

8

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Réunir et solidariser les deux parties du brancard cuillère, à l'aide des dispositifs à encliquetage.

Il convient de commencer par celui situé à la tête, puis celui des pieds.

9
  • S'assurer de la fermeture du dispositif à encliquetage en tirant latéralement sur les deux parties du brancard.
  • Installer l'immobilisateur de tête, si les cuillères en sont équipées.

Une fois la tête calée, le maintien de la tête peut être relâché.

  • Arrimer la victime au brancard cuillère si un brancardage doit être réalisé.

D.04

Relevage d'une victime à trois sapeurs-pompiers : pont simple

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 + 1 aide

Cette technique permet à l'équipage d'un VSAV d'installer une victime sur un dispositif de relevage (portoir souple, matelas immobilisateur à dépression, plan dur) ou sur un brancard.

Elle peut être pratiquée :

  • s'il s'agit d'une victime pour laquelle une immobilisation du rachis n'est pas indiquée ;
  • si la corpulence de la victime le permet.

Le pont simple nécessite un aide pour l'engagement du dispositif.

Matériel
Risques et contraintes
  • La position des sapeurs-pompiers doit être stable avant de débuter le relevage.
  • Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
  • Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des sapeurs-pompiers, la manœuvre peut être risquée.
  • Le respect des règles de manutention évite aux secouristes de se blesser pendant la manœuvre.
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers doivent agir de manière synchronisée.
  • Le relevage doit être doux et sans à-coups.
  • Les règles de manutention doivent être respectées afin d'éviter aux sapeurs-pompiers de se blesser pendant la manœuvre.
Critères d'efficacité
  • Le transfert de la victime sur le dispositif ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.
  • À l'issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.
Réalisation
1
  • Préparer le dispositif choisi (de relevage ou brancard) en disposant un drap à usage unique déployé dans le sens de la longueur.
  • Ici l'exemple du brancard souple est choisi.
2
  • Disposer le brancard dans l'axe de la victime, si possible au niveau des pieds. Un aide se porte prêt à le faire glisser sous la victime au commandement.

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer à la tête de la victime, en regardant les pieds de la victime.
  • Avancer un peu pour se positionner en pont au-dessus de la tête de la victime.
  • Écarter suffisamment les jambes, pieds légèrement décalés, pour laisser passer le brancard.
  • Guider et commander la manœuvre.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer « en pont » au-dessus de la victime en prenant appuis sur un équiper afin de sécuriser sa mise en place, le regard tourné vers le sapeur-pompier n°1. Un sapeur-pompier au niveau du bassin, l'autre au niveau des pieds.
  • Ramener les avant-bras de la victime sur son thorax.
3

Sapeur-pompier n° 1

  • Engager une main sous l'ensemble tête-nuque de la victime, l'autre entre les omoplates.

Sapeur-pompier n° 2

  • Engager ses mains sous la taille de la victime ou saisir les parties latérales de la ceinture du pantalon, si elle est solide.

Sapeur-pompier n° 3

  • Saisir les chevilles de la victime.
4

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 et aide : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Soulever suffisamment la victime pour permettre le  passage du brancard, en gardant le dos plat, à la seule force des cuisses.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Envoyez le brancard ! »

  • L'aide doit alors glisser le brancard entre les jambes des sapeurs-pompiers, sous la victime.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Halte au brancard ! »

  • Lorsque le brancard est suffisamment engagé pour recevoir la tête de la victime, l'aide stoppe l'engagement du brancard.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour poser… Posez ! » ou « Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Poser doucement la victime sur le brancard.
  • Se dégager en prenant appui mutuellement, afin de ne pas heurter la victime.
  • Couvrir la victime et l'arrimer au brancard (cf. fiche technique D.13).

D.05

Relevage d'une victime à trois sapeurs-pompiers : pont néerlandais

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 + 1 aide

Cette technique permet à l'équipage d'un VSAV d'installer une victime sur un dispositif de relevage (portoir souple, matelas immobilisateur à dépression, plan dur) ou sur un brancard.

Elle peut être pratiquée :

  • s'il s'agit d'une victime pour laquelle une immobilisation du rachis n'est pas indiquée ;
  • si la corpulence de la victime le permet.
Matériel
Risques et contraintes
  • La position des sapeurs-pompiers doit être stable avant de débuter le relevage.
  • Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
  • Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des sapeurs-pompiers, la manœuvre peut être risquée.
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers doivent agir de manière synchronisée.
  • Le relevage doit être doux et sans à-coups.
  • Les règles de manutention doivent être respectées afin d'éviter aux sapeurs-pompiers de se blesser pendant la manœuvre.
Critères d'efficacité

Le transfert de la victime sur le dispositif ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1
  • Disposer le moyen de relevage préalablement préparé (drap, couverture…) le long du corps de la victime.
  • Si le brancard dispose de roulettes, les bloquer.
  • Ramener les avant-bras de la victime sur son tronc.
2

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « En position ! »

  • Se placer à la tête de la victime, dans l'axe du corps.
  • Engager un pied entre les poignées du brancard, au contact de la hampe la plus proche.
3

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer aux pieds de la victime, dans l'axe du corps, le regard tourné vers le sapeur-pompier n° 1.
  • Engager un pied entre les poignées du brancard, au contact de la hampe la plus proche.
4

Sapeur-pompier n° 3

  • Prendre appui sur l'épaule du sapeur-pompier n° 1 pour enjamber la victime.
  • Se placer au-dessus du bassin de la victime, le regard dirigé vers le sapeur-pompier n° 1, un pied contre la victime, l'autre sur la hampe la plus éloignée de la tête de la victime (hampe extérieure).
5

Sapeur-pompier n° 1

  • Engager une main côté brancard sous la nuque de la victime et l'autre entre les omoplates de la victime.

Sapeur-pompier n° 2

  • Engager ses mains sous la taille de la victime ou saisir les parties latérales de la ceinture ou du pantalon, si elles sont solides.

Sapeur-pompier n° 3

  • Rassembler et saisir fermement les chevilles de la victime.
6

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Soulever la victime de façon synchronisée en se relevant tout en gardant le dos plat.
  • Procéder au transfert latéral de la victime sur le brancard.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Poser avec précaution et de façon synchronisée la victime sur le brancard.
  • Dégager les mains de sous la victime.
  • Se dégager du brancard.

Le sapeur-pompier n° 2 s'appuie sur le sapeur-pompier n° 1 afin de ne pas heurter la victime.

D.06

Relevage d'une victime à trois sapeurs-pompiers : technique de la cuillère

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Cette technique permet à l'équipage d'un VSAV de transférer une victime d'un lit vers un brancard.

Elle peut être pratiquée :

  • s'il s'agit d'un malade ou d'un blessé pour lequel aucune lésion de la colonne vertébrale ne peut être suspectée ;
  • si la corpulence de la victime le permet.

Cette technique peut également être utilisée pour dégager une victime d'un endroit exiguë lorsque ni un pont simple ni un pont néerlandais ne peuvent être réalisés.

Matériel
Risques et contraintes
  • Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
  • Sur une personne en surpoids, et en fonction de la force physique des équipiers, la manœuvre peut être risquée.
Points-clés
  • Les équipiers doivent agir de manière synchronisée.
  • Le relevage doit être doux et sans à-coups.
  • Les règles de manutention doivent être respectées afin d'éviter aux équipiers de se blesser pendant la manœuvre.
Critères d'efficacité
  • Le transfert de la victime sur le brancard doit être doux, sans à-coups et le moins traumatisant possible.
  • À l'issue de la manœuvre, la victime se trouve en position correcte sur le brancard.
Réalisation
1
  • Préalablement à la manœuvre de relevage, disposer le brancard perpendiculairement au niveau du pied du lit, si c'est possible.

Si le brancard est équipé de pieds, les sapeurs-pompiers les déploient pour mettre le brancard à hauteur et bloquent les roues.

2

Sapeur-pompier n° 1

  • Soutenir d'un bras l'ensemble tête-nuque et s'appuyer de sa main sur l'omoplate opposée. Soutenir le haut du thorax, de l'autre main.

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer un avant-bras sous la taille de la victime et placer l'autre avant-bras sous le haut des cuisses de la victime.

Sapeur-pompier n° 3

  • Placer un avant-bras sous le bas des cuisses et placer l'autre avant-bras sous les chevilles.
3

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Les sapeurs-pompiers doivent alors soulever la victime.
4

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Plaquez ! »

  • Les sapeurs-pompiers doivent alors plaquer la victime contre eux tout en se penchant légèrement en arrière pour équilibrer la charge.
5

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Debout ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Se lever.
  • Se reculer ensuite.
  • S'approcher du brancard et s'arrêter le long de celui-ci.
6

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Arrêtez ! Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Rabattre délicatement la victime.
  • Poser la victime d'un bloc sur le brancard.

Cette technique, difficile à réaliser, est facilitée par l'utilisation d'un portoir souple (cf. fiche technique D.07).

D.07

Transfert d'une victime à l'aide d'une alèse portoir

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

La mise en place d'une alèse portoir est indiquée pour :

  • transporter une victime dans des endroits exigus non accessibles à un autre moyen de relevage ou brancardage ;
  • faciliter un changement prévisible de brancard (passage d'un brancard au lit ou changement de brancard) ;
  • transférer une victime sur un brancard ou un lit.

Cette technique limite les contraintes musculo-squelettiques des secouristes.

La technique décrite est celle du relevage par retournement (cf. fiche technique D.10). La mise en œuvre de l'alèse portoir n'est pas indiquée si la victime nécessite une immobilisation du rachis (cf. procédure 15-1).

Matériel
  • Alèse portoir
Risques et contraintes

Elle ne doit pas être utilisée pour relever une victime qui présente une atteinte traumatique et en particulier :

  • un traumatisme du rachis ;
  • un traumatisme non immobilisé des membres.
Points-clés
  • La rotation de la victime par les sapeurs-pompiers doit être synchronisée, douce et sans à-coups.
  • La victime est correctement installée et centrée sur l'alèse portoir.
Critère d'efficacité

Le transfert de la victime sur le brancard ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation

Cette technique consiste en un roulement au sol de la victime. Sa mise en œuvre nécessite trois sapeurs-pompiers au minimum :

  • un sapeur-pompier n° 1, placé à la tête de la victime. C'est ce sapeur-pompier qui guide et commande l'ensemble de la manœuvre ;
  • un 2e et un 3e sapeur-pompier, placés côté du retournement, à quelques centimètres.
1
  • Ramener les bras de la victime le long de son corps, paume des mains sur les cuisses.

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête de la victime par une prise latéro-latérale.
2

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Placer l'alèse portoir de toile enroulée ou repliée sur elle-même le long de la victime.
  • Se placer du côté du retournement, à quelques centimètres de la victime, respectivement au niveau du tronc et des membres inférieurs de la victime.
3

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la tête de la victime par une prise latéro-latérale pour soulager le poids de la tête lors de la manœuvre.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer du côté du retournement de la victime, au niveau du thorax et du bassin de la victime.
  • Saisir la victime, au niveau de l'épaule, du bassin et des membres inférieurs qui doivent rester alignés.

La main opposée de la victime peut être bloquée contre le haut de la cuisse de la victime par la main d'un sapeur-pompier.

Sapeur-pompier n° 1 : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

4

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Assurer en tirant, une rotation de la victime le côté.

La rotation de la victime se fait lentement, et d'un bloc, jusqu'à ce qu'elle soit suffisamment tournée pour glisser l'alèse portoir souple sous son dos.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner le mouvement pour maintenir la tête de la victime dans l'axe du tronc.

Sapeur-pompier n° 1 : « Glissez le portoir souple ! »

Sapeur-pompier n° 3

  • Lâcher la main côté bassin et saisie la partie roulée de l'alèse portoir.
  • L'engager le plus loin possible sous le dos la victime en veillant à ce qu'elle soit bien centrée sur sa hauteur.

Sapeur-pompier n° 3 : « Portoir souple en position ! »

5

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Posez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Reposer la victime délicatement sur l'alèse portoir.
6

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Passer de l'autre côté de la victime et reprendre les mêmes positions que précédemment.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Assurer en tirant, une rotation de la victime sur son côté jusqu'à ce qu'elle soit suffisamment tournée pour dérouler l'alèse portoir.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagne le mouvement pour maintenir la tête de la victime dans l'axe du tronc.

Sapeur-pompier n° 1 : « Déroulez l'alèse portoir ! »

Sapeur-pompier n° 3

  • Lâcher la main côté bassin afin de dérouler l'alèse portoir.

Sapeur-pompier n° 3 : « Alèse portoir en position ! »

Sapeur-pompier n° 1 : « Posez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Poser la victime délicatement sur l'alèse portoir.

D.08

Relevage d'une victime à quatre sapeurs-pompiers : pont amélioré

Nombre de sapeurs-pompiers : 4 + 1 aide

Les techniques de relevage d'une victime à quatre sapeurs-pompiers sont réalisées si la victime est susceptible de présenter un traumatisme de la colonne vertébrale et si un brancard cuillère ne peut être utilisé ou si sa corpulence le nécessite.

La technique du pont amélioré permet de :

  • maintenir efficacement l'axe « tête-cou-tronc » ;
  • de relever une victime lourde.

Une cinquième personne est utilisée pour faire glisser le brancard sous la victime.

Matériel
  • Dispositif de portage préalablement préparé et adapté pour recevoir une victime qui peut présenter un éventuel traumatisme du rachis.L'ensemble de ce dispositif sera nommé « brancard » dans la suite de la fiche.
  • Collier cervical si la victime doit avoir son rachis immobilisé.
Risques et contraintes
  • La position des sapeurs-pompiers doit être stable avant de débuter le relevage.
  • Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses afin de limiter d'éventuelles lésions dorsales.
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers doivent agir de manière synchronisée et l'axe « tête-cou-tronc » doit être respecté.
  • Le relevage doit être doux et sans à-coups.
  • La victime doit se retrouver en position correcte sur le brancard.
  • Les règles de geste et posture doivent être respectées afin d'éviter aux sapeurs-pompiers de se blesser pendant la manœuvre.
Critères d'efficacité

Le transfert de la victime sur le dispositif ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1

Chez une victime nécessitant l'immobilisation du rachis, il faudra intégrer la pose d'un collier cervical en amont (cf. fiche technique I.01).

  • Disposer le brancard préalablement préparé dans l'axe de la victime si possible au niveau des pieds.

Un aide assurera son glissement sous la victime au commandement.

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer en trépied ou à genou à la tête de la victime. Si le brancard est engagé par la tête, se positionner « en pont » comme les autres sapeurs-pompiers pour permettre l'engagement du brancard.
  • Maintenir la tête par une prise latéro-latérale.
  • Guider et commander la manœuvre.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer face à face, l'un au niveau du bassin l'autre au niveau des épaules, « en pont », jambes suffisamment écartées. Pour enjamber la victime, prendre un appui réciproque, fléchir les genoux en conservant le dos le plus plat possible.
  • Ramener les avant-bras de la victime sur son tronc.

Sapeur-pompier n° 4

  • Se placer en « pont », jambes suffisamment écartées et saisir les chevilles de la victime.
2

Sapeur-pompier n° 3

  • Engager ses mains sous la taille (possibilité de saisir les parties latérales d'une ceinture solide).Les sapeurs-pompiers situés aux épaules et au bassin se font face.

Sapeur-pompier n° 2

  • Passer ses mains sous les épaules de la victime.
3

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2, n° 3, n° 4 et aide : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2, n° 3, n° 4

  • Soulever légèrement la victime en gardant le dos plat pour permettre le passage du brancard.

Sapeur-pompier n° 1 : « Envoyez le brancard ! »

  • L'aide glisse le brancard entre les jambes des sapeurs-pompiers sous la victime. Le sapeur-pompier n° 1 commande l'arrêt du brancard lorsque celui-ci est arrivé sous la tête de la victime.

Sapeur-pompier n° 1 : « Halte au brancard ! Attention pour poser… Posez ! » ou « Posez ! »

Sapeurs-pompiers n°1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Poser doucement la victime sur le brancard.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se dégager en commençant par les sapeurs-pompiers placés au bassin et aux épaules, sans heurter la victime.
  • Réaliser l'immobilisation complète de la victime si nécessité d'immobiliser le rachis.
  • Si nécessité d'immobilisation du rachis, le sapeur-pompier n° 1 doit continuer maintien de la tête jusqu'à l'immobilisation complète de la victime.

D.09

Relevage d'une victime à quatre sapeurs-pompiers : pont néerlandais

Nombre de sapeurs-pompiers : 4

Les techniques de relevage d'une victime à quatre sapeurs-pompiers sont réalisées si la victime est suspectée d'un traumatisme de la colonne vertébrale et si un brancard cuillère ne peut être utilisé ou si sa corpulence le nécessite.

La technique du pont néerlandais permet de maintenir efficacement l'axe « tête-cou-tronc ».

Elle est utilisée lorsque le brancard ne peut être engagé ni par les pieds ni par la tête.

Matériel
  • Dispositif de portage préalablement préparé et adapté pour recevoir une victime qui peut présenter un éventuel traumatisme du rachis. L'ensemble de ce dispositif sera nommé « brancard » dans la suite de la fiche.
  • Collier cervical si la victime doit avoir son rachis immobilisé.
Risques et contraintes
  • La position des sapeurs-pompiers doit être stable avant de débuter le relevage.
  • Les prises doivent être bien assurées pour éviter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses afin de limiter d'éventuelles lésions dorsales.
Points-clés
  • Les sapeurs-pompiers doivent agir de manière synchronisée et l'axe « tête-cou-tronc » doit être respecté.
  • Le relevage doit être doux et sans à-coups.
  • La victime doit se retrouver en position correcte sur le brancard.
  • Les règles de gestes et postures doivent être respectées afin d'éviter aux sapeurs-pompiers de se blesser pendant la manœuvre.
Critères d'efficacité

Le transfert de la victime sur le dispositif ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation

Chez une victime nécessitant l'immobilisation de son rachis, il faudra intégrer la pose d'un collier cervical en amont (cf. fiche technique I.01).

1

Placer le brancard d'un côté de la victime, au plus près de son corps. Bloquer les roulettes s'il en est muni.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « En position ! »

Sapeur-pompier n° 1

  • Se placer en trépied, dans l'axe du corps de la victime, regard tourné vers ses pieds, un genou à terre maintenant la poignée la plus proche. Il assure le maintien de la tête en prise latéro-latérale.
  • Guider et commander la manœuvre.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se placer face à face, l'un au niveau du bassin, l'autre au niveau des épaules, un pied contre la victime, l'autre sur la hampe la plus éloignée. Prendre un appui réciproque pour enjamber la victime.
  • Ramener les avant-bras de la victime sur son tronc.

Sapeur-pompier n° 4

  • Se placer au niveau des pieds, dans l'axe du corps de la victime, regard tourné vers le sapeur-pompier n° 1, un pied à l'intérieur des deux hampes contre la poignée la plus proche pour la bloquer.
  • Saisir les chevilles de la victime.
2

Sapeur-pompier n° 3

  • Engager ses mains sous la taille ou saisir les parties latérales de ceinture si elle est solide.

Sapeur-pompier n° 2

  • Engager ses mains sous les épaules de la victime.
3

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2, n° 3 et n° 4 : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Soulever la victime en gardant le dos plat, à la seule force des cuisses.
  • Déplacer latéralement la victime jusqu'au-dessus du brancard.

Sapeur-pompier n° 1 : « Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Poser avec précaution ou de façon synchronisée la victime sur le brancard.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se dégager en commençant par les sapeurs-pompiers placés au bassin et aux épaules, sans heurter la victime.
  • Réaliser l'immobilisation complète de la victime si nécessaire en poursuivant le maintien de la tête jusqu'à la finalisation.
Le brancard peut être remplacé par le plan dur si l'espace est exigu
1
  • Insérer le plan dur sur la tranche, entre la victime et les mollets des sapeurs-pompiers.
2
  • Lorsque les sapeurs-pompiers n° 2, n° 3 et n° 4 soulèvent la victime, ceux-ci, à l'aide de leurs mollets font basculer le plan dur à plat.
  • Poser de façon synchronisée la victime sur le plan dur.

D.10

Relevage d'une victime à trois sapeurs-pompiers : technique du retournement

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Le choix de la technique et du matériel de relevage relève du chef d'agrès, qui dans certaines circonstances peut demander un avis médical.

Ce choix repose sur les éléments suivants :

  • accessibilité de la victime ;
  • état de la victime et natures des lésions suspectées (nécessité d'immobiliser le rachis…) ;
  • poids de la victime et nombre d'équipiers.

La technique du retournement (sur plan dur ou sur matelas d'immobilisation à dépression (MID)), n'est pas à privilégier si l'immobilisation du rachis est indiquée. En effet, sa réalisation nécessite une coordination parfaite de l'équipage afin de respecter l'axe « tête-cou-tronc ». Dans ce contexte, cette technique sera ainsi réalisée à défaut de pouvoir mettre en œuvre un relevage par pont.

La technique décrite ci-dessous est un retournement sur plan dur pour une victime nécessitant une immobilisation du rachis. Dans le cas contraire, l'équipier de la tête aidera à la manipulation du support de relevage (plan dur ou MID).

Matériel
  • Plan dur ou MID
  • Rembourrage
Risques et contraintes
  • Si l'immobilisation du rachis est indiquée (cf. procédure 15-1), afin de respecter l'axe « tête-cou-tronc », l'action des sapeurs-pompiers doit être parfaitement coordonnée.
  • Une fois sur le flanc, avant de mettre en place la victime sur le dispositif de relevage, son dos doit être examiné afin de détecter une éventuelle lésion et de retirer d'éventuels débris.
  • Le contrôle de la motricité et de la sensibilité avant et après la manœuvre doit permettre de détecter toute aggravation.
Points-clés

Si l'immobilisation du rachis est indiquée :

  • l'action des sapeurs-pompiers doit être parfaitement coordonnée ;
  • le maintien de la tête est poursuivi jusqu'à l'immobilisation complète de l'axe « tête-cou-tronc » ;
  • la tête est centrée sur l'immobilisateur de tête (pour l'utilisation du plan dur) ;
  • les mouvements de la colonne vertébrale sont limités lors de l'immobilisation de la victime
Critères d'efficacité

Si l'immobilisation du rachis était indiquée : le relevage n'a pas entraîné d'aggravation d'une lésion de la colonne vertébrale.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Poursuivre le maintien de la tête de la victime en position neutre après la mise en place du collier cervical (cf. fiche technique I.01) par le sapeur-pompier n° 2.

Sapeur-pompier n° 2

  • Contrôler la motricité et la sensibilité des extrémités.
  • Placer la face palmaire des mains de la victime sur ses cuisses.
2

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Si nécessaire, remettre les membres inférieurs de la victime dans l'axe de son corps en maintenant le bassin.
3

Sapeur-pompier n° 3

  • Placer le plan dur, équipé de l'immobilisateur de tête, le long de la victime, du côté opposé au retournement.
  • Positionner le plan dur afin que l'immobilisateur de tête soit au niveau de la tête de la victime.

Sapeur-pompier n° 2

  • Placer contre la victime, au niveau du tronc, du côté du retournement, un rembourrage de 3 à 4 cm d'épaisseur si la victime est allongée sur un sol dur.
4

Sapeur-pompier n° 2

  • Se placer à genoux, du côté du retournement, à quelques centimètres de la victime, au niveau du thorax.
  • Saisir l'épaule et le bassin de la victime, du côté opposé au retournement.

La main de la victime peut être bloquée contre le haut de sa cuisse par la main du sapeur-pompier.

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer à genoux, à côté du sapeur-pompier n° 2, au niveau du membre inférieur.
  • Saisir le bassin, le membre inférieur de la victime, du côté opposé au retournement.

Sapeur-pompier n° 1 : « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 : « Prêts ! » à tour de rôle en indiquant leur position.

5

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour tourner… Tournez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3

  • Assurer, en tirant, une rotation de la victime sur son côté en gardant les bras tendus.

Sapeur-pompier n° 1

  • Accompagner la rotation pour garder la tête de la victime dans l'axe du corps.

« Halte ! »

Sapeurs-pompiers n°1, n° 2 et n° 3

  • Interrompre la rotation dès que la victime est sur le côté.
6

Sapeur-pompier n° 2

  • Examiner rapidement le dos de la victime pour déceler une lésion éventuelle ou retirer des débris.
7

Sapeur-pompier n° 1 : « Glissez le plan dur ! »

Sapeur-pompier n° 2

  • De la main côté bassin, glisser le plan dur en contact contre la victime en lui donnant une inclinaison.
  • Maintenir le plan dur dans cette position en s'assurant que l'immobilisateur de tête est bien positionné par rapport à la tête de la victime.

Sapeur-pompier n° 2 : « Plan dur en position. »

8

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour poser… Posez ! »

  • Reposer la victime et le plan dur délicatement sur le sol.
10

Sapeur-pompier n° 1

  • Poursuivre le maintien de la tête.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Réaliser l’immobilisation complète de la victime. Cette immobilisation peut être complétée en s’aidant d’une couverture roulée ou d’un coussin placé entre les jambes de la victime

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Terminer l'immobilisation complète avec l'immobilisateur de tête.

D.11

Relevage d'une victime en position particulière

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

Cette technique est indiquée dès lors que la victime est en position latérale de sécurité (cf. fiche technique G.15), en position assise ou demi-assise, à plat dos, cuisses fléchies.

Cette technique permet de réaliser le relevage d'une victime en position d'attente.

Matériel
  • Matériel de relevage et brancardage préalablement préparé, adapté à recevoir une victime et la garder dans la position choisie
Risques et contraintes

Tout risque de chute de la victime lors de son relevage est évité si la technique est correctement choisie et réalisée.

Le respect des règles de manutention précédemment décrites évite au sapeur-pompier de se blesser pendant la manœuvre.

Critère d'efficacité

La position d'attente choisie doit être maintenue au cours du relevage pour éviter une aggravation de l'état de la victime.

Réalisation
Victime en position latérale de sécurité

Cette technique est réalisée à quatre sapeurs-pompiers.

1
  • Le sapeur-pompier de tête maintient la tête de la victime en position latéro-latérale.
2
  • Le sapeur-pompier situé au niveau des pieds, dès que les autres sapeurs-pompiers maintiennent la victime, ramène le membre inférieur fléchi sur l'autre et saisit les chevilles ensemble.

La position finale obtenue est si possible maintenue à l'aide d'un matelas immobilisateur à dépression.

Victime à plat dos, cuisses fléchies
1
  • Deux ou trois sapeurs-pompiers soulèvent la moitié supérieure du corps selon une méthode en pont.
  • Les membres inférieurs sont saisis au niveau des genoux par le sapeur-pompier placé au pied de la victime.
Victime en position demi-assise
1
  • La partie supérieure du corps est soutenue par le sapeur-pompier de tête qui glisse ses avant-bras sous les aisselles de la victime. Il peut alors saisir soit les poignets de la victime ramenés sur son ventre, soit la ceinture de la victime.
  • La position des autres sapeurs-pompiers ne diffère pas des règles générales du relevage.
  • Les matériels de calage sont transférés du sol sur le brancard après la dépose de la victime sur le brancard si ce dernier n'est pas équipé de dispositif permettant le maintien de cette position.
Victime en position assise – Transfert sur une chaise de transport

L'installation d'une victime sur une chaise de transport rend plus facile son brancardage notamment si l'équipe doit emprunter des escaliers ou un ascenseur. Pour être possible, il est indispensable que la victime puisse tenir la position assise et que la position assise ne soit pas contre-indiquée.

Sa mise en œuvre nécessite trois sapeurs-pompiers.

1

Sapeur-pompier n° 1

  • Placer, sur le côté de la victime, la chaise de transport préalablement préparée et la maintenir.

Sapeur-pompier n° 2

  • Croiser les bras de la victime sur sa poitrine et se placer derrière la victime puis glisser ses avant-bras sous les aisselles et saisir les poignets opposés.

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer face à la victime, légèrement accroupi, un pied décalé vers la chaise de transport et saisir les genoux de la victime en glissant ses avant-bras dessous.
2

Sapeur-pompier n° 2 : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 3 : « Prêts ! »

Sapeur-pompier n° 2 : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se relever en gardant le dos plat.
  • Soulever la victime et la déplacer latéralement au dessus de la chaise de transport.
  • Poser la victime doucement sur la chaise.

Sapeur-pompier n° 1

  • Aider à la réception de la victime.
  • Envelopper la victime avec le drap.
  • Recouvrir la victime, éventuellement, d'une couverture.
  • Arrimer la victime avant de la transporter.

D.12

Préparation d'un dispositif de portage

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Cette technique est indiquée chaque fois qu'une victime doit être installée sur un brancard ou un autre dispositif qui permet son transport.

Afin d'assurer un transport correct et confortable de la victime, le dispositif de portage, en règle générale le brancard doit être préparé à l'avance par les sapeurs-pompiers.

Matériel
  • Matériel de relevage ou de brancardage
  • Drap

Le drap peut être en toile ou en matériau intissé. Il est préférable d'utiliser des draps à usage unique.

Les draps stériles sont utilisés pour envelopper une victime qui présente des brûlures étendues.


  • Couverture

Elle est destinée à protéger la victime du froid.

Il est préférable d'utiliser des couvertures bactériostatiques, lavables ou d'intercaler entre la couverture et la victime un drap de préférence à usage unique.


  • Couverture de survie

La couverture de survie est une couverture isolante. Elle a la forme d'un film plastique métallisé (une face argenté, une face dorée) de dimension 1,80 × 2,20 m. Elle est conditionnée dans un sachet plastique. Elle peut être stérile.

La couverture de survie limite la perte de température de la victime si la face argentée est contre son corps.

Si la couverture de survie est utilisée pour protéger la victime du soleil, la face argentée doit être tournée côté soleil.


  • Sangles de fixation

Les brancards sont équipés ou peuvent s'équiper de sangles de fixation de la victime sur le brancard.

Avec les plans durs, des sangles araignée peuvent être utilisées.

Évaluation

Une fois préparé, le dispositif de portage doit permettre :

  • d'envelopper facilement et totalement le corps de la victime dans un drap ou une couverture de survie ;
  • de maintenir la victime à l'aide de sangles pour éviter qu'elle ne chute pendant le transport.
Réalisation
Pour un brancard

Chaque fois que possible, la victime est enveloppée dans un drap puis une couverture avant d'être arrimée sur le brancard.

1
  • Assurer le montage du brancard, si nécessaire.
2
  • Installer un drap ou une couverture de survie sur le brancard.

Le drap ou la couverture de survie sont placées en règle générale sur le brancard avant d'y déposer la victime. Elle peut ensuite être enveloppée avec.

3
  • Une fois que la victime a été installée sur le brancard au moyen d'une technique adaptée à son état, recouvrir la victime au moyen d'une couverture.
4
  • Sangler la victime.

Les sangles doivent passer par-dessus la couverture afin que l'ensemble soit parfaitement maintenu.

Pour une chaise de transport
1
  • Un drap (ou une couverture) peut être disposé sur une chaise de transport pour envelopper une victime. Le drap est placé sur la chaise en prenant soin de ne pas le laisser traîner au sol pour ne pas gêner le déplacement.
2
  • En aucun cas la couverture ou le drap ne devront rendre inaccessibles les sangles qui permettent de maintenir la victime une fois celle-ci installée sur la chaise.

D.13

Arrimage d'une victime sur un brancard

Nombre de sapeurs-pompiers : 1 ou 2

Pour éviter toute chute de la victime lors du brancardage, son arrimage sur un brancard ou tout autre moyen de brancardage est obligatoire.

Matériel
  • Brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes

Un serrage excessif ou mal positionné peut entraîner :

  • une compression ou une blessure de la victime ;
  • une sensation d'oppression ;
  • une douleur ou l'aggravation d'une lésion.
Points-clés
  • La victime est maintenue à l'aide de trois sangles au minimum.
  • Les sangles maintiennent la totalité de la victime.
  • Aucune sangle ne comprime :
    • la partie inférieure du thorax et la partie supérieure de l'abdomen ;
    • le cou ;
    • une blessure.
Critère d'efficacité

La victime est maintenue convenablement et confortablement sur le brancard pendant son transport.

Réalisation
1
  • Refermer le drap, la ou les couverture(s) sur la victime.
2
  • Arrimer la victime au brancard au moyen de trois sangles, au moins, au niveau :
    • de la partie supérieure du thorax, en passant sous les deux bras ou un seul selon l'état de la victime ou en utilisant le harnais d'épaule selon les modèles de brancard ;
    • du bassin ;
    • des cuisses, juste au-dessus des genou
Cas particulier

Si la victime est conditionnée dans un MID ou sur un plan dur, il faudra arrimer l'ensemble « immobilisation-victime » au brancard.

D.14

Brancardage : départ, marche et arrêt du brancard

Nombre de sapeurs-pompiers : 2 à 4

Cette technique est employée pour déplacer une victime vers un VSAV ou un poste de secours, une fois arrimée au brancard.

Matériel
  • Brancard préalablement préparé
  • Chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
  • Le brancardage d'une victime à trois sapeurs-pompiers est plus facile en terrain plat avec un chariot brancard après avoir soulevé le chariot et déployé ses pieds.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et les autres équipiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et justes.
  • Le brancard doit être maintenu en position horizontale.
  • Le déplacement de la victime est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

La victime est correctement arrimée au brancard et son brancardage est souple sans secousse ni balancement afin d'être le plus confortable possible.

Réalisation
Brancard sans chariot
1

Sapeur-pompier n° 1 : « Pour le brancardage… en position ! »

  • Se placer au niveau des pieds de la victime (cas général), afin de surveiller la victime et la bonne exécution des ordres pas les autres sapeur-pompiers.
  • Dans le cas d'un brancardage à quatre sapeur-pompiers, le chef d'agrès se place au niveau de la hampe droite du brancard, le sapeur-pompier n° 4 se place face à lui.

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • Se placer face au brancard, au niveau des hampes.
2

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • S'accroupir, les cuisses écartées, le dos plat.
  • Saisir fermement la poignée à deux mains.

Sapeur-pompier n° 1 : « Êtes-vous prêts ? »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4) : « Prêts ! »

3

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour lever… Levez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • Se relever à la force des cuisses, le dos plat.
4

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour avancer ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • Pivoter d'un quart de tour en direction de l'avant (sens de la marche) une main tenant la poignée, l'autre restant libre (sauf pour le sapeur-pompier n° 1 lors d'un brancardage à trois).

Sapeur-pompier n° 1 : « Avancez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • Avancer.

En cours de marche, les sapeurs-pompiers de l'avant annoncent tout obstacle dès qu'ils l'aperçoivent.

Pour s'arrêter :

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour arrêter… Arrêtez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • S'arrêter.
5

Pour reposer le brancard sur le sol :

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3 (éventuellement n° 4)

  • Se remettre face au brancard, saisir la poignée de la main libre.
  • S'accroupir doucement en accompagnant le brancard jusqu'au sol, de façon coordonnée et en le maintenant à l'horizontal.
Brancard avec chariot
1
  • Les trois premières phases sont identiques au brancardage au moyen d'un brancard normalisé.
  • Vérifier le blocage des roues.

Sapeur-pompier n° 1

  • Pousser et diriger le brancard.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Saisir les hampes avant du brancard afin d'aider à le diriger.
  • Ouvrir éventuellement le passage avec les mains libres (porte…).
  • Porter éventuellement du matériel avec les mains libres.

D.15

Brancardage : franchissement d'un obstacle à trois sapeurs-pompiers

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Cette technique est utilisée pour déplacer une victime allongée, vers un VSAV ou un poste de secours lors que le brancard et les sapeurs-pompiers doivent franchir un obstacle incontournable d'une hauteur inférieure à 1,50 mètre sur lequel le brancard peut être appuyé (mur, appui de fenêtre…).

Matériel
  • Brancard normalisé ou chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et contrôle l'action des autres sapeurs-pompiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et précis.
  • La victime doit être correctement arrimée sur le brancard et maintenue en position horizontale.
  • Le brancardage est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

Le franchissement ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la victime, ni aggraver son état.

Réalisation
1

Dès que l'un des sapeurs-pompiers aperçoit un obstacle, il le signale.

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour arrêter… Arrêtez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • S'arrêter.

Le brancard est amené perpendiculairement au pied de l'obstacle dont la solidité et la stabilité sont testées.

2

Sapeur-pompier n° 1 : « Face au brancard ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Se remettre face au brancard, les mains sur les poignées.
3

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Poser l'avant du brancard en appui sur l'obstacle, l'arrière étant maintenu par le sapeur-pompier n° 1.
  • Franchir l'obstacle un à un et maintenir l'avant du brancard.
4

Sapeur-pompier n° 1

  • Faire progresser le brancard jusqu'à ce que la partie arrière soit au niveau de l'obstacle.
  • Poser l'arrière du brancard sur l'obstacle, l'avant étant maintenu par les sapeurs-pompiers n° 2 et n° 3.
5

Sapeur-pompier n° 1

  • Franchir l'obstacle puis saisit les poignées avant du brancard.

Sapeurs-pompiers n° 2 et n°3

  • Regagner la partie arrière du brancard reposant sur l'obstacle tout en le maintenant.

Sapeur-pompier n° 1 : « Envoyez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n°3

  • Dégager le brancard de l'obstacle.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n°3

  • Poser le brancard au sol.
  • Contrôler l'état de la victime.
  • Reprendre les places respectives.
  • Continuer le brancardage.

D.16

Brancardage : franchissement d'un obstacle à quatre sapeurs-pompiers

Nombre de sapeurs-pompiers : 4

Cette technique permet de franchir un obstacle vertical d'une hauteur inférieure à 1,50 mètre (mur, appui de fenêtre, haie, fossé étroit…), à quatre sapeurs-pompiers sans prendre appui sur l'obstacle.

Dans des situations plus complexes, l'appel à des moyens spécialisés est impératif.

Matériel
  • Brancard normalisé ou chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et contrôle l'action des autres sapeurs-pompiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et précis.
  • La victime doit être correctement arrimée sur le brancard et maintenue en position horizontale.
  • Le brancardage est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

Le franchissement ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la victime, ni aggraver son état.

Réalisation
1

Dès que l'un des sapeurs-pompiers aperçoit un obstacle, il le signale.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour arrêter… Arrêtez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • S'arrêter.

Le brancard est amené perpendiculairement au pied de l'obstacle dont la solidité et la stabilité sont testées.

2

Sapeur-pompier n° 1 : « Face au brancard ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Se remettre face au brancard, les mains sur les poignées.
3

Sapeur-pompier n° 2

  • Passer entre les deux poignées arrière du brancard afin de le soutenir.

Sapeur-pompier n° 1

  • Reconnaître et franchir l'obstacle.
  • Se placer de l'autre côté de l'obstacle, au plus près, face à l'avant du brancard.
4

Sapeur-pompier n° 1 : « Envoyez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Faire progresser le brancard au-dessus de l'obstacle, sans le poser, jusqu'à ce que le sapeur-pompier n° 1 puisse saisir les poignées avant du brancard.
  • Faire progresser le brancard jusqu'à ce la moitié du brancard ait franchi l'obstacle.
5

Sapeurs-pompiers n° 3 et n° 4

  • Franchir l'obstacle, le brancard étant soutenu à l'avant et l'arrière.
  • Soutenir le brancard par les hampes, au plus près de l'obstacle.

Sapeur-pompier n° 1 : « Envoyez ! »

Sapeurs-pompiers n° 2, n° 3 et n° 4

  • Faire progresser le brancard jusqu'à ce que le sapeur-pompier n° 2 soit au contact de l'obstacle.
6

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 3 et n° 4

  • Terminer le franchissement en écartant le brancard de l'obstacle.
7

Sapeur-pompier n° 2

  • Franchir à son tour l'obstacle.
  • Se replacer entre les poignées arrières. Les sapeurs-pompiers de côté reprennent leur place à l'avant.
8

Sapeurs-pompiers n° 3 et n° 4

  • Reprendre les places aux poignées avant du brancard.
9

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Reprendre les places à l'arrière du brancard.

Sapeur-pompier n° 1 : « Attention pour poser… Posez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 et n° 4

  • Poser le brancard au sol.
  • Contrôler l'état de la victime.
  • Reprendre ses places respectives.
  • Continuer le brancardage.

D.17

Brancardage à travers un passage étroit

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

Cette technique permet de franchir un passage étroit (couloir, porte…) où les sapeurs-pompiers ne peuvent pas passer de front avec une victime arrimée sur un brancard.

Matériel
  • Brancard normalisé ou chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et contrôle l'action des autres sapeurs-pompiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et précis.
  • La victime doit être correctement arrimée sur le brancard et maintenue en position horizontale.
  • Le brancardage est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

Le franchissement ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la victime, ni aggraver son état.

Réalisation
1

Dès que l'un des sapeurs-pompiers aperçoit un obstacle, il le signale.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour arrêter… Arrêtez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • S'arrêter.
  • Passer à l'intérieur des hampes sans relâcher le brancard.

À l'issue de cette manœuvre, les sapeurs-pompiers se retrouvent dos à dos à l'intérieur des hampes du brancard.

2

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Avancez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Avancer en « pas chassés » au travers du passage étroit.

Une fois le passage étroit franchi par tous les sapeurs-pompiers :

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Attention pour arrêter… Arrêtez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 3

  • Reprendre l'emplacement initial.
Cas particulier

À quatre sapeurs-pompiers, la technique peut être réalisée en plaçant les deux sapeurs-pompiers de l'arrière du brancard à l'intérieur des hampes comme ceux de l'avant.

D.18

Brancardage dans une pente ou un escalier

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

Cette technique permet de brancarder horizontalement une victime arrimée sur un brancard dans une pente ou un escalier.

Matériel
  • Brancard normalisé ou chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et contrôle l'action des autres sapeurs-pompiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et précis.
  • La victime doit être correctement arrimée sur le brancard et maintenue en position horizontale.
  • Le brancardage est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

Le franchissement ne doit générer aucune gêne ou douleur chez la victime, ni aggraver son état.

Réalisation
Pour monter
1

À trois sapeurs-pompiers.

Sapeur-pompier n° 3

  • Se placer seul à l'avant, entre les hampes du brancard, dans le sens de la marche.

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Relever les poignées arrière au niveau de la ceinture, de la poitrine ou des épaules.
1

À quatre sapeurs-pompiers.

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Relever les poignées arrière au niveau de la ceinture, de la poitrine ou des épaules suivant le cas, afin de maintenir la victime à l'horizontale.
Pour descendre
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Reste seul à l'arrière, entre les hampes du brancard, dans le sens de la marche.

Dans le cas d'un brancardage à quatre, les sapeurs-pompiers n° 1 et n° 4 restent à leur place.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Relever les poignées arrière au niveau de la ceinture, de la poitrine ou des épaules, suivant le cas, afin de maintenir la victime à l'horizontale.
Cas particuliers

Il est parfois nécessaire dans certaines situations ou l'horizontalité du brancard devient impossible, d'incliner modérément le brancard vers l'avant ou vers l'arrière, en présence :

  • d'escaliers étroits dans lesquels la manœuvre du brancard est rendue difficile ;
  • d'une pente très longue où le maintien du brancard est épuisant pour les sapeurs-pompiers ;
  • d'une pente très accentuée ou la marche normale est impossible.

Dans tous les cas, le chef d'agrès doit veiller à ce que la position d'attente de la victime soit respectée.

D.19

Brancardage : transférer une victime dans un VSAV

Nombre de sapeurs-pompiers : 3 ou 4

Un transfert dans le VSAV permet de conditionner la victime afin de compléter son examen et d'assurer son transport. La victime doit être arrimée sur le brancard à chaque déplacement du brancard ou du véhicule.

Matériel
  • Brancard normalisé ou chariot brancard préalablement préparé
  • Sangles d'amarrage
Risques et contraintes
  • L'arrimage de la victime doit toujours être vérifié avant la manœuvre pour écarter tout risque de chute de la victime.
  • Les sapeurs-pompiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses, afin de limiter les lésions dorsales.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes et évite ainsi toute chute du brancard et de la victime.
  • La responsabilité de l'arrimage de la victime dans le moyen de transport et la fermeture des portes incombe au conducteur du véhicule.
  • En aucun cas, la manœuvre ne doit être réalisée à un seul sapeur-pompier.
Points-clés
  • Le chef d'agrès surveille la victime et contrôle l'action des autres sapeurs-pompiers.
  • Les ordres de brancardage sont audibles, clairs et précis.
  • La victime doit être correctement arrimée sur le brancard et maintenue en position horizontale.
  • Le brancardage est souple, sans secousse, ni balancement.
Critères d'efficacité

La victime est correctement arrimée au brancard et maintenue en position horizontale.

Le brancard est correctement fixé à l'intérieur du véhicule.

Réalisation
1

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Guider les roulettes de guidage dans les rails du VSAV en se plaçant de chaque côté du brancard.

Sapeur-pompier n° 1

  • Libérer le bras avant du chariot en appuyant sur la poignée de commande.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Aider le bras avant du chariot à se replier.

Sapeur-pompier n° 1

  • Continuer à engager le brancard dans le VSAV.
2

Lorsque le chariot est rentré des deux tiers dans le VSAV :

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Soutenir le chariot.

Sapeur-pompier n° 1

  • Libérer et plier le bras arrière.
  • Terminer de rentrer le brancard dans le VSAV.
  • Une fois rentrés dans le VSAV, les sapeurs-pompiers vérifient que le système de fixation du chariot est verrouillé et immobilisé.

Le déchargement d'une victime d'un VSAV se fait exactement de manière inverse au chargement en veillant au verrouillage des deux bras du chariot.

D.20

Brancardage : chaise de transport

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

La chaise de transport peut être utilisée si :

  • la victime ne présente pas de détresse ou d'atteinte grave ;
  • la victime peut supporter la position assise.

L'utilisation d'une chaise de transport pour déplacer une victime permet de répondre à une difficulté réelle de brancardage en étages, dans les escaliers ou ascenseur étroits.

Matériel
  • Chaise de transport
Risques et contraintes
  • Le verrouillage de la chaise ainsi que l'arrimage de la victime sont systématiquement vérifiés avant la manœuvre afin d'éviter toute chute de la victime.
  • Afin de limiter les lésions dorsales, les équipiers doivent garder le dos plat et travailler avec les cuisses.
  • Le respect des ordres de brancardage permet une parfaite synchronisation des gestes.
Points-clés
  • L'état de la victime supporte la position assise sans risque.
  • La victime est correctement arrimée sur la chaise.
  • Le déplacement de la victime est souple, sans secousse, ni balancement.
Critère d'efficacité

La victime reste convenablement assise et son état ne s'aggrave pas.

Réalisation
1
  • Disposer un drap sur la chaise de transport pour envelopper la victime en prenant soin de ne pas le laisser traîner au sol afin de ne pas gêner le déplacement.

Le drap ne doit pas rendre inaccessible les sangles qui permettent de maintenir la victime une fois celle-ci installée sur la chaise.

2

Sapeur-pompier n° 1

  • Installer la victime sur la chaise.
  • L'envelopper dans le drap et fixer les sangles de maintien.
  • Demander à la victime de garder ses mains croisées sur sa poitrine et de ne pas essayer de s'agripper.
3

Sapeur-pompier n° 1

  • Saisir la chaise de transport par ses poignées.
  • Basculer légèrement la chaise de transport en arrière après avoir prévenu la victime.
  • Faire rouler la chaise de transport sur le sol en prenant garde aux obstacles qui peuvent se présenter.
4

Lorsque c'est nécessaire, demander du renfort :

Sapeur-pompier n° 2

  • Selon le modèle de chaise, saisit les poignées au niveau des pieds de la victime pour aider le premier sapeur-pompier à soulever la chaise.

Sapeur-pompier n° 3

  • Précéder les déplacements de la chaise pour :
    • ouvrir les portes ;
    • enlever les objets qui pourraient gêner le passage ;
    • sécuriser le sapeur-pompier aux pieds en le tenant par la ceinture lors de la descente des escaliers.
  • Dès que possible, la chaise est placée à côté du brancard afin de procéder au transfert.

D.21

Extraction latérale d'une victime en position assise côté conducteur

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Cette technique permet l'extraction rapide et en sécurité d'une victime, dont les mouvements du rachis ont été préalablement restreints au moyen d'une attelle cervico-thoracique (ACT) (cf. fiche technique I.02) hors d'un véhicule léger peu déformé lorsqu'elle ne présente pas d'atteinte traumatique majeure des membres.

Matériel
  • Collier cervical
  • Attelle cervico-thoracique
  • Plan dur (avec sangles) ou matelas immobilisateur à dépression (MID)
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction des possibilités offertes par le véhicule accidenté.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
  • Cette technique est à proscrire si la victime présente des atteintes traumatiques du bassin ou du fémur.
Points-clés
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Limiter les mouvements de la colonne vertébrale grâce aux moyens de restriction : ACT et colllier cervical.
  • Conditionner la victime sur le plan dur (cf. fiche technique I.05) ou le MID (cf. fiche technique I.07).
  • Ne jamais prendre appui sur la victime, ou sur un sapeur-pompier en contact avec la victime, pour se positionner.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1
  • Avant l'extraction et après avoir posé l'ACT, préparer au plus près du véhicule soit :
    • le matelas immobilisateur à dépression ;
    • le plan dur, dont le système d'immobilisation de tête a été préalablement retiré.

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Saisir les poignées situées de part et d'autre de l'ACT.

Sapeur-pompier n° 3

  • Dégager si besoin les pieds de la victime.
2
  • Extraire complètement la victime du véhicule.
  • Déposer sur la victime sur plan dur ou le MID.
3
Cas particuliers

Dans le cas d'une victime en arrêt cardiaque, un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) doit être effectué dans la mesure du possible pour réaliser les gestes de secours adaptés. Si la victime ne peut être immédiatement dégagée, les techniques de réanimation sont réalisées en les adaptant à sa position.

D.22

Extraction latérale d'une victime en position allongée côté passager

Nombre de sapeurs-pompiers : 3

Cette technique permet l'extraction en sécurité d'une victime assise, dont les mouvements du rachis ont été préalablement restreints au moyen d'une attelle cervico-thoracique (ACT) (cf. fiche technique I.02) hors d'un véhicule léger peu déformé lorsque le dégagement par la porte située de son côté n'est pas réalisable ou lorsqu'elle présente une atteinte traumatique de la jambe.

Matériel
  • Collier cervical
  • Attelle cervico-thoracique
  • Plan dur (avec sangles) ou matelas immobilisateur à dépression (MID)
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction des possibilités offertes par le véhicule accidenté.
  • L'action des sapeurs pompiers doit être coordonnée.
  • Cette technique est à proscrire si la victime présente des atteintes traumatiques du bassin ou du fémur.
Points-clés
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Limiter les mouvements de la colonne vertébrale grâce aux moyens de restriction : ACT et collier cervical.
  • Conditionner la victime sur le plan dur (cf. fiche technique I.05) ou le MID (cf. fiche technique I.07).
  • Ne jamais prendre appui sur la victime, ou sur un sapeur-pompier en contact avec la victime, pour se positionner.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
Véhicule léger
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Introduire le plan dur, dont l'immobilisateur de tête est retiré, par la portière opposée au siège de la victime.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Soulever légèrement la victime par les poignées de traction de l'ACT.

Sapeur-pompier n° 1

  • Insérer l'extrémité du plan dur sous les fesses de la victime.
2

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir fermement le plan dur.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Dégager éventuellement les pieds des pédales et saisir les poignées de traction de l'ACT.
3

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Pivoter la victime, en dégageant si possible ses pieds de l'habitacle du véhicule.
  • Allonger la victime sur le plan dur.
4

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Hisser la victime jusqu'à ce que sa tête soit positionnée à l'extrémité haute du plan dur au moyen de la technique du « soulagez-glissez ».

Sapeur-pompier n° 2 ordonne : « Soulagez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Soulager le poids de la victime sans la décoller du plan dur.

Sapeur-pompier n° 2 ordonne : « Glissez ! »

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Glisser la victime vers le haut du plan dur tout en continuant le mouvement de rotation si nécessaire, afin de la réaxer.
5
  • Lorsque la victime est en position adéquate sur le plan dur :

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Halte ! »

La halte peut être ordonnée par n'importe quel sapeur-pompier lorsqu'il a besoin de reprendre une position plus adaptée.

6
  • Extraire la victime du véhicule.
7
Poids lourd
1
  • En raison de la hauteur de la cabine, il peut être nécessaire d'utiliser une plate-forme ou une échelle à coulisse afin de finaliser la cueillette et d'extraire horizontalement l'ensemble « victime – plan dur ».
Cas particulier

Dans le cas d'une victime en arrêt cardiaque, un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) doit être effectué dans la mesure du possible pour réaliser les gestes de secours adaptés. Si la victime ne peut être immédiatement dégagée, les techniques de réanimation sont réalisées en les adaptant à sa position.

D.23

Extraction axiale d'une victime dans un véhicule

Nombre de sapeurs-pompiers : 4 minimum

Cette technique permet l'extraction rapide et en sécurité d'une victime, dont les mouvements du rachis ont été préalablement restreints au moyen d'une attelle cervico-thoracique (cf. fiche technique I.02) hors d'un véhicule léger, lorsque le dégagement latéral n'est pas réalisable ou que la victime présente des atteintes traumatiques majeures (fracture du fémur, du bassin, du rachis…).

Matériel
  • Collier cervical
  • Attelle cervico-thoracique
  • Plan dur
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction du véhicule accidenté.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Limiter les mouvements de la colonne vertébrale grâce aux moyens de restriction : ACT et collier cervical.
  • Conditionner la victime sur le plan dur (cf. fiche technique I.05) ou le MID (cf. fiche technique I.07).
  • Ne jamais prendre appui sur la victime, ou sur un sapeur-pompier en contact avec la victime, pour se positionner.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Maintenir la victime en position assise.

Sapeur-pompier n° 2

  • Baisser le dossier du siège au maximum.
2

Sapeur-pompier n° 3

  • Engager le plan dur, par l'arrière du véhicule, dans l'axe de la victime, jusqu'au niveau de son bassin et le maintenir.
2

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Allonger la victime sur le plan dur.

Sapeur-pompier n° 4

  • Dégager si besoin les pieds de la victime, puis les maintenir.
4

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 4

  • Hisser la victime jusqu'à ce que sa tête soit positionnée à l'extrémité haute du plan dur au moyen de la technique du « soulagez-glissez-halte ».
  • Saisir la victime par l'intermédiaire des poignées de l'ACT et sous ses cuisses.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Soulagez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 4

  • Soulager le poids de la victime sans la décoller du plan dur.

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Glissez ! »

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2 et n° 4

  • Glisser la victime vers le haut du plan dur tout en continuant le mouvement de rotation si nécessaire, afin de la réaxer.
5
  • Lorsque la victime est en position adéquate sur le plan dur :

Sapeur-pompier n° 1 ordonne : « Halte ! »

La halte peut être ordonnée par n'importe quel sapeur-pompier lorsqu'il a besoin de reprendre une position plus adaptée.

6

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 (et n° 4 si nécessaire)

  • Mettre le plan dur en position horizontale, une fois la victime correctement positionnée sur le plan dur.

Sapeurs-pompiers n° 1 et n° 2

  • Sortir successivement du véhicule et se repositionner pour accompagner la sortie.
7

Sapeurs-pompiers n° 1, n° 2, n° 3 (et n° 4 si nécessaire)

  • Extraire complètement la victime du véhicule.
  • Déposer le plan dur au sol.
8
Lorsque le pavillon est préalablement découpé

Lorsque l'état du véhicule l'exige, le pavillon peut être préalablement découpé. L'organisation générale de la cueillette reste la même, mais l'engagement du plan dur est facilité.

1
  • Afin d'améliorer le confort dans la prise en charge de la victime, un sapeur-pompier supplémentaire peut-être engagé afin de soulager le bassin lors de la cueillette et de la mise en place correcte sur le plan dur (technique du « soulagez-glissez-halte »).
2
  • L'extraction est facilitée par la possibilité de mettre l'ensemble « victime – plan dur » en position horizontale.

D.24

Extraction d'une victime affalée sur le capot d'un véhicule

Nombre de sapeurs-pompiers : 5 minimum

Cette technique permet l'extraction rapide et en sécurité d'une victime lorsqu'elle est partiellement ou totalement éjectée de l'habitacle d'un véhicule léger, qu'elle est affalée sur le capot et que la présence de traumatismes majeurs est suspectée (polytraumatisé, traumatisme du rachis, fracas du visage…).

Matériel
  • Plan dur
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction du véhicule accidenté.
  • La pose du collier cervical étant impossible à réaliser préalablement à cette manœuvre et la mise en place de l'attelle cervico-thoracique proscrite, il est primordial que le maintien de la tête soit permanent et que chaque geste soit réalisé avec précaution afin d'éviter toutes aggravations de l'état de la victime.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Maintenir en permanence la tête.
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Ne jamais prendre appui sur la victime, ou sur un sapeur-pompier en contact avec la victime, pour se positionner.
  • Insérer le plan dur dans l'axe tête-bassin.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Effectuer un maintien de la tête.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Réaligner les membres supérieurs de la victime le long du corps.
3

Sapeur-pompier n° 3

  • Réaliser un maintien du bassin.

Sapeur-pompier n° 4

  • Repositionner les membres inférieurs dans l'axe du tronc de la victime.
4
  • Préparer le plan dur.
  • Positionner les équipiers, sur la base d'un pont amélioré, adapté à la configuration et à l'espace disponible, en respectant impérativement l'axe « tête-cou-tronc ».
5
  • Procéder au relevage en engageant le plan dur, dans l'axe de la victime et par l'avant du véhicule.
  • Cette manœuvre coordonnée s'effectue au commandement du sapeur-pompier n° 1 (cf. fiche technique D.08).
6
  • Extraire complètement le plan dur avec la victime du véhicule.
  • Mettre la victime dans la position adéquate en fonction de son état.
Cas particulier

Dans le cas d'une victime en arrêt cardiaque, un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) doit être effectué dans la mesure du possible pour réaliser les gestes de secours adaptés. Si la victime ne peut être immédiatement dégagée, les techniques de réanimation sont réalisées en les adaptant à sa position.

D.25

Extraction d'une victime dans un véhicule immobilisé sur le toit

Nombre de sapeurs-pompiers : 5 minimum

Cette technique permet l'extraction en sécurité d'une victime, hors d'un véhicule léger reposant sur le toit :

  • soit après immobilisation préalable du rachis cervical de la victime l'aide d'un collier si elle repose en position dorsale ;
  • soit en l'absence de toute immobilisation préalable dans les autres positions.
Matériel
  • Collier cervical
  • Plan dur avec sangles ou MID
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction du véhicule accidenté.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Maintenir en permanence la tête.
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Ne jamais prendre appui sur la victime, ou sur un sapeur-pompier en contact avec la victime, pour se positionner.
  • Insérer le plan dur dans l'axe tête-bassin.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Assurer le maintien de la tête.

Sapeur-pompier n° 2

  • Poser un collier cervical, si possible.

Sapeurs-pompiers n° 3, n° 4 et n° 5

  • Libérer un espace de travail en inclinant ou retirant les dossiers des sièges.
2

Sapeur-pompier n° 2

  • Relayer le maintien de la tête par une prise occipito-mentonnière.
  • Positionner les autres sapeurs-pompiers sur la base d'un pont amélioré, adapté à la configuration et à l'espace disponible, en respectant impérativement la rectitude de l'axe « tête-cou-tronc ».
3
  • Procéder au relevage en engageant le plan dur, par le haillon du véhicule, dans l'axe de la victime.
  • Cette manœuvre coordonnée s'effectue au commandement du sapeur- pompier n° 1 (cf. fiche technique D.08).
4
  • Repositionner correctement la victime, si nécessaire, en utilisant la technique du « soulagez-glissez-halte ».
  • À cet effet, tout en assurant un maintien de la tête en position latéro-latérale, deux sapeurs-pompiers saisissent la victime de part et d'autre, sous les aisselles et un troisième l'enjambe au niveau du bassin afin de placer ses mains sous sa taille.

Au commandement :

  • « Soulagez ! » : soulager le poids de la victime sans la décoller du plan dur ;
  • « Glissez ! » : glisser la victime vers le haut du plan dur tout en continuant le mouvement de rotation si nécessaire, afin de la réaxer ;
  • « Halte ! » : commandement d'arrêt de l'action donné par l'équipier à la tête lorsque la victime est en position adéquate ou n'importe quel sapeur-pompier lorsqu'il a besoin de reprendre une position plus adaptée.
5
  • Conserver le maintien bassin, afin d'éviter que la victime ne glisse.
  • Extraire la victime.
  • Immobiliser la victime sur le plan dur au moyen de la sangle araignée.
  • Contrôler la motricité et la sensibilité de chaque membre.
6
  • Si l'espace de manœuvre à l'arrière du véhicule n'est pas suffisant ou si l'axe « tête-cou-tronc » de la victime ne permet pas une extraction par la lunette arrière, cette même technique est réalisable par le côté du véhicule soit par simple ouverture des portes, soit après désincarcération (technique du montant).
Victime face contre sol
1
  • La technique est similaire à celle décrite ci-dessus. Toutefois, le plan dur est utilisé sans immobilisateur de tête et la pose du collier cervical ne doit pas être réalisée.
Victime sur le côté
1
  • La technique est similaire à celle décrite ci-dessus. Toutefois, le collier cervical n'est posé que si cela est possible et le plan dur est utilisé sans immobilisateur de tête. Un maintien de la tête permanent doit être assuré et un coussin est posé sous la tête pour en soutenir le poids dès que la victime est sur le plan dur.

Après l'extraction, l'immobilisation générale peut être envisagée dès que la victime est placée dans une position adaptée à son état.

Cas particulier

Dans le cas d'une victime en arrêt cardiaque, un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) doit être effectué dans la mesure du possible pour réaliser les gestes de secours adaptés. Si la victime ne peut pas être immédiatement dégagée, les techniques de réanimation sont réalisées en les adaptant à sa position.

D.26

Extraction d'une victime dans un véhicule immobilisé sur le côté

Nombre de sapeurs-pompiers : 5 minimum

Cette technique permet l'extraction en sécurité d'une victime, préalablement immobilisée au niveau du rachis cervical à l'aide d'un collier (cf. fiche technique I.01), hors d'un véhicule léger reposant sur le côté, après désincarcération (méthode de la charnière), lorsque l'engagement du matériel d'immobilisation est rendu impossible.

Matériel
  • Collier cervical
  • Plan dur (avec sangles araignée) ou matelas immobilisateur à dépression (MID)
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction du véhicule accidenté.
  • L'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Maintenir en permanence la tête.
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Ne jamais prendre appui sur la victime pour se positionner.
  • Insérer le plan dur dans l'axe tête-bassin.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1

Sapeur-pompier n° 1

  • Assurer un maintien de la tête en prise latéro-latérale.

Sapeurs-pompiers n° 2, n° 3, n° 4 et n° 5

  • Libérer un espace de travail en inclinant ou en retirant le dossier des sièges et poser, si la position de la victime le permet, un collier cervical (cf. fiche technique I.01).
2
  • Positionner les sapeurs-pompiers sur la base d'un pont amélioré (cf. fiche technique D.08) adapté à la configuration et à l'espace disponible en respectant impérativement la rectitude de l'axe « tête-cou-tronc ».

Le sapeur-pompier « épaule » est avantageusement remplacé par deux sapeurs-pompiers positionnés de part et d'autre de la victime.

3
  • Procéder au relevage en engageant le plus loin possible le plan dur dans l'axe « tête-cou-tronc » de la victime.

Cette manœuvre coordonnée s'effectue au commandement du sapeur-pompier n° 1 (cf. fiche technique D.08).

4

Sapeur-pompier n° 1, n° 2, n° 3, n° 4 et n° 5

  • Repositionner correctement la victime, si nécessaire, en utilisant la technique du « soulagez-glissez-halte ».

Sapeur-pompier n° 1

  • Conserver le maintien de la tête en prise latéro-latérale.

Sapeur-pompiers n° 2 et n° 3

  • Saisir la victime de part et d'autre sous les aisselles.

Sapeur-pompier n° 4

  • Enjamber au niveau du bassin afin de pouvoir placer ses mains sous la taille de la victime.

Sapeur-pompier n° 5

  • Réaxer progressivement les jambes de la victime en ayant pris soin de les dégager des pédales.

Au commandement :

  • « Soulagez ! » : soulager le poids de la victime sans la décoller du plan dur.
  • « Glissez ! » : glisser la victime vers le haut du plan dur tout en la réaxant, si nécessaire et si possible.
  • « Halte ! » : arrêter l'action. Ce commandement est donné par le sapeur-pompier à la tête lorsque la victime est en position adéquate ou par n'importe quel autre sapeur-pompier pour reprendre une position plus adaptée.
5
  • Extraire la victime du véhicule.
6
  • Terminer le conditionnement de la victime par l'immobilisation de la tête et la mise en place de la sangle araignée (cf. fiche technique I.06).
7
  • Contrôler la motricité et la sensibilité de l'extrémité de chaque membre.
Victime sur le côté
1
  • La technique est similaire à celle décrite ci-dessus. Toutefois, il convient d'engager le plan dur sans immobilisateur de tête et de soutenir le poids de la tête de la victime, en positionnant un « coussin » dès lors qu'elle est sur le plan dur.

Après l'extraction, l'immobilisation générale peut-être envisagée dès que la victime est placée dans une position adaptée à son état.

Cas particulier

Dans le cas d'une victime en arrêt cardiaque, un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) doit être effectué dans la mesure du possible pour réaliser les gestes de secours adaptés. Si la victime ne peut être immédiatement dégagée, les techniques de réanimation sont réalisées en les adaptant à sa position.

D.27

Extraction d'une victime ceinturée dans un véhicule sur le toit

Nombre de sapeurs-pompiers : 5 minimum

Cette technique de cueillette permet l'extraction d'une victime ceinturée hors d'un véhicule accidenté, en toute sécurité et en privilégiant le respect de l'axe « tête-cou-tronc ».

Matériel
  • Plan dur
Risques et contraintes
  • Le chef d'agrès doit adapter sa technique de cueillette en fonction des possibilités offertes par le véhicule accidenté.
  • Afin de respecter l'axe « tête-cou-tronc », l'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
Points-clés
  • Maintenir de la tête en permanence.
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
  • Action coordonnée des sapeurs-pompiers.
Critère d'efficacité

L'extraction de la victime vers le plan dur ou le MID ne doit pas augmenter une douleur ni aggraver une lésion préexistante.

Réalisation
1
  • Maintenir la tête en position latéro-latérale.
  • Incliner le siège de la victime, si possible.
2
  • Deux sapeurs-pompiers doivent soutenir la victime au niveau du bassin et des épaules.
3
  • Relever la victime afin de la placer le plus horizontalement possible.
4
  • Un sapeur-pompier se place sur le dos, face à la victime afin de combler l'espace libre.
5
  • Insérer le plan dur, sans l'immobilisateur de tête.
  • Le sapeur-pompier sur le dos maintient le plan dur avec ses mains et les genoux pliés.
6
  • Allonger la victime à plat ventre sur le plan dur après avoir coupé la ceinture de sécurité.
  • Extraire la victime du véhicule.
  • Finaliser son immobilisation, suivant son état.
Cas particulier

Si la victime est en arrêt respiratoire ou cardiaque, réaliser un dégagement d'urgence (cf. fiche technique G.20) si possible afin de réaliser les gestes qui s'imposent. Pour les victimes incarcérées, les techniques de réanimation sont adaptées à leur position.

D.28

Retournement sur le dos d'une victime extraite en position ventrale

Nombre de sapeurs-pompiers : 5 minimum

Cette technique de cueillette permet le retournement d'une victime extraite sur le ventre, en toute sécurité et en privilégiant le respect de l'axe « tête-cou-tronc ».

Matériel
  • Plan dur avec sangle araignée et MID.
Risques et contraintes
  • Afin de respecter l'axe « tête-cou-tronc », l'action des sapeurs-pompiers doit être coordonnée.
  • Le retournement doit se faire du côté opposé au regard de la victime.
Points-clés
  • Maintenir de la tête en permanence.
  • Respecter l'axe « tête-cou-tronc ».
Réalisation
1
  • Installer le plan dur avec la victime parallèle au MID ou à un autre plan dur.
2